Lassé de ces passages de relais ministériels où le faux-cul le dispute à la langue de bois, je vous propose un vieux (1/05/08) post de mon ex-blog, très légèrement remanié.
Je me disais dernièrement que,
finalement, il existe des relations humaines qui libèrent et d'autres
qui aliènent. A ma question (toute intérieure) sur la différence entre
les deux, après quelques instants de réflexion, il me vint à l'esprit divers
exemples: celui de l'enseignant et du gourou, entre un parti de
militants désignant leurs candidats et un parti d'élus soucieux de
s'assurer les investitures et leurs colleurs d'affiches. Sur cette base
de départ, les exemples abondèrent et j’en suis arrivé à une liste
impressionnante.
La conversation –animée mais toujours intérieure- se poursuivant, j’en arrivais à la famille et au fait que de "bons"
parents sont ceux qui acceptent de mourir en tant que tels, c'est à
dire de faciliter la destruction, par l’enfant, de la relation de
dépendance qui le lie à eux au fur et à mesure de sa
croissance, selon ses besoins, tout en maintenant le cocon ouvert chaque
fois et tant qu'il en éprouve la nécessité.
Un passage par Albert Cohen me
remémora le processus de la passion amoureuse, du fusionnel de départ à
une nouvelle individualisation, au sein d’un couple cette fois, ou à une
séparation d’indifférence.
Ce qui me mena logiquement à Francesco Alberoni et le concept de "condition naissante" ouvrant l'individu à un collectif dynamique, mourant à une forme d’individualité pour renaître dans une autre plus
collective, à la fois radicalement différente et très proche, théorie du passage. "Condition naissante" ensuite détaillée dans son analyse du "choc amoureux", (dont la thèse, pour le grand public, se résume à cet extrait: "Personne
ne tombe amoureux s'il est, même partiellement, satisfait de ce qu'il a
et de ce qu'il est. L'amour naît d'une surcharge dépressive qui se
caractérise par l'impossibilité de trouver dans l'existence quotidienne
quelque chose qui vaille la peine. Le "symptôme" de la prédisposition à
l'amour n'est pas le désir conscient de tomber amoureux, ni le désir
intense d'enrichir l'existence ; mais le sentiment profond de ne pas
exister, de n'avoir aucune valeur et la honte de ne pas en avoir. Le
sentiment du néant et la honte de sa propre nullité : tels sont les
signes avant-coureurs de l'état amoureux"), de l’amitié et de l’érotisme.
Et j’ai, toujours intérieurement,
conclu qu’il était dommage que ces derniers ouvrages, devenus best-
sellers, aient occulté la finesse et l'élégance de la "condition naissante"
et ses apports en ce qui concerne la démocratie en général, l'action
collective et les relations interpersonnelles plus particulièrement.
- "CRAZY HORSE – Les danseuses se rhabillent", Big Browser. Uniquement pour faire plaisir à Bruno et à JC.
- "Québec : le printemps érable sans fin", Libération.
- "L'Espagne doit payer des taux d'intérêt toujours plus élevés", Le Monde.
- "Des ministères restructurés", Le Monde. ****
- "Syrie : le régime s'acharne sur la ville de Rastane", Le Monde.
- "Les secrets d'Harvard, la première des universités", Le Monde. Des idées intéressantes dans un système inapplicable en France.
- "Une "charte de déontologie" pour les ministres", Le Monde. De très bonnes choses, mais aussi: "L'expression, directe ou indirecte, de désaccords ne peut qu'affaiblir le gouvernement et susciter le scepticisme des citoyens à l'égard de la crédibilité de l'action politique", note en premier lieu le texte. La consigne est donc formelle : "Une fois que la décision est prise", c'est le "principe de solidarité" qui primera". Bon courage à C. Duflot pour les décisions sur le nucléaire.
- Le dossier du Monde: "Où en est la droite après la présidentielle ?". ****
- "Washington ne cache plus son soulagement après le départ de Sarkozy", Objectif Washington.
- "Ecologie: un dispositif ministériel en kit mais bien pourvu", Planète Environnement. "Pour les militants écologiques, le Gouvernement Ayrault 1 n’inspire pas à sabler bruyamment le champagne. Même bio".
- Ministres EELV, petites embrouillles ou comment Jadot fut remplacé par Canfin. Libération.
Voilà une proposition qui a du sens : l'être amoureux se sent incomplet, l'amour dans la durée lui apporte un nouvel équilibre tout en le laissant plus ouvert, plus apte aux échanges. Mais cette ouverture peut se refermer, laissant des traces à l'intérieur, comme un abcès dont on guérit mal.
RépondreSupprimerMalheureusement, certains, semble-t-il, ne s'ouvrent pas. Ceux-là sont dangereux, parce qu'ils vont apprendre à simuler ce qu'ils ne comprennent pas. Parce que ce n'est pas naturel, ils ne connaîtront pas les limites de la comédie, et iront jusqu'au ridicule ou jusqu'à la cruauté, quand ce ne sont pas les deux à la fois.
Remarquable couillonade, cette affirmation gratuite !
RépondreSupprimerComment peut-on croire à pareille stupidité ?
"Le sentiment du néant et la honte de sa propre nullité, tels sont les signes avant-coureurs de l'état amoureux"
On peut, légitimement douter de la pertinence des travaux de cet Alberoni qui est, là, complètement en dehors de la plaque ! On est amoureux parce que notre cérébralité appelle amour un composite à proportion variable de désir sexuel, instinct de reproduction, estime, affection, respect de l'autre.
Ah, JC, je m'incline humblement devant votre omniscience, vous qui maîtrisez si totalement la connaissance des méandres des pulsions et affects de l'âme humaine.
RépondreSupprimerEntre ce que j'ai dis et la connerie de l'autre zigue, votre bon sens (sauf politique...) a tranché : bravo, Jef !
Supprimergrâce au bon sens certains se taisent (enfin ?)
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