mardi 15 janvier 2013

Souvenir d'actualité

 Je re-poste une chronique de mon ex-blog (01/08), qui me semble d'actualité.

Dans la seconde moitié des années 80, mon épouse et moi étions scandalisés des manifestations de catholiques intégristes contre le film "La dernière tentation du Christ". Non pas que le film et ses thèses nous aient séduit, simplement au nom de la défense de la liberté d'expression.

Avec quelques amis, nous décidâmes de réagir. Comment ? En rendant publique notre protestation mais en la décalant, essayant de mettre les rieurs de notre côté.

Comme c'était aussi l'époque où se projetait "Le Grand Bleu", nous avons décidé de demander son interdiction, et sorti un tract, au nom d'un pseudo "Comité de liaison" regroupant "la ligue des hydrophobes, l'association des alcooliques invétérés, le comité des buveurs de Coca-Cola, le Conseil des non-nageurs, l'association d'aide aux victimes du mal de mer, les amateurs de petit blanc" (j'ai retrouvé dernièrement un de ces tracts), motivant et invitant à une manifestation devant le cinéma, avenue J. Médecin, où se projetait ce film (film que nous avions apprécié par ailleurs).

A partir d'un noyau de 4 personnes, nous avons organisé une diffusion large de cet appel, nos relations se transformant à leur tour en militants de l'appel. Et le soir-dit, malgré une journée abondamment pluvieuse dont Nice nous gratifie de temps en temps, nous étions nettement plus d'une centaine sur le trottoir, devant le cinéma, avec banderoles, paper-board sur lequel nous appelions à signer une pétition en blanc: "Nous mettrons le texte de la pétition plus tard", diffusant nos tracts et criant des slogans.

Les caissières du cinéma, un instant affolées, sont ensuite venues nous encourager. Une voiture de police, puis deux, se sont arrêtées qui, après quelques mots d'explication et la lecture de nos tracts, ont failli manifester avec nous. Une bonne cinquantaine de passants ont demandé à adhérer à notre "association" (qui n'existait pas). Prévenus, France 3 et les radios locales de l'époque sont venus nous interviewer. Nous avions même eu droit à un entrefilet dans Libération du surlendemain.

Un des membres du collectif, aux antipodes depuis (maintenant à Denver, USA), s'était même fendu d'un "Délicat poème" qui figurait sur notre tract :
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Il me semble que la période actuelle, est mûre pour que se relancent, y compris à Nice, ces types de manifestations.

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