J'avais annoncé (post du 22 mai) la parution de la traduction en français, enfin, du rapport Meadows, "Les limites de la croissance", commandé en 1972 par le Club de Rome.
Rappelons que ce rapport, écrit avant le premier choc pétrolier de 1973-74, avait fait l'effet d'une bombe, annonçant que la recherche d'une croissance perpétuelle dans un monde aux ressources finies mènerait le système à l'effondrement au cours du XXI ème siècle.
Terra Eco a publié, hier, une interview de Dennis Meadows, l'un des auteurs du Rapport. Extraits:
"C’est aujourd’hui que nous entrons dans cette période d’arrêt de la
croissance. Tous les signes le montrent. Le changement climatique, la
dislocation de la zone euro, la pénurie d’essence, les problèmes
alimentaires sont les symptômes d’un système qui s’arrête. C’est crucial
de comprendre qu’il ne s’agit pas de problèmes mais bien de symptômes.
Si vous avez un cancer, vous pouvez avoir mal à la tête ou de la fièvre
mais vous ne vous imaginez pas que si vous prenez de l’aspirine pour
éliminer la fièvre, le cancer disparaîtra. Les gens traitent ces
questions comme s’il s’agissait de problèmes qu’il suffit de résoudre
pour que tout aille bien. Mais en réalité, si vous résolvez le problème à
un endroit, la pression va se déplacer ailleurs. Et le changement ne
passera pas par la technologie mais par des modifications sociales et
culturelles."
"Il faut changer notre manière de mesurer les valeurs. Il faut par
exemple distinguer la croissance physique et de la croissance non
physique, c’est-à-dire la croissance quantitative et la croissance
qualitative. Quand vous avez un enfant, vous vous réjouissez, au départ,
qu’il grandisse et se développe physiquement. Mais si a l’âge de 18 ou
20 ans il continuait à grandir, vous vous inquiéteriez et vous le
cacheriez. Quand sa croissance physique est terminée, vous voulez en
fait de la croissance qualitative. Vous voulez qu’il se développe
intellectuellement, culturellement".
"Prenons l’exemple des actions en Bourse. Auparavant, on achetait des
parts dans une compagnie parce qu’on pensait que c’était une bonne
entreprise, qu’elle allait grandir et faire du profit. Maintenant, on le
fait parce qu’on pense que d’autres personnes vont le penser et qu’on
pourra revendre plus tard ces actions et faire une plus-value. Je pense
que les politiciens sont un peu comme ça. Ils ne pensent pas vraiment
que cette chose appelée croissance va résoudre le problème mais ils
croient que le reste des gens le pensent. Les Japonais ont un dicton qui
dit : « Si votre seul outil est un marteau, tout ressemble à un clou. »
Si vous allez voir un chirurgien avec un problème, il va vous répondre
« chirurgie », un psychiatre « psychanalyse », un économiste
« croissance ». Ce sont les seuls outils dont ils disposent".
"La plupart des problèmes, nous ne les résolvons pas. Nous n’avons pas
résolu le problème des guerres, nous n’avons pas résolu le problème de
la démographie. En revanche, le problème se résoudra de lui-même parce
que vous ne pouvez pas avoir une croissance physique infinie sur une
planète finie. Donc la croissance va s’arrêter. Les crises et les
catastrophes sont des moyens pour la nature de stopper la croissance.
Nous aurions pu l’arrêter avant, nous ne l’avons pas fait donc la nature
va s’en charger. Le changement climatique est un bon moyen de stopper
la croissance. La rareté des ressources est un autre bon moyen. La
pénurie de nourriture aussi".
Interview à lire in-extenso, et à réfléchir surtout en cette période ou l'AIE (Agence Internationale de l'Energie) parle de "verdir" les gaz de schistes (Journal de l'Environnement).
- Quelques images et des explications des manifestations étudiantes au Québec sur le blog d'un ami de Montréal. ****
- Pureté du sport: "L'Italie «infectée» par un nouveau scandale de matchs truqués", Libération.
- "Le week-end de la Pentecôte a été endeuillé par douze suicides sur les rails", Le Monde.
- "Crise des banques espagnoles : comment en est-on arrivé là ?", Le Monde.
- "Des thons rouges contaminés par la radioactivité de Fukushima", Le Monde.
Le mythe de la croissance ! Le nouveau président continue à nous ressortir cette notion éculée. Désormais, la seule issue est de permettre aux plus défavorisés de la planète d'avoir la part qu'ils souhaitent, sans pour autant comme le font les multinationales et les missionnaires bousculer leur façon de vivre à tout prix.
RépondreSupprimerLes Africains ont probablement plus besoin de pompes que d'armes et de voitures. Mais c'est à eux de dire ce qu'ils veulent, pas à leurs "dirigeants" frais émoulus de la Sorbonne ou de l'ESSEC.
Tout à fait honnêtement, ce texte est parfaitement idiot ! Et que l'on puisse croire à ces balivernes dépassées me surprendra toujours. Cette péroraison est comme toujours propos d'occidental, sectaire, repu, conservateur. Elle ne peut que laisser froid les non-occidentaux qui veulent leur croissance, qui l'auront, et qui grace à elle rattraperont leur retard versus notre monde riche.
RépondreSupprimerTant qu'il y aura des peuples laissés historiquement de côté, ils seront pour la croissance ! Et la Terre est un monde infini, contrairement à l'image caricaturale, pouvant supporter une croissance de durée indéfinie. Disons jusqu'à la fin des famines, de l'insécurité.
C'est pas pour demain ...
Conclusion : Meadows est un pur rêveur occidental aisé... un has-been dépassé par le changement mondial émergent.
Vraiment délirant ce texte....allez raconter cette anerie aux peuples qui crèvent de faim....
RépondreSupprimerPauvre bab, pour partager des richesses, il faut en produire...
Vraiment des petits bourges bien pensants....
Valls le ministre le plus populaire! Enfin le bon sens français, même à gauche!!!!
RépondreSupprimerJules
Je vois qu'à part Bab, les incurables optimistes, ces partisans du "toujours +" se gaussent, refusant simplement d'ouvrir les yeux sur ce qui se passe actuellement.
RépondreSupprimerBienheureux les simples d'esprit...
"Bienheureux les simples d'esprit..."
RépondreSupprimerLes cons, c'est toujours les autres.
La gôche morale c'est jef, c'est bien connu!
RépondreSupprimerAllez voir le blog de dominique MOTTARD, et vous verrez que EELV est comme les autres, voire pire!
Celui qui sait qu'un texte que je trouve intéressant même si je n'en partage pas forcément toutes les données, d'autant plus qu'il date de 1972, est délirant, que ce sont des âneries de petits bourgeois bien pensants, ..., s'indigne d'être traité de simple d'esprit ?
RépondreSupprimerChochotte...
Il est con, ce texte, Jef...
SupprimerDésolé !
Personnellement, je ne m'indigne pas : je m'en fous. Avec vous, on prend vite l'habitude de recevoir des invectives, des arguments d'autorité ou de méprisants "je m'incline devant votre immense compétence" et autres du même tonneau qui, dans beaucoup de cas, masquent mal l'extrême simplicité voire l'indigence de votre argumentation.
RépondreSupprimerVos contradicteurs ne sont pas tous des simples d'esprit, tant s'en faut. Mais si ça vous rassure de le croire, alors je m'incline devant votre immense faculté de juger.
Europe Écologie est un des représentants du « développement durable », c’est-à-dire d’une orientation prônée depuis déjà pas mal de temps par des groupes capitalistes influents qui ne veulent absolument pas la décroissance, mais veulent exterminer le vieux capitalisme ringard et prendre sa place.
RépondreSupprimerIl s’agit , ni plus ni moins , d’accélérer la destruction de l’industrie traditionnelle et de promouvoir des industries « innovantes » orientées vers le « développement durable ». Les différents rapports du « club de Rome » illustrent parfaitement cela
Mais THE PROBLEM is : un capitalisme décroissant est à peu près aussi impossible qu’un cercle carré !
Le Club de Rome fondé en 1968 à l’initiative d’industriels italiens et sponsorisé par la Fondation Agnelli (propriétaire à l’époque du groupe Fiat). A l’initiative du Club de Rome, un premier rapport, produit par un groupe d’une trentaine d’experts « indépendants », est publié en 1972. Son titre résume le programme : « Halte à la croissance ? Rapport sur les limites de la croissance » (titre de votre billet).
Milieu des années 70 , c’est la fin de la période des trente glorieuses et ce rapport arrive à point nommé. Les capitalistes sont alors confrontés à une baisse générale du taux de profit qui annonce les crises des années 1970/80. En stigmatisant les modes de consommation des pays occidentaux comme incompatibles avec la survie de la planète , les « experts » annonçaient l’épuisement des énergies fossiles, gaz et pétrole, pour la fin du XXe siècle !
Ces mêmes « experts » expliquaient que : « La planète n’est pas assez vaste et ses ressources ne sont pas suffisantes pour tolérer plus longtemps le comportement égocentrique de ses habitants ».
Notons l’égocentrisme des peuples d’Afrique qui, pour la grande majorité déjà, vivaient avec quasi rien . Ils apprécieront !
Bref, ce premier rapport prônait implicitement en fait la remise en cause de tous les acquis sociaux arrachés par des décennies de lutte.
Par la suite, le Club de Rome produira une série de rapports dont il faut signaler le contenu car ils constituent la Genèse pour les partisans de la décroissance et de l’écologie politique. A titre d’exemple, le rapport intitulé « Questions de survie. La révolution mondiale a commencé », publié en 1991, déplore que « la contradiction est de plus en plus évidente entre certaines urgences et les procédures démocratiques fondées sur le dialogue – débat parlementaire, discussions publiques et négociations avec les syndicats ouvriers et patronaux » pour ensuite fustiger « le matérialisme, le laxisme sexuel…et vanter l’identité ethnique, la communauté, la cellule familiale, les vertus féminines… » (in Histoire de l’Ecologie politique » de jean Jacob ).
Depuis, les écologistes et le lobby du « développement durable » ont proposé une solution qui pour l’heure semble avoir fait long feu : le développement d’un « capitalisme vert » fondé sur les énergies renouvelables, le renouvellement du parc immobilier (bâtiments à « haute qualité environnementale ») et de nouveaux moyens de transport…
En s’associant à la sociale démocratie ici ou là, les « écolos » , en attendant le « capitalisme Vert » mangent leur chapeau !
Bruno, je vous ai connu de meilleurs raisonnements politiques.
SupprimerIl a juste, là, Bruno ...très juste !
SupprimerSimple curiosité : est-ce que quelqu'un lit les posts de Bruno jusqu'au bout ?
RépondreSupprimerNON! Trop ennuyeux....par contre ceux de bab OUI! Trop marrants!
RépondreSupprimerLoïc
Il est possible de consommer un peu moins... témoin ce lien envoyé par un ami québécois.
RépondreSupprimerVoire beaucoup moins !
@Jef
RépondreSupprimerJe peux comprendre que ma conclusion soit un peu « provocatrice » pour les écolos.
La 1ere partie, hélas, elle reflète l’exacte réalité de ce club.
Derrière la théorie de la « décroissance » et/ou du « développement durable » se cache des groupes capitalistes influents qui veulent exterminer le « vieux » capitalisme. La mise en place de ces mesures, nécessitent la remise en cause des acquis sociaux. Croissance faible … on doit s’adapter
Sur la rédaction de vos billets
La « méthode globale » (non maitrise de la lecture) a fait des ravages dans toutes les catégories sociales…
Et pourtant ils votent … Comment font ces catégories de citoyens pour lire, » jusqu’au bout », les programmes des candidats ?
La lecture , c'est un truc qu'y vaut mieux commencer jeune. Mais rien n’est irréversible
V. Peillon et A. Montebourg ont du boulot
En attendant , Jef, affichez de nombreuses images et en couleur dans vos billets. Des trucs manichéens : les « bons » les « verts » , les « méchants » les « rouges » ; les « pourris » les « bleus » …
Bruno, vous sombrez dans la théorie du complot et, je le répète, je vous ai connu mieux inspiré.
RépondreSupprimerEn ce qui me concerne, je l'ai dit, je ne partage pas tout ce qui est dit dans le rapport (loin de là), qui date, en outre de 1972. Mais il y a là quelque chose de stimulant, qui sort de ce qu'on a l'habitued de lire et d'entendre.
Pour le reste, je vais y réfléchir.