vendredi 21 janvier 2011

Communautarismes

Pour le communautarisme, "l'individu n'existe pas indépendamment de ses appartenances, soient-elles culturelles, ethniques, religieuses ou sociales". A partir de cette définition, la « communauté » (religieuse, culturelle, professionnelle, de mode de vie, …) s'intercale entre l'individu et l'état, la nation, les droits de l'homme, …, niant donc la laïcité républicaine et la citoyenneté.

Dans les faits les choses me semblent un peu plus compliquées que cela.

- En fait,si la notion de « peuple corse » a été refusée par le Conseil d'Etat, on ne peut nier l'existence des faits régionaux: corse, basque, breton, … avec des revendications spécifiques qui s'y rattachent (panneaux indicateurs en langue régionales, écoles bilingue, ….) avec des réponses institutionnelles différentes selon les lieux et les époques. Ces communautés géographico-culturelles ne sont acceptées qu'à travers les institutions républicaines régionales ou départementales.
- Existent des institutions culturello-religieuses représentant leurs communautés (l'archevéché de Paris pour les catholiques, le CRIF pour les juifs, le CFCM pour les musulmans, …) qui portent, avec plus ou moins de fidélité, les revendications de leurs ouailles ou, le plus souvent celles de leurs autorités extérieures (le pape pour les catholiques, Israël pour le Crif, …),  intégrées dans le dialogue social.
-Existent, sont encouragées, des communautés professionnelles reconnues et intégrées elles aussi dans le dialogue social: Medef pour le patronat, syndicats pour les salariés, fédérations de métiers, différents lobbies, ...
- Vu les rigidités de la société française,les membres d'une « communauté » s'estimant à tort ou à raison brimés ne peuvent faire évoluer les choses qu'en se dotant d'une organisation les représentant (MLF pour les femmes, autres organisations pour les homosexuels, …).

Dans les faits, il me semble que ce refus du communautarisme est en fait un refus de certains communautarismes, ceux qui bousculent et mettent en cause des traditions établies ou des consensus larges. Ils constituent pourtant des aiguillons à des évolutions législatives et culturelles le plus souvent nécessaires à une simple justice. 

Les communautarismes me semblent par contre à combattre dès lors qu'ils s'institutionnalisent tels quels dans le champ politique hors leurs traductions régionales, quoiqu'on ait vu en France il y a encore une quarantaine d'années, un parti démocrate-chrétien.

Enfin, il me semble aussi qu'un urbanisme ségrégatif et la ghettoïsation en découlant, couplée à l'immigration, créent de nouveaux communautarismes, ceux des exclus, avec de nouveaux codes sociaux et qui se séparent tous les jours un peu plus de la communauté nationale.
  •  "Je considère la légitimité des valeurs plus importante que la légalité de l'Etat", Le Monde
  • ""Sanglantes origines", de René Girard : à l'épreuve du terrain", Le Monde
  • "Frénésie sécuritaire : la LOPPSI 2 sera la 42ème loi sur le sujet depuis 2002", blog de L. Mucchielli. L'expression "diarrhée sécuritaire" me semblerait plus adaptée. 
  • "Fiscalité : les plus riches paient moins que les plus modestes (proportionnellement)", Contes Publics et le site Pour une révolution fiscale
  • "Ecoquartiers : vers un label officiel de qualité", Le Monde. C. Estrosi à du souci à se faire avec son Ego-quartier de la plaine du Var. 
  • "Côte d'Ivoire : les militaires "prêts" à agir", Le Monde
  • "Police, justice : « La Loppsi 2 n'est pas notre France »", EELV.

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