vendredi 27 mai 2011

Tête prise

La tête non pas dans les nuages mais occupée par les dernières tractations relatives au Congrès Régional de samedi et dimanche, j'avoue avoir un peu de mal à me concentrer sur autre chose.

Néanmoins, je viens de voir, dans un bouquin ("Les liaisons numériques", A.A. Casilli, Seuil, 2010), qu'un certain Ferdinand Tönnies, dès 1887, dans un livre intitulé "Communauté et société", traduit aux PUF en 1977, avait pour thèse qu'il existait deux grands types de sociétés:

- celles d'une communauté collective et collectiviste où les individus sont subordonnés à la collectivité, telle que j'ai pu en cotoyer de près avec les tribus néo-calédoniennes ou wallisiennes.
-  Celles composées d'individus poursuivant avant tout leur propres intérêts au sein d'une communauté à laquelle chacun donne son sens.

Tönnies date le passage aux débuts de l'industrialisation et du début de l'exode rural vers les villes où les paysans perdent leurs attaches, y compris familiales. Les individus se détachent alors peu à peu des socialisations intermédiaires, "confrontés aux logiques utilitaristes étatiques ou des entreprises", avec "superficialité des communications, instrumentalisation des rapports humains et atomisation sociale".
Certes, les choses se sont affinées depuis et sont au centre de nombreux travaux sur le lien social, le sentiment d'appartennance, le communautarisme, ...

Mais cela me semble en partie exact. D'une part parce que, comme chez moi (et chez pas mal d'autres je suppose), la grande ville permet de recréer des groupes d'affinités dotés de mécanismes de convivialité divers. Ensuite parce que cette "atomisation sociale", réelle et mesurable, insupportable pour beaucoup, est actuellement compensée, au moins en partie, surtout dans certaines classes d'âge, et à un autre niveau, par les réseaux sociaux numériques. Dans les deux cas le maintien dans ces réseaux oblige l'individu à se conformer à un certain nombre de comportements appuyés sur les valeurs de ces groupes.

Car, contrairement aux économistes libéraux, je persiste à penser que l'homme, avant d'être un individu ou un consommateur, est un être social, et qu'on ne peut expliquer un certain nombre des faits sociaux actuels sans s'y référer.
  • "Cécile Duflot : "Les écologistes sont aujourd’hui les héritiers du projet de gauche"", Le Monde.
  • "Immigration sociale" : la majorité retourne sur le terrain "identitaire"", Le Monde.
  • "L'UMP change la loi pour maintenir un préfet proche de Sarkozy", NouvelObs.
  • "Logements anciens à Paris: plus de 8.000 euros par m2", Libération.
  • Pour les abonnés: "De l’affaire Tapie à l’affaire Lagarde, le déni de démocratie", MédiaPart.
  • Menteur un jour, ... "Quand Sarkozy jugeait "scandaleux" d'enlever les panneaux annonçant les radars", Le Monde.

4 commentaires:

  1. Faut vraiment avoir du culot pour persister à croire que l'homme est un "être social" d'abord ... avant d'être un individu !

    L'homme c'est d'abord un individu vivant une vie qu'il conduit à partir de son être individuel, vie faite de réflexion et de choix personnels.

    Comme les individus sont nombreux et pas trop cons (?) ils s'organisent en société, essayant de vivre en paix et de se bouffer autrement qu'en marmite cannibalistique, ce qui perdure, et c'est naturel, sous des formes moins brutales car l'homme est un prédateur "singulier", "inventif", "divers", "violent par nature" et le restera !

    Tout le reste est littérature ...

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  2. Je crains que JC n'ait raison. Quand je vois une jolie fille, mon instinct primaire ne me fait pas sauter de joie à l'idée qu'elle enrichit le pool génétique du groupe. J'ai juste envie d'être l'élu, au sens darwinien du terme, et que les autres aillent au diable.

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  3. Je ne citerai pas les mille contre-exemples. Si j'admets que l'homme n'est pas naturellemnt bon, qu'il est, comme dit Morin "sapiens-demens", je maintiens globalement ma thèse, qui n'exclut pas un besoin identaire d'individualisation, qui se développe régulièrement par rapport aux anciennes formes collectives, mais avec l'apparition conjointe de nouvelles forms de sociabilité.

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  4. @ Jef

    Hier c’était « marmiton.fr » aujourd’hui « les conférences de samarie.org »

    Tous les chemins mènent à l’homme !

    Votre dernier commentaire, il est crypté ? Pouvez vous me donner la marque du décodeur ?
    A part ça , il faut revenir dans le concret , une petite recette de cuisine électorale
    ou, une devinette par exemple : « pourquoi les verts n’arrivent à faire pousser ‘’l’oseille’’ ? »

    @JC ; Bertrand

    En résumé , comme Hollande , vous êtes des garçons normaux !

    @Bertrand
    « juste envie d’être l’élu (…) les autres aillent au diable » c.a.d. du côté du Sofitel (c’est le nouveau lieu où Satan l’habite)?

    N'oubliez pas qu’ une fille qui fait 95 de tour de poitrine et 32 de tour de tête ne peut pas vraiment être mauvaise. Elle peut seulement être légèrement sotte !

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