mercredi 6 juin 2012

Désindustrialisation

La part de l'industrie manufacturière dans la valeur ajoutée totale est passée, en valeur et en France, de 17% en 1991 à 10% en 2010. Baisse en partie compense par la tertiarisation de l'économie. Elle a aussi légèrement baissé en volume.
L'emploi salarié industriel est passé, lui,  de 5 millions de personnes  (1975) à 2 millions et demi (2010).

C'est essentiellement grave pour trois raisons: 1) par le déficit du commerce extérieur que cela entraîne, déficit en augmentation très rapide depuis 2002, 2) par les emplois induits que crée tout emploi industriel et 3) parce que 85% de l'effort de recherche menées par les entreprises françaises provient de l'industrie.

Certes, l'industrie a déjà connu des crises, avec les 2ème (fin du 19ème siècle) et 3 ème (années 70) révolutions industrielles.

En cause, de nombreux facteurs: la montée des pays émergents, l'impossibilité, du fait de "la concurrence libre et non faussée" européenne de programmes publics. Mais aussi l'Euro, qui donne un avantage concurrentiel à l'Allemagne, et une politique fiscale française au bénéfice des grandes entreprises, tuant ou limitant les innovations technologiques des PME. Rajoutons-y la politique des multinationales françaises pour lesquelles les placements financiers sont plus importants que l'effort d'innovation ou l'investissement productif.

La quatrième révolution industrielle, balbutiante, sera très faiblement ou non-polluante, initiée par des partenariats Universités-PME, utilisant massivement les nouvelles technologies, économes énergétiquement et dotés d'une empreinte écologique restreinte. Elle sera assise sur une transition écologique des modes de vie et de production qui va devenir, dans les 20 ans qui viennent, incontournable, autant du fait des dégâts sur la nature, que sur la santé des populations.
L'essentiel de l'action gouvernementale ces prochaines années devra y être consacrée.

Sur toutes ces problématiques, voir le hors-série n°93 (3ème trimestre 2012) d'Alternatives Economiques.
  • "Europe : l'urgence énergétique", Alternatives Economiques. Voir aussi Le Monde: "Il est crucial que l'Europe réduise sa consommation d'énergie".
  • "Demain, internet déménage", NouvelObs.
  • "Logement : construire plus, seul moyen de satisfaire propriétaires et locataires", NouvelObs.
  • "Les petits porteurs fuient la Bourse", Libération.
  • "Duflot défend la légalisation du cannabis, l'UMP dénonce une "cacophonie" gouvernementale", Le Monde.
  • "Un dividende trop généreux chez France Télécom", Pertes et profits.
  • "L'Espagne, trop grande pour un plan de sauvetage ?", Le Monde.
  • "Les loyers passés au crible à Nice", Nice-Matin. "... les loyers culminent toujours à un niveau très élevé à Nice. Ils sont supérieurs de 35 % à la moyenne des régions".
  • Les racontars de C. Estrosi. Libération.

19 commentaires:

  1. Désindustrialisation inévitable malgré superMontenbourg....
    C'est une illusion de faire croire qu'il pourrait en être autrement!
    La quatrième révolution industrielle sera basée sur l'innovation, la formation des personnels,et à la pointe des technologies, ou ne sera pas...
    Quant au reste l'industrie du siècle dernier, c'est comme les mines de charbon, irrémediablement terminé!

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  2. Tous ceux qui ont créé leur entreprise, petite ou grande vous le diront : leur pire ennemi furent, non pas leurs concurrents, mais les services publics de l'Etat, les considérant d'entrée de jeu comme des vaches à lait fiscales et sociales, bonnes à traire, plutôt qu'à aider !

    L'argent, le profit, étant mal vu en France, les pouvoirs publics préfèrent les salariés aux patrons qui créent des emplois...c'est bien connu. Et les Français jeunes n'aiment pas le risque.

    Quant à l'avocat Montebourg, belle formation pour le job de Ministre du redressement productif (sic !), il verra partir les industries, fera un p'tit tour ... et s'en ira ! Que voulez vous qu'il fasse sans argent, sans idées ?

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  3. "des partenariats Universités-PME"

    On sent que vous vous êtes beaucoup frotté à la question. De nos jours encore, parler business à un universitaire, c'est salissant. Ces gens-là vivent dans un monde clos où la réalité passe à travers de nombreux prismes. Il n'y a rien de mieux qu'un prof de fac pour conforter le crédit des grandes écoles auprès des entreprises.

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    1. A mon humble avis, m'étant frotté à la question, vous avez quelques dizaines d'années de retard.

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    2. Pour connaitre quelques universitaires, le constat c'est qu'ils ne sont pas universitaires pour rien ! Le monde du business, ils n'y entravent que dalle ...ils font semblant.

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    3. Pour en connaître quelques-uns aussi, c'est de moins en moins vrai.

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    4. Votre avis est humble et ça se voit, mais il est aussi légèrement à côté de la plaque. Malgré votre immense expérience de la question, je pense accueillir dans mes locaux un peu plus de stagiaires que vous, je me trompe ? Entre les stagiaires universitaires et écoles d'ingés, y'a pas vraiment photo. Vous seriez surpris de voir ce que les profs de fac continuent d'inculquer à leurs élèves. Il y a aussi des couillons parmi les profs d'écoles d'ingés, mais notablement moins, sans doute parce que beaucoup d'entre eux font toujours ou ont fait une partie de leur carrière dans l'industrie. Et ça, ça change tout.

      Exemple simple : vous trouvez normal que des profs d'informatique en fac de sciences refusent d'enseigner Windows à leurs étudiants et ne veulent entendre parler que de Linux, seul système politiquement correct à leurs yeux ? Inutile de vous rappeler que Linux ne représente même pas 10% du marché des OS et est en perte de vitesse. A l'INSA, on bosse sous Windows, allez comprendre...

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    5. Ai-je parlé d'immense expérience ?
      Et comme vous le dites dans un de vos posts plus bas: "Des administrations-voyoutes, ça existe comme il existe des patrons-voyous", il doit bien exister des maîtres de conf nuls.

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    6. En effet, et ils semblent plus nombreux que dans les grandes écoles. Avez-vous aussi un humble avis sur ce genre de statistique ?

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    7. Je n'ai pas une très haute opinion de ces spécificités françaises que sont les grandes écoles.
      Mais ce n'est qu'un humble avis.

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    8. Un humble avis de prof qui défend son steak. Les universitaires n'ont pas non plus une très haute opinion des affaires et de l'industrie, autre spécificité française.

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    9. Mon steack ? Je n'ai plus rien à défendre que quelques opinions, humbles.

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  4. @JC
    Pas d'accord, la médaille d'or du pire ennemi du créateur d'entreprise revient au banquier. L'URSSAF et le RSI ont droit néanmoins à une solide médaille d'argent. Quant au fisc, il fait son boulot, on en connait les règles et on peut discuter voire étaler, ils vous reçoivent facilement et connaissent à peu près les problèmes de gestion et de trésorerie. Les gens de l'URSSAF et du RSI sont des abrutis complets qui n'ont strictement rien à foutre de vos petits problèmes et avec lesquels mieux vaut sortir son flingue. Ils sont capables de mettre une boîte en liquidation pour tenter de récupérer deux balles, parfois même deux balles indues, car il y a chez eux un art de l'erreur qui force l'admiration.

    Pour ce qui est des banquiers, j'ai personnellement vécu des refus à l'escompte de traites acceptées portant la signature de grands groupes industriels voire de l'Etat, sous des prétextes bureaucratiques d'une rare mesquinerie. La banque en question était celle qui finançait Tapie jusqu'à plus soif et que j'ai renflouée en tant que contribuable.

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  5. Que d'aigreur.
    Les impôts, les charges, les taxes. Toujours le même baratin mais pourquoi n'allez vous pas vous installer dans des pays où tous ces cancers sont absents ?
    Je vais vous dire pourquoi :Pour profiter pour vous et vos gosses des particularités Françaises : Bon maillage routier et ferroviaire. Système de santé et scolaire performant et douceur de vivre. Tout ce qui devrait être payé par les impôts et les taxes.

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    1. Cette France idyllique n'existe plus, mon cher ! On est en pleine crise, et pour 10 ans !!!

      -Système de santé performant ...Euh ?
      -Système scolaire performant... Ouarf ? Ouarf !
      -Douceur de vivre... Ah, ben merde alors ! ...ça, c'est la meilleure ! Vous êtes fonctionnaire, Louis, pour être si sûr de votre emploi ?

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    2. Des propositions pour défiscaliser mon entreprise à Man, Gibraltar ou autres, mon cher Louis, j'en reçois régulièrement, et ça m'en touche une sans bouger l'autre. Je n'ai jamais eu de soucis avec les impôts qui est une administration qui fonctionne plutôt bien et avec qui on peut discuter, simplement il ne faut pas non plus les prendre pour des cons. Je n'en dirais pas autant de l'URSSAF et du RSI qui sont des abrutis complets, ne vous en déplaise. Non seulement ils font souvent des erreurs qu'ils ne reconnaissent jamais (genre les recommandés AR retournés signés mais qu'ils prétendent ne pas avoir reçu, un grand classique), mais ils n'auront pas le moindre scrupule à vous couler, avec licenciements à la clé. Ils n'y connaissent rien, n'en ont rien à foutre et agissent parfois même comme de vrais délinquants. Des administrations-voyoutes, ça existe comme il existe des patrons-voyous.

      A vous lire, on se demande bien pourquoi les grosses boîtes allemandes n'envahissent pas la France.

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  6. Ben, allez voir ailleurs et vous comprendrez. Et si ce système fonctionne moins bien c'est à cause de cette politique du "moins d'état" qui sape tout ce qui faisait notre particularisme.

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    1. C'est l'inverse : l'Etat ne se remet jamais en question, il sert les copains, et gonfle, gonfle, gonfle ... inefficacce ! Il faut le dégonfler, a minima.

      Et notre particularisme...il nous empêche surtout de rester dynamique, et évolutifs !

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  7. Les « partenariats universités/PME » euh …faudrait apprendre quelques notions de « business » aux responsables universitaires .
    Ce n’est pas leur tasse thé ... normal. Donc, ne rêvez pas pour cette forme « d’alter-capitalisme » !
    Sic : « transition écologique des modes de vie.. » Vous pensez au remplacement des vieilles ampoules par des ampoules basse énergie ?
    Cette innovation ne semble guère ouvrir une nouvelle voie de dépassement du capitalisme…
    Mais pourquoi pas ; il faut commencer modestement
    Pour le redressement industriel : qui peut être contre ?
    Le démarche est courageuse, mais à condition d’être disposé (consommateurs) à en payer le prix.
    Quoi qu’il en soit, on voit mal comment on pourrait renoncer aux « «bénéfices » de la division mondiale du travail et de la production en grande série.
    C. Duflot : elle n’a décidément rien compris au « job » de ministre (7 eme dans l’ordre protocolaire)
    Comment peut-on être encore responsable de EELV (délivrant les messages EELV) et Ministre en exercice : confusion des genres !

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