mardi 19 avril 2011

Pauvres fonctionnaires



Certes, ils ont l'emploi à vie..., du moins les "titulaires" ayant réussi les concours et cela constitue, dans une société de chômage chronique et structurel, un avantage très appréciable. En échange, on ne peut pas dire que leurs salaires n'en pâtissent pas.

Au début des années 80, un enseignant démarrait avec un salaire équivalent à environ 2 fois le Smic. Aujourd'hui, son salaire de départ est de 1,20 Smic...
 
Qu'on ait supprimé 50% des postes de fonctionnaires partant à la retraite était, dans certaines administrations, une opération de salubrité publique. 

Par contre, qu'on ait supprimé, en 4 ans, plus de 50 000 postes d'enseignants, 10 000 de policiers et gendarmes, et je ne sais trop combien de personnels soignants me semble criminel. Certes, les petits voyous, dealers et autres gangsters et violeurs  s'en féliciteront, les cancres et bien-portants aussi, mais cela me semble fort regrettable.

Pourquoi vous dire tout cela ? Parce que le NouvelObs annonce que Bercy veut, à nouveau, geler le salaire des fonctionnaires pour 2012 et que la prime de 1 000 € claironnée par F. Barouin est "est très peu probable (pour les fonctionnaires) d'après plusieurs sources proches du dossier"...

L'escroquerie consiste à dire que, par le jeu mécanique des augmentations liées à la performance et l'ancienneté, les revenus des fonctionnaires augmentent, sauf que, si l'on compare ce que gagne un fonctionnaire aujourd'hui, à diplôme, performance et ancienneté égale et ce qu'il gagnait il y a 20 ou 30 ans, le décrochage est impressionnant, comme d'ailleurs, reconnaissons-le, pour la plupart des salariés du privé.  

Seuls les 5 à 10% des plus riches ont vus leurs revenus s'envoler et leurs impôts baisser dans quasiment les mêmes proportions. Oligarchie ou ploutocratie ?
  • "Pouvoir d'achat : une France « quasi révolutionnaire »", Rue 89.
  • "Inégalités sociales : quand la finance vampirise les salaires", Marianne.
  • "L'inflation chinoise va bientôt partir à la conquête du monde", Le Monde.
  • Pour les abonnés: "La dette américaine est placée à son tour sous surveillance", MediaPart.
  • "L’actualité des crises : La terre brûlée comme politique", blog de P. Jorion.
  • Repéré chez Olivier: "Big Tree House", Fubiz, impressionnant...
  • "La démocratie, histoire d'une idéologie"Monde en question.

17 commentaires:

  1. La crise frappant tout le monde et, plus généralement, la modernité remettant en question les "acquis" et le rapport au travail, je ne vois pas pourquoi les "fonctionnaires" ne seraient pas concernés par le changement de leur statut, datant d'un autre âge.

    Par exemple, au dela du nombre exact nécessaire de fonctionnaires pour atteindre les objectifs de service public, la garantie de l'emploi à vie me paraît une absurdité sans nom. Comment une carrière peut elle être acceptée, toute tracée, à vie ? Mystère ? Qu'est ce que c'est que ces professeurs à vie dans les écoles ?! Année après années ...

    A quoi servent tous ces copains et surtout "copines" des élus dans les Conseil Régionaux, les CG ou les Mairies, potiches qui ne branlent rien de leur journée ? La machine se nourrit elle même de rapports inutiles, de commissions à la con ! On est à 36.000 communes, plus les syndicats de commune, ne sachant plus qui est responsable de quoi ! ... Aberrant !

    Figés dans cette vision du monde : "seuls les fonctionnaires sont sérieux et indépendants", on néglige la vitalité venue du privé. Au IIIème millénaire, il est toujours quasi-impossible de passer du privé au public et du public au privé !

    Ce serait drôle, si ce n'était bête à pleurer ...De l'air ! De l'air !

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  2. Ce qui est criminel, c'est d'avoir laissé l'Etat s'enfoncer à ce point dans l'endettement. Il y a une génération inconsciente ou insouciante qui devrait faire profil bas, après avoir à ce point jeté l'argent par les fenêtres et sciemment massacré le niveau de vie des générations suivantes. C'est facile de hurler au désengagement de l'Etat. C'est un peu plus compliqué - et nettement moins populaire - de tenter de redresser la barre pour éviter le naufrage. Ça n'amuse personne de supprimer des emplois utiles. A mon avis, même à droite ça ne les fait pas jouir.

    Quant aux diplômes, dans une société désindustrialisée, ils ne veulent plus dire grand-chose. Comme, en plus, on a largement bradé les diplômes universitaires au nom de la sacro-sainte égalité des chances, aujourd'hui, si c'est pour l'argent, mieux vaut être artisan plombier que docteur ès sciences.

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  3. Nous sommes d'accord, Bertrand : je reste paralysé devant un robinet qui fuit ! Une thèse, ça sert plus à rien ...

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  4. Je suis fonctionnaire, je suis totalement opposé à l'augmentation des salaires et pourtant Dieu sait si comme la plupart des Français, j'ai besoin d'argent. Pour moi, ce serait non seulement une décision injuste par rapport au privé mais aussi, ce serait dangereux pour les finances publiques ( du moins en l'état actuel des choses ). Les primes "au mérite" sont largement suffisantes et il n'y a pas à rechigner lorsqu'on voit ce qui se passe dans la jungle du privé. ( En règle générale, ces primes correspondent de 0,5 jusqu'à 3 fois le salaire de base divisées mensuellement et à l'année ).

    Comme l'a dit Jef, je mets un bémol concernant les salaires de celles et ceux qui commencent et qui n'ont pas l'ancienneté. Ils sont souvent très mal payés.

    En revanche, il faudrait de temps en temps se pencher sur les salaires et primes de certains hauts fonctionnaires grassement payés ( contractuels dans la fonction publique compris ) , députés, ministres, sénateurs et souvent pour ne rien foutre de la journée à part pavoiser dans les salons huppés de l’Élysée. Il faudrait aussi punir bien plus sévèrement les magouilles, les détournements de fonds publics, les rêves de grandeurs coûteux et cupides...

    @ JC :

    S'agissant de "l'emploi à vie" et des titulaires... Déjà que dans le privé, c'est l'enfer ( course au fric, pression épouvantable des patrons, stress, suicides, dépressions,profits honteux, ambitions bassement carriéristes... ) si vous vous voulez exactement la même chose dans le secteur publique, non seulement vous l'aurez mais en plus, vous pourrez multiplier l'hécatombe par deux en France.

    Changer le statut des fonctionnaires est totalement inutile et ne se justifie en rien.

    Ils ne travailleront pas plus ou pas moins que "les autres". Le service public n'est pas là pour faire de la compétitivité, il est avant tout ,comme son nom l'indique, au service du citoyen. Bien sûr, On peut et on doit améliorer les choses mais sans nécessairement trouver un défouloir sur le statut des agents titulaires

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  5. Pour l'instant, le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux a permis de financer ... la baisse de la TVA des restaurateurs ! Super!
    Et la théorie qui consiste à affirmer que La France n'a plus les moyens de financer tous ces fonctionnaires est à rapprocher du coût des élus aussi innombrables qu'inutiles mais qui eux, restent intouchables à vie et ne voit pas leur conditions de rémunération se durcir, au contraire.
    Enfin, la baisse des avantages de certaines catégories n'a jamais rendu les autres catégories plus riches mais les économies réalisées arrivent toujours dans les poches des + riches ou des actionnaires. Dans ces conditions, je préfère que les fonctionnaires soient mieux payés, et que nous ayons en contrepartie moins d'élus !
    D'autre part, comme pour les élus, que faire des fonctionnaires défaillant dans leur fonction et qui malgré tout vont percevoir toute leur vie leur traitement alors que pendant ce même temps des salariés dévoués et ne comptant pas leurs heures se retrouvent balayés par un plan social dont l'objectif est de maintenir le montant annuel des dividendes aux actionnaires?

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  6. @Bouboune
    Le suicide comme moyen de dégraissage du mammouth, je n'y avais pas pensé...

    Sur le statut des fonctionnaires, je suis bien d'accord avec vous sur le fait qu'il ne faudrait pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Qu'il y ait des emplois aussi inutiles qu'invirables, c'est probable, mais ce n'est sûrement pas la majorité. Il serait temps de se débarrasser du mythe grassement populiste du fonctionnaire forcément planqué et glandeur. Ceci étant, il serait plus équitable qu'il n'y ait en France qu'un seul statut de l'employé, excepté cette garantie d'emploi qui évite aussi quelques dérives politiques. Et puis, solidarité obligeant, je pense que les fonctionnaires devraient eux aussi cotiser à l'UNEDIC malgré cette garantie d'emploi. Le statut particulier des fonctionnaires est la première cause de précarité dans les emplois publics, tout simplement parce que les administrations ne peuvent plus se permettre de titulariser leurs employés. Alors on bouche les trous à grands renforts de sous-traitants, d'intérimaires, de CAE, etc. Et c'est comme ça qu'on fabrique une caste, même si elle n'est qu'apparente.

    @Le Nissart
    La plupart des élus sont bénévoles. Ceux qui sont rémunérés sur le budget de l'Etat ou des collectivités ne sont pas très nombreux. Et s'ils sont élus, alors ils sont virables à intervalles réguliers. Les élus "tous pourris", c'est marrant, ça me rappelle quelqu'un.

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  7. @ Bertrand
    C'est drôle, parce que participant depuis des années à des réunions publiques sur Nice, je croise un nombre d'élus professionnels rétribués incroyable. Et toujours les mêmes , éléctions après élections, mais avec parfois des fonctions différentes ...
    Quand je vois le nombre de salariés en poste pour effectuer ce même type de mission, je me dis que nous ne travaillons pas dans le même monde!
    D'autre part, je n'ai pas écrit "tous pourris" en parlant des élus mais "aussi innombrables qu'inutiles". Je vous laisse donc la paternité de cette appréciation "tous pourris"...

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  8. @Le Nissart
    Un lien utile : http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9mun%C3%A9ration_des_%C3%A9lus_politiques_en_France
    Une grosse goutte d'eau dans le budget de l'Etat. La disparition programmée des conseils généraux devrait même réduire la facture.

    Je vous donne bien volontiers acte du fait que "des élus aussi innombrables qu'inutiles", c'est vachement moins populiste que "tous pourris". Ça change tout.

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  9. Cela fait plus de 30 ans que je suis favorable à la disparition des Conseil Généraux au bénéfice d'entités régionales fortes.
    Et ce d'autant plus que, cf. les dernièers cantonales, les élections aux CG se font sur les merdes de chien, l'insécurité, le stationnement, ... et autres problèmes n'ayant rien à voir avec leurs compétences.

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  10. Lorsque les services publics sont malades , les citoyens toussent !
    Les services publics , subissent des cures d’amaigrissement. Cependant, ils assurent encore les principes d’égalité , fraternité , solidarité et de laïcité
    Ne pas remplacer « un fonctionnaire sur deux » c’est faire croire que l’on peut faire aussi bien avec moins !
    Pour l’école , les parents « fortunés » iront inscrire leurs chères têtes blondes dans le privé.
    Notons , que le Président ne fait qu’appliquer les directives Européennes et la RGPP (révision générale des politiques publiques).
    De plus, la «réforme territoriale» menace les 36 000 communes au nom des grandes régions
    Européennes. Sous prétexte de diminuer le « mille feuilles » ? Qui peut croire sérieusement à cela ?
    En fait , c’est une adaptation géographique aux exigences du capital et de la mondialisation qui doit faire voler en éclat les Nations et réduire à leur plus simple expression les Etats.
    Si non observe attentivement et objectivement toutes ces mesures, la politique de démantèlement des services publics n’a –t-elle commencé il y a environ 20 ans ? Certes de façon moins « brutale » mais la feuille de route était connue.
    En 2001,L. Jospin avec sa « loi d’orientation sur les lois de finances », avait ouveert la voie à la mise en œuvre de la RGPP
    Pour quelle raison Martine Aubry ne demande pas l’arrêt immédiat de la procédure de la RGPP pour lui substituer une procédure de révision des services publics en fonction des besoins du public ?
    Question qui ne manquera pas d’être posée lors du débat des « primaires »

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  11. Bruno,
    - 36.000 communes ! Qui peut croire que l'on a besoin de 36.000 communes, 90 départements, 22 régions, etc etc ...?
    - le privé accueille énormément d'enfants des profs du public ! Pourquoi ? Parce que le principe d'autorité et de respect à disparu de l'école publique ... Des baffes se perdent.
    - ce ne sont pas les besoins du public, seul, qui doivent déterminer l'effort de la nation : il faut intégrer les possibilités financières du pays et tenir un équilibre budgetaire entre besoins et financement de ces besoins !

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  12. @ Bertrand,
    Deux remarques : je considère le site wikipédia aussi crédible que le journal d'info de TF1, c'est dire ! D'autant plus que votre lien indique en préambule : "Cet article ne cite pas suffisamment ses sources (juillet 2009)" ...
    Deuxième élément, à mon sens, il y a un abîme entre reprocher à quelqu'un son "inutilité" au sens efficacité pour faire tourner le système et le "tous pourris" dont vous les affublez ! Le code pénal ne punit pas les premiers et très fortement les deuxièmes. Je vous remercie ainsi de reconnaître que "cela change tout" et de d'endosser la responsabilité de pensées qui me sont étrangères !

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  13. @Jef,

    tu oublies le bruit comme thème de "campagne" des cantonales. La démagogie poussée à son paroxysme !


    @Bouboune et @Bertrand,

    en Suède il n'y a pas d'emploi garanti pour les fonctionnaires et pourtant il n'y a pas l'apocalypse que vous décrivez. Bien au contraire, la Suède est le symbole du modèle social-démocrate de l'état providence. Cherchez l'erreur.....

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  14. @Nissart
    Je ne suis pas non plus un inconditionnel de Wikipedia (sauf pour les articles scientifiques qui sont généralement de qualité), mais avant de donner le lien, j'ai recoupé les montants indiqués des indemnités de maire et de conseiller général avec un document papier que j'avais ici. Ils sont exacts à l'euro près. Pour les conseillers régionaux, députés, etc., je ne sais pas.

    Je ne trouve pas si éloignées les antiennes "élus innombrables et inutiles" et "tous pourris", même si la seconde va un peu plus loin que la première. En tant qu'élu local qui consacre du temps bénévole à sa commune, je n'aime pas trop ces refrains et ceux qui les chantent, désolé. Si ce que font vos édiles ne vous plaît pas, engagez-vous en politique et l'on verra ce que vous valez sur le terrain. Ça vous coûtera du temps et des déceptions, et ça ne vous rapportera pas un rond.


    @Biscarra
    Les changements en profondeur de l'Etat suédois sont peut-être un peu récents pour qu'on en tire des conclusions fortes et définitives. Je note au passage que l'écart entre les Suédois les plus riches et les plus pauvres s'est creusé par la force de la même politique dite "libérale". Ils vont donc pouvoir réembaucher des flics pour contrer la délinquance qui n'a pas manqué d'augmenter elle aussi.

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  15. @JC
    « « 36.000 communes ! Qui peut croire » » Moi . C’est déjà pas mal ! Trêve de plaisanterie
    je n’écris pas qu’il faut conserver les 36 000 etc .. Mais l’objectif pour la France c’est 5 régions
    Très long débat et très intéressant. Ce que veut l’UE c’est : « L’Europe des régions » avec tout ce qu’il y a de négatif pour la France par rapport à son histoire.
    Mais après tout, si le peuple veut … Alea jacta est !
    « « le privé accueille énormément d'enfants des profs du public » » OUI ! Mais attention , maintenant il y a privé et PRIVE
    la raison que vous invoquez n’est pas la seule il y a aussi le contenu de l’enseignement , la qualité des profs , le nbre d’élèves par classe et, probablement la discipline.
    Sur ce dernier point , il y aurait beaucoup à dire sur les méthodes actuelles, sans remettre sur le métier la distribution de « baffes ». je m’abstiens sous peine d’apparaître comme un « vieux con »
    Les temps changent et pas dans le bon sens à mon goût !
    Pour le reste, compte tenu de la crise économique du chômage etc… je pense, que les besoins en services publics sont plus importants qu’il y a une dizaine d’années.
    Malheureusement ce n’est pas la voie prise par les uns ET les autres.

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  16. Bonsoir,
    Je souhaiterais que vous lisiez tous le Statut Géneral des Fonctionnaires et que vous me citiez l'article de celui-ci garantissant "l'emploi à vie".
    Je vous souhaite bien du plaisir car cet article n'existe pas.
    Au contraire, vous y trouverez une série d'articles concernant le LICENCIEMENT du fonctionnaire pour faute professionnelle ET/OU pour INSUFFISANCE professionnelle.

    Bien cordialement,

    jf.

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  17. Quoiqu'ayant été fonctionnaire d'état tout au long de ma carrière, j'avoue humblement n'avoir jamais lu leur Statut Général.
    Je vous remercie de cette précision.

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