Un post de mon ex-blog (02/10).
Un de mes amis me faisait dernièrement remarquer que j'avais tendance à vouloir "tout savoir" car mes questions étaient au moins aussi fréquentes et que mes affirmations. Dès lors, je me suis questionné...
En fait, nous n'avons du monde et
des autres que les représentations que nous nous sommes construites,
avec tous les risques d'erreurs inhérents à toute construction égoïste.
Sans aller jusqu'aux thèses de Gorgias pour lequel rien n'existait, je
sais la réalité infiniment plus complexe que la plus sophistiquée des
représentations, des miennes en particulier.
On admet, enfin, que la
science progresse par l'élaboration de modèles, qui sont simplement fonctionnels, et non par la découverte de vérités. Et, si on peut dire que l'énoncé "le ciel est généralement bleu"
est vrai, c'est uniquement dans le cadre de conventions de vocabulaire
et d'une grande approximation. Cette ignorance fondamentale est une des
caractéristiques qui oblige un certain relativisme, à des marges de
tolérances envers ce qui peut nous paraître faux, et à des questions
toujours renouvelées...
Cette absence de vérités est encore plus "vraie"
au plan des rapports inter-individuels dans lesquels même dans
l'hypothèse d'une sincérité parfaite et d'une transparence voulue
(toutes deux choses fort improbables même en le voulant), d'autres
conventions sociales viennent compliquer la complexité intrinsèque de
toute communication inter-personnelle: décalages des cultures
personnelles, des codes et langages, hiatus des niveaux expressifs,
verbaux et écrits, non-concordance éventuelle des projets sous-tendant
l'interaction, d'où un certain nombre de questions pour essayer
d'approcher la compréhension ce qui se passe ou dérape...
Ce relativisme, ou ce scepticisme
se retrouvent, depuis la nuit des temps, dans toute l'histoire de la
philosophie, du moins chez ses grands noms. Son principal défaut, à mon
avis du moins, réside en ce qu'il préconisait chez beaucoup des anciens
grecs: l'ataraxie, ou paix de l'esprit, et un retrait du monde, sagesse
qui ne m'intéresse pas du tout mais peut susciter quelques
interrogations...
Car il faut agir, parce que ce sont
nos actions qui nous fabriquent et déterminent ce que et comment nous
voyons le monde et les autres. L'action engagée sacrifie
irrémédiablement d'autres possibles et elle n'a de chances d'être
efficace que si l'on ne se pose pas trop de questions hors, en chemin, celles relatives aux décisions à prendre pour atteindre l'objectif.
Et l'action nécessite, après-coup, de comprendre ce qui s'est passé, se
passe et donc risque de se passer, d'où, là encore, des questions...
C'est la raison pour laquelle
j'alterne régulièrement, comme je pense la plupart d'entre nous, les
séquences d'action, sans trop me poser de questions, affirmatif voire
catégorique, et les périodes "prise de tête", doutant,
questionnant et me questionnant. De la même manière que nous ne pouvons
(sauf rares cas de boulot totalement emmerdant) dormir et être éveillé,
toutes deux fonctions indispensables pour simplement vivre. L'alternance, comme pour la démocratie, reste empiriquement, le seul
moyen à peu près efficace de gérer des contradictions de ce niveau. J'en
arriverai donc à me penser autant utilitariste que sceptique, bien qu'en réalité, je me questionne...
- "Cynisme", Libération.
- "Concerts de casseroles au Québec contre la «loi matraque»", Libération.
- "Nice est à droite et pourrait l'être encore plus", Le Monde.
- "A Nice, Christian Estrosi accusé de "folies dépensières"", Le Monde.
- "Les abeilles tombent comme des mouches", Courrier International.
L'humain qui ne "se pense" pas est ravalé au niveau des êtres inférieurs, insectes ou batraciens. C'est pourtant ce genre de comportement que "nos chères élites" voudraient nous voir adopter, pour leur plus grand bénéfice.
RépondreSupprimerGnōthi seautón
En science, la vérité, ce qui est, se démontre.
RépondreSupprimerDans les sciences humaines c'est beaucoup plus aléatoire.
La Vérité n'existe que dans les systèmes totalitaires où l'application d'axiomes définis par un pouvoir dominant sert de pensée.
Chacun détient un bout de cette vérité. Le dialogue, l'échange permet de définir un modus vivendi qui permet de progresser.
D'où l'importance de la tolérance pour faire progresser la société.
Môooosieur part en villégiature avec sa belle le chien (j’espère) et, nous refile un devoir maousse costaud pour le week end !
RépondreSupprimerJ'essaye de tirer l'enseignement des choses. Le drame de l'homme moderne c’est de poser des principes philosophiques là où d’autres cherchent du boulot un logement …
Môooosieur intellectualise alors que nous sommes au bord du gouffre.
Y’a de quoi s’indigner ! : - )
Môooosieur , avec son goût immodéré du « Macéré tuilé » , du flamenco et de la paella va émettre 2 à 3 tonnes de carbone avec sa ‘’trapanelle’’ hors d’âge, pour tester in situ les spécialités ibériques !
Va compenser comment ?
V’allez voir que dans quelques « posts » il va nous écrire la recette des « testiculos de toro au macéré tuilé » !
Et , de nous expliquer qu’à la fin du repas, il a organisé la danse ‘’pelotage’’ pour tester les effets secondaires de l’ apport extérieur de « testostérone ».
En science, le relativisme est une absurdité inventée par des philosophes hasardeux, qui permet allègrement de faire dire tout et son contraire à Einstein, à Gödel, aux quanta et l'on en passe, si possible en jargonnant un max. N'importe quel matheux qui lit les délires fumeux de Debray sur le théorème d'incomplétude appliqué à la sociologie ne peut que hurler de rire. Comme disait Alan Sokal, auteur d'un canular célèbre sur la question : "Tous ceux qui pensent que les lois de la physique sont de simples constructions sociales sont invités à venir les transgresser depuis la fenêtre de mon appartement. J'habite au 21ème étage."
RépondreSupprimerLa vérité est indépendante de l'idée qu'on s'en fait. La relativité générale est seulement une théorie géométrique de la gravitation, pas un délire élastique postulant que tout se vaut.
"La vérité est indépendante de l'idée qu'on s'en fait."
SupprimerOh, que non ! L'observateur est à inclure dans la mesure. Il n'y a pas de vérité indépendante de l'idée de vérité...et le travail de Gödel, fondamental, révolutionnaire.
(pour les déconnades sociologiques "relativistes", nous sommes d'accord !)
On parle de maths, pas de physique. "La vérité est indépendante de l'idée qu'on s'en fait" est une formule de l'école pythagoricienne reprise par Euclide, et peut-être la plus importante contribution des pythagoriciens aux mathématiques naissantes.
SupprimerOn parle de maths, de physique et de philo. D'ailleurs, avec leur vérité naissante, ils ont bien été emmerdés les pythagoriciens quand ils sont tombés sur les irrationnels : ils ont même essayé de le cacher ...
SupprimerPas de Vérité, rien que des vérités ! Partout.
Tous les pythagoriciens n'ont pas essayé de cacher les irrationnels. C'était une secte avec ses dogmes et ses ayatollahs. N'empêche qu'ils ont été les premiers à élaborer des méthodes de démonstration, même imparfaites. "La vérité est indépendante de l'idée qu'on s'en fait", ça signifie que la démonstration est supérieure à la foi. On comprend qu'ils ne se soient pas fait que des amis.
SupprimerCourrier International reprend comme tout le monde sans la vérifier cette fameuse citation d'Albert Einstein : "Si les abeilles venaient à disparaître, l'humanité n'aurait plus que quatre années devant elle". Belle citation qui en jette un max et qui n'a qu'un défaut, celui d'être apocryphe.
RépondreSupprimerhttp://alerte-environnement.fr/2010/06/10/einstein-et-les-abeilles-sur-la-piste-d%E2%80%99une-intox/