lundi 9 mai 2011

Beauté

Je reposte une chronique de mon ancien blog, du 9/10/08, souvent recherchée par Google.

Je suis en train de lire “Histoire de la beauté” de G. Vigarello (Points Seuil, 2004). C’est là un concept qui m’intrigue depuis longtemps, voire depuis toujours, en ce sens que si mes critères la concernant ont relativement peu varié, je m’étonne quelquefois, comme beaucoup d’entre vous je suppose, de ceux des autres.


C’est un concept à spectre large. La beauté concerne autant un morceau de musique  qu’un coucher de soleil, les plumes d’un paon qu’un tableau ou une sculpture, un paysage, une fleur, un roman, une poésie, une femme, un enfant, une démonstration, ….


L’ouvrage traite, lui, de la beauté humaine et, surtout de celle de la femme. Les critères de sa beauté commencent à émerger autour de la renaissance et, à l’époque, ne concernent que le “haut”: taille, cou, teint, visage, front, bouche, yeux. Le corset à baleine et les robes “qui s’échappent à l’horizontale” au dessous de la taille, dessinant le socle d’un “haut”, unique réceptacle de la beauté féminine. Je me régale des descriptions de l’époque: “seins blanchoissant comme albâtre et tes yeux deux soleils”, “large front d’yvoire poli”, et des recommandations d’Henry VIII à ses émissaires chargés de lui choisir une femme: “Ils verront sa main nue et remarqueront bien exactement comment elle est faite, si elle est épaisse ou mince, si elle est grasse ou maigre, longue ou courte…”. Les yeux sont “saphirs radieux”, “étoiles étincelantes”, … Les critères de la beauté, y compris chez Léonard de Vinci sont alors chrétiens (le haut et le bas) et en référence à un modèle parfait.


Au XVII ème siècle, la beauté prend en compte les attitudes, mouvements, gestes et expressions: les “manières”, “l’air et la grâce”, “la grâce et la modestie”


Le XVIIIème  découvre le pied, la jambe, la chute de reins et s’applique alors au corps dans son entier. Le corset e fait plus souple. Les miroirs, de petits et réservés au “haut”, deviennent psychés permettant à la femme de “se considérer à loisir des pieds à la tête”


C’est vers la fin du 19 ème siècle que la beauté s’intéresse aux hanches, parallèlement à une mode où la robe se fait “collante”. C’est à cette époque que ces dames se commencent à se préoccuper “d’amincir le bas”… Il faudra attendre le début du XX ème siècle et l’apparition des exercices physiques pour voir le corset disparaître, mais “… le corps “embelli” n’est plus seulement soumis aux soins du visage, ou aux mouvements physiques génériques, ou encore aux bains amincissants, il est soumis à des applications correctives précises, à des massages, à des interventions topologiqes variées”.


J’arrête là la description d’un ouvrage à la fois savant et agréable à lire qui se poursuit en montrant notamment  comment la beauté devient synonyme de minceur et où les critères de la beauté traduisent les oppositions entre les groupes sociaux, les genres et les générations.

11 commentaires:

  1. Curieux .....plus rien sur les révolutions bidons de Tunisie et d'égypte....
    Il n'y avait que les soixant huitard attardés pour croire naïvement que le peuple avait pris le pouvoir, et que le démocratie allait régner!
    L'arméé et les extrémistes de tout poils notamment islamiques sont entrain d'installer durablement une situation d'affrontement : comme prévu!
    Et en france, notre intélligentsia qui parlait "du printemps arabe" se tait, alors que l'hiver démocratique s'installe!
    Mais normal, vu que votre analyse était fausse dès le départ, il n'y a qu'a remonter votre blog, et reprendre les commentaires d'il y a peu....
    Slinn

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  2. Après la prise de la Bastille, il y a eu la Terreur puis Napoléon. La démocratie a mis du temps à s'installer et seuls les sarkozystes au petit pied peuvent croire naïvement que la chute de Ben Ali va amener les intégristes au pouvoir en Tunisie.

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  3. Et même pas un petit hommage à Robert Schuman ?
    Putain de nonistes !
    http://europa.eu/abc/symbols/9-may/decl_fr.htm

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  4. S'il semble que R. Schuman ait été plein de bonnes intentions, on juge un arbre à ses fruits et là ...

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  5. Déjà 50% des Teutons sont pour un retour au Mark. Suffit de patienter encore un peu ; on n'a pas fini de rigoler. On pourra dévaluer autant qu'on veut, et on a d'ailleurs une solide expertise dans ce domaine. Après, on pourra songer à devenir un pays touristique un peu désuet mais tout à fait charmant pour les petites vacances de nos voisins du Nord.

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  6. Mais, depuis 20 ans, nous nous sommes désindustrialisé comme jamais. Cela pourrait difficilement être pire.
    Certains me font penser à cette "persévération" pathologique du "toujours plus de la même chose" (R-V Joule & J-L Beauvois, ""Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens", PUG).

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  7. Laissons de côté les chicaneries de part et d’autre de la méditerranée pour regarder cette femme . « Madame, votre pose nous raidissent l'échine ! »

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  8. Je préfèrais nettement les cinquante premières années 1900, quand il n'y avait pas d'Europe !

    Putain ! Qu'est ce qu'on se marrait à se foutre sur la gueule avec les voisins... Quels matchs fabuleux, on s'est payé en 14-18 et 39-45 ! Un régal de fantaisie. Depuis, juste une bricole en Yougo, la colle artificielle communiste elle avait pas tenu ...

    C'est triste maintenant : il se passe plus rien et on peut pas "dévaluer" pour nous sauver (!) du gaspillage social...

    Il me tarde que l'on sorte de ce "carcan bruxellois" qui étrangle notre originalité ! ...

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  9. JC, ne vous faites pas plus ignorant que vous ne l'êtes, svp.
    Vous savez très bien que la paix en Europe résulte de deux facteurs: la guerre froide et l'arme atomique. La construction européenne résulte de la paix, elle ne l'a pas provoquée.

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  10. Jef,
    Je rêve d'un conflit nucléaire qui ferait passer les feux d'artifesses de Cannes et Nice pour des enfantillages ...

    On pourrait devenir des mutants !

    Vous voteriez Le Pen, Estrosi, Guérini, désorienté par les mutations génético-biologiques et mangeriez du Chabichou avec les doigts, sous un portrait de la Mitte retouché par Hollande....

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  11. «Certains me font penser à cette "persévération" pathologique du "toujours plus de la même chose"»

    Ben oui, le "piège abscons", c'est toujours les autres qui se mettent dedans. Quand on y est soi-même, par contre, c'est qu'on a de la suite dans les idées.

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