En ce jour anniversaire, 30 ans, sans pour autant regretter mon vote, je ne peux que percevoir l'écart entre l'immense, l'indescriptible joie qui m'avait saisi à 20h lorsque le "Journal télévisé" du 10 mai 81 avait annoncé la victoire de F. Mitterrand..., et l'étiolement de ce sentiment, d'abord doucement, puis de plus en plus fort pour en arriver, aujourd'hui, à un oeil franchement critique, à la fois de mes illusions (j'avais 36 ans) et des politiques suivies par le PS.
Je me souviens du Boulevard Jean Médecin, à Nice, noir d'une foule heureuse, chantant, s'embrassant, chacun étant descendu spontanément dans la rue pour dépenser son trop-plein de bonheur, sous les regards sympathisants des forces de police.
Je me souviens, dans les jours qui ont suivi des regards inquiets des gens de droite, voyant déjà les chars de l'Armée Rouge défiler sur les Champs-Elysées, faisant passer des valises de billets en Suisse, ou s'empressant de partager, avec leurs enfants, leurs propriétés, de peur qu'on leur prenne tout, ...
Et puis j'ai vu la vague des adhésions au PS, certaines aux motivations troubles parmi lesquels se sont révélées de vrais rats. Je me méfie depuis des adhésions des lendemains de victoires électorales, et leur préfère, de beaucoup, celles des soirs de défaites.
Nous attendions tous l'avènement d'un "Changer la vie", sans savoir qu'au même moment M. Thatcher, vite rejointe par R. Reagan, jetait les bases du consensus de Washington qui ouvrait les portes à la mondialisation financière. Sans voir que cette période euphorique allait sombrer, deux ans plus tard, dans "la rigueur", mettant en évidence que les conséquences du quantitatif ouvrent très souvent la porte aux cygnes noirs du bond qualitatif.
J'aurais de quoi écrire un épais livre avec tous les souvenirs, bons et mauvais, de ces moments où j'avais quelques petites responsabilités. Mais laissons le passé à lui-même.
Dans l'ensemble, quelle déception trente ans après,... D'autant qu'on voit, selon un dernier sondage, dans l'esprit des français, que F. Hollande apparaît comme le l'héritier le plus crédible de F. Mitterrand... L'homme qui, en 10 ans, a presque failli détruire le PS, celui dont le bilan culmine avec le calamiteux Congrès de Reims, désigné héritier de celui qui l'a bâti...
Vraiment de quoi donner espoir ?
- "Sécurité, inspirations canadiennes", Le Monde.
- "La nouvelle mode du miracle allemand", Le Monde. ****
- Les recettes du blog Tes reins et terroirs.
- "Les 110 milliards d'euros accordés à la Grèce n'ont pas suffi", Le Monde.
- "La finance s'est disqualifiée", Le Monde.
- Vu chez Olivier: "LE calendrier de guerrières sexy pour de l’année internationale de la forêt". EcoloInfo. Il paraît que cela donnerait des idées à certaines en Paca.
- "Le vrai cancer de la France, ce n'est pas l'assistanat, mais le chômage", L'Express.
- Un lobbyste des gaz de schistes, député Ump, Owni.
La force tranquille ? La farce tranquille,oui !
RépondreSupprimerDeux mandatures de perdues. Mitterand, un type malin, égoiste, royaliste dans son apparat, un faux-cul de première, faisant croire que le peuple l'interresse pour se couler dans les habits du Général ! Coup d'état permanent ! Cour des miracles de courtisans de gauche caviar ! Marche arrière économique, toute !
Anniversaire célébré par les prêtres du PS : des faux culs menteurs. Les militants ? une bande de joyeux rêveurs ... il y en a encore... car nous ne savons faire que cela rêver !
(faut dire que c'est plus facile de rêver que de "faire" ... quand on est frenchie bien-pensant...)
Jour triste, que ce jour morbide qui souligne le retard pris par le pays à effacer peu à peu l'influence de ce condotiere de gauche.
Abolition de la peine de mort, abrogation des lois "Sécurité et Liberté", suppression des QHS, de la Cour de Sûreté de l'Etat, des tribunaux militaires et de toutes les procédures d'exception, accès direct pour le citoyen à la Cour Européenne de Justice, suppression de l'ORTF, création de la Haute Autorité de l'Audiovisuel, remboursement de l'IVG, lois sur l'égalité hommes-femmes, hausse du SMIC, passage aux 39 heures, lois Auroux, refonte complète du Code du Travail, création de l'ISF, création des Chèques-Vacances (5 millions de bénéficiaires), rapprochement franco-allemand, construction européenne, etc.
RépondreSupprimerTout ça, c'est des points de détail, comme dirait l'autre.
@JC
RépondreSupprimerDe Gaulle, Pompidou et Giscard n'avaient rien de monarchique, hein ? Sarko est un chef d'état humble et modeste, n'est-ce pas ? Les ors et l'apparat, c'était seulement Tonton, tout le monde sait ça.
1981 : cérémonie au Panthéon. 2007 : cirque au Fouquet's. Chacun son rêve.
Bertrand, le panthéon, c'était le fouquets de tonton!
RépondreSupprimerBertrand,
RépondreSupprimerArrêtez de nous bassiner en attribuant à la Mitte l'évolution normale d'une société : Mitterand était un petit bonhomme, comme Sharko l'est lui aussi, ni plus, ni moins ...l'un avait le goût du faste républicain, l'autre du bling-bling.
Le goût de la dorure ne fait pas l'homme d'Etat.
Reprocher à l'un le Fouquet's et oublier, pour l'autre, Mazarine vivant au frais de la république, les mensonges, les erreurs, non mais ...! Valent pas mieux l'un que l'autre.
J'ai toujours dit que seule l'alternance faisait avancer les choses et cassait les oligarchies. Sauf que, depuis quelques années, il semble que la porosité entre les deux grands partis, en termes de politiques comme en termes d'hommes pose problème.
RépondreSupprimer@JC
RépondreSupprimerDes années Mitterrand, vous retenez juste Mazarine. Bravo, rien à ajouter.
@Jef
Il est bien entendu que EELV est aussi étanche qu'un réacteur RBMK. Qui en douterait ?
A Bertrand: Tu as pu remarquer que, concernant EELV, moi je ne pratique pas l'omerta et je combats, sans suivre aveuglément les consignes d'un homme providentiel national.
RépondreSupprimerIl y a deux sortes de partis qui divisent le corps électoral :
RépondreSupprimer-les révolutionnaires collectivistes totalitaires : des idéologues.
-les réformistes libéraux capitalistes : des commerçants.
Les premiers, sous le slogan "Prenons aux riches pour donner aux pauvres", ont réussi à couillonner des millions de braves gens crédules (et de nombreux mauvais cons intellectuels) pendant quelques décennies. En fait, dès qu'ils furent aux manettes, les Robin des Bois devinrent Apparatchiks, communistes, fascistes ou nazis, et s'enrichirent. Ils s'opposent toujours à l'alternance et défendent leur privilèges et leur source de revenu jusqu'à la chute, comme en Syrie par exemple.
Les seconds essaient tant bien que mal de réformer, veulent d'abord libérer la création de richesses avant de la distribuer. Ils sont évidemment plus faibles que les despotes, (élections obligent, c'est emmerdant les élections !) Désormais, ils empruntent pour distribuer ce qu'ils ne possèdent plus...Catastrophe en vue.
On voit que
-seul 10 à 15 % de fadas trotskistes se réclament de la dictature collectiviste du premier groupe. Même le New FN n'en fait plus partie, essayant de gommer son passé fascisant. Le EELV ? Inclassable à mes yeux.
-le PS/Centre/UMP/FN sont plutôt des partis du second groupe : gestionnaires réformistes, plus ou moins compétents, ce sont des commerçants locaux, (CR, CG, Villes) ou internationaux (Cac40, banques)...
Comme dit Jef : "grande porosité des membres du second groupe !" Et c'est bien vrai, il n'y a pas d'idée forte qui permette de les distinguer ....
JC nous propose une vision idyllique des commerçants. Il oublie de dire que, comme dans la majorité des pays, l'oligarchie financiaro-politico-médiatique devient ploutocratie ou copinage, népotisme et corruption (on appelle ça du lobbying) deviennent la règle.
RépondreSupprimerLe seul avantage que je reconnais aux second par rapport aux premiers, c'est qu'on y fusille moins et que l'apparence des libertés est préservée.
Je sais pas encore où classer Badinter. Il a effacé du Code pénal les archaïsmes qu'une droite réac s'obstinait à maintenir. Ce nonobstant, sa femme est l'héritière de Marcel Bleustein-Blanchet (Publicis). Il doit donc être un idéologue-commerçant, en espérant que le joli monde selon JC connaît la logique floue.
RépondreSupprimerOn n'est pas loin du "tous pourris" cher à nos amis populistes. Encore un petit effort, svp.
Bertrand,
RépondreSupprimerExact ! je pars du principe que TOUS les hommes sont pourris...(plus ou moins)
Le 10 mai 1981 était un beau dimanche, le 10 mai 2011 est un simple mardi, veille de la journée du mercredi 11 mai.
RépondreSupprimerJe n'ai pas l'habitude de fêter les désillusions que nous avons subies et qui n'ont fait que s'amplifier pendant deux septennats.
Pour moi Mitterrand reste l'homme qui s'est cogné la chute du mur de Berlin lorsque qu'il a refusé le réunification de l'Allemagne en 1990/91 alors que les allemands demandaient notre aide pour se construire et stabiliser les problèmes dans les ex républiques soviétiques.
Ne pas oublier qu'il a loupé l'histoire à deux autres reprises : en 40 et lors de la décolonisation.
Puis il y a l'affaire Bousquet et la torture en Algérie.
Et Je n'oublie pas aussi un certain 22 septembre 1984 lorsqu'il est allé fleurir la tombe de Pétain.
Je n'oublie pas le Rainbow warrior,la montée du FN (municipales du Havre en 1983), les irlandais de Vincennes, les écoutes téléphoniques, Elf, la franceafrique, Tapie ministre, Beregovoy, l'affaire Pechiney - Pelat, l'austérité de 1983, l'arrêt massif de la construction de logements sociaux...
Ok, je vous l'accorde, il y a bien, la fin de la peine de mort, la pyramide du Louvre, la fête de la musique, l'opéra bastille et la BNF (où il est presque impossible de lire un livre)...
Si c'est ça l'héritage...
Et bien moi, j'étais heureux, oh, je n'étais pas dupe (mon père m'avait expliqué l'histoire de Tonton) mais merde, voir la gueule des journalistes et des hommes politiques de droites qui semblaient indétrônables. Quelle belle nuit. Il est symptomatique de constaté que l'autre grande fiesta populaire a été 1998 pour le foot. Quel chute !!!
RépondreSupprimerAlors rêvons, rêvons, rêvons. N'en déplaise à JC
eh be on ne voit pas les choses de la même manière (sf Bertrand dirait-on
RépondreSupprimermon billet s'intitule : j'ai aimé, j'aime, j'aimerai MITTERRAND
Mais c'est très bien ainsi. Quel mortel ennui si nous étions tous d'accord.
RépondreSupprimerAnnie,
RépondreSupprimerj'aime, j'aimerai ... ? gardez ça pour des vivants !
Le « Florentin » montait dans une « pingeot » et pas dans une grosse allemande ! :-)
RépondreSupprimerDe mai 81 à 83 un gouvernement de « front populaire » classique. Les illusions, normales, des ouvriers et de la petite bourgeoisie.
Les nationalisations avec des « petits commissaires politiques » au sein des C.Es qui se prenaient pour des dirigeants bolcheviks ! Sauf que, 1981 n’était pas 1917 !
Puis, le retour à la réalité : la rigueur !
Les calicots et les langues de belle mère remisés au placard. Au taf « camarades » le cuir doit respirer !
Encore après, les intrigues de couloirs, les coucheries, les suicides , les révélations familiales, les relations nauséabondes (que seuls les plus jeunes, ou ceux qui ne voulaient pas entendre ont été surpris d’apprendre)
Le plus intéressant, au sens de l’histoire, n’est pas l’élection du « Florentin » mais ce qui a précédé l’arrivée au pouvoir de "dieu". Comment le « Florentin » s’est emparé du PS , les aides extérieures et intérieures des L. Jospin et JC Cambadélis, les ruptures de « l’union de la gauche » (78) et la politique de «gribouille » du PC pour tenter de faire reculer l’échéance.
Incontestablement un maître tacticien
Que dire de plus ? A part un grand merci à Chirac sans qui le 10 mai 1981 ne serait jamais arriver...
RépondreSupprimerHeureusement que le biscarra est là pour dire l'essentiel!
RépondreSupprimerPréparons nous d'ailleurs à dire un grand merçi à sarko pour le 10 mai 2012 qui se prépare.....
Slinn
Ah.. Un fan du Biscarra ? Un vrai ?
RépondreSupprimerUne intuition comme ça: il risque d'y avoir moins d'électricité dans l'air en mai 2012 pour la victoire de DSK...
RépondreSupprimerC'est très vraisemblable...
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