jeudi 7 juin 2012

Châteaux en Espagne

Ces châteaux-là sont de sable, comme les banques espagnoles, à belles vitrines et à actifs immobiliers pourris, malgré les encore récentes déclarations rassurantes de M. Rajoy.

Déjà plus de 20 milliards d'€ en cours d'injection à Bankia (fusion récente de 7 caisses d'épargne régionales), et cela ne suffit pas, loin de là. Il est maintenant question de plusieurs centaines de milliards d'€ nécessaires. Le pays doit faire face dans les semaines qui viennent, à plus de 100 milliards d'€ de besoins pour ne pas faire faillite et les marchés ne les leur proposent qu'à des taux prohibitifs.

L'Espagne, avec 24% de la population active au chômage, un déficit du budget 2011 de près de 9%, cumule une situation dramatique de ses banques (entre 60 et 200 milliards de dettes), une importante dette publique de l'état (70% du PIB) et un très lourd endettement des collectivités régionales essentiellement dû à un savant mélange d'incompétence et de corruption.

Pourtant la première mesure du M. Rajoy, purement  idéologique,  s'est désintéressée de l'état catastrophique des Banques espagnoles. Elle a consisté en un démantèlement du droit du travail espagnol, au bénéfice exclusif du Patronat: les patrons peuvent maintenant baisser unilatéralement les salaires; elle limite les indemnités de chômage et lubrifie les licenciements. Il se préoccupe maintenant de mettre la télévision espagnole sous sa coupe (Courrier International).

Refusant de passer sous les fourches de l'Europe et du FMI comme la Grèce, le Portugal et l'Irlande, existe-t-il une solution pour l'Espagne ? On semble envisager un recours au mécanisme européen de stabilité renflouant directement les banques espagnoles (pour ne pas alourdir la dette publique), solution à laquelle semble se rallier la Commission Européenne, couplée à une union bancaire européenne. La réunion, fin Juin, du sommet européen risque d'être la dernière chance avant une explosion qui serait infiniment plus sérieuse que celle de la Grèce ou du Portugal.

Reste que sans une union européenne, politique, et économique plus forte, avançant vers un fédéralisme, il y a peu de chances que les choses se résolvent en profondeur.

Dans l'attente du vote grec, on apprenait hier que Chypre, à son tour actionnait la sonnette d'alarme.

Une chaude, très chaude, affaire à suivre donc. Ah, cette Constitution Européenne qui allait régler tous les problèmes..!

Sur le sujet: "Bankia, la banque par qui le scandale arrive", Courrier International, "Il faut sauver les banques espagnoles", Courrier International, "Les banques espagnoles, objets de toutes les attentions", Le Monde, "Banques : l’Espagne s’affale, l’Europe s’affole", Libération, "Une attente destinée à durer", Blog de P. Jorion, "En Espagne, «dire la vérité» aux contribuables", Libération. "Vers l’Union bancaire", Coulisses de Bruxelles.
  • "Parisot s'émeut de la dégradation "depuis un mois" de l'économie française", Le Monde. Elle dormait avant ce mois ?
  • "Paris épinglé pour son retard dans la lutte anticorruption", Le Monde.
  • "La voiture ça coûte cher !", L'interconnexion....
  • "Nouvelle enquête à Marseille, visant le député Jibrayel", LibéMarseille.
  • "Solaire : l'Amérique se protège de la Chine, l'Europe compte les morts", Marianne. *****

7 commentaires:

  1. JC (marre de l'idéologie bisounours)7 juin 2012 à 06:17

    "Elle a consisté en un démantèlement du droit du travail espagnol, au bénéfice exclusif du Patronat: les patrons peuvent maintenant baisser unilatéralement les salaires; elle limite les indemnités de chômage et lubrifie les licenciements"

    Quand comprendrez vous, au lieu de taper sur eux, que ce sont les entrepreneurs, les patrons, qui créent des emplois...? Que travailler AVEC le patronat est plus important que faire des bisous aux syndicats ?

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  2. "Ah, cette Constitution Européenne qui allait régler tous les problèmes..!"

    Vous n'êtes pas au courant ? Elle a été rejetée par référendum et, en fait, il n'y avait pas de plan B.

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  3. A JC: Si le modèle est celui des entrepreneurs, patrons, et employés chinois, ne pensez-vous pas qu'il serait temps de se poser quelques questions ?

    A L'anonyme: le Plan B a été le traité de Lisbonne

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    1. JC (en docte docteur)7 juin 2012 à 14:47

      Cher ami, les Chinois vont vivre comme nous avons vécus, riches colonisateurs, et nous allons vivre comme les Chinois ont vécu longtemps, pauvres et colonisés.

      Relire Samuel Huntington et son "Choc des Civilisations" qui en parle fort bien.
      (y a pas que l'islam...)

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  4. Tiens ? Je n'avais entendu personne dire que le Traité de Lisbonne allait régler tous les problèmes. Comme plan B, c'est petit joueur.

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  5. C'est pourtant ainsi qu'on nous l'a vendu.

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  6. Avant de faire la promo du « fédéralisme » …
    « Back to basic »
    Vous avez raison, la question centrale est celle de l’Europe, c’est-à-dire du carcan mis en place par les traités européens, principalement depuis de le traité de Maastricht (1992), la mise en place de l’euro et de la BCE et, plus récemment le « mécanisme européen de stabilité » (MES)
    Aujourd’hui c’est le MES, « mécanisme européen de stabilité accepté par les socialistes, sous réserves de quelques amendements homéopathiques hypothétiques, qui constitue le problème majeur.
    Plutôt que d’entendre C. Duflot and Cie sur la légalisation du « pétard », j’eusse aimer l’entendre sur le refus du MES
    Bref, le MES a 2 objectifs majeurs :
    -sauver le capital financier en faisant éponger ses dettes par des ponctions massives sur les classes populaires ;
    - généraliser la « flexibilité du marché du travail » cad mettre au pas les confédérations syndicales.
    C’est bien cette politique qui est mise en œuvre dans les pays que vous mentionnez.
    Donc, avant d’avancer , comme une panacée, le « fédéralisme » …. Commençons par demander l’abrogation du M.E.S. fruit de Merkel /sarkozy

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