jeudi 2 juin 2011

Professionnels de la politique

 Le professionnel de la politique a remplacé le notable. Ce dernier, généralement déjà aisé,  était l'homme du passage entre l'intérêt local et les décideurs de plus haut niveau. Personnalité aux talents et réseaux relativement rares, il jouissait, généralement, d'une carrière politique longue, qu'il léguait souvent à ses proches.

Le professionnel de la politique actuel provient de deux sources principales: 
- Soit les grandes écoles, puis une place en cabinet ministériel avant un parachutage à des élections plus ,locales.
-  Soit un démarrage comme domestique d'un baron local avant de réussir à s'imposer, souvent en trahissant celui qui lui avait mis le pied à l'étrier.

Le professionnel de la politique n'a qu'un seul souci une fois élu: se faire réélire. Ainsi va-t-il gérer sur le mode "Après moi le déluge", tel N. Sarkozy qui aura tant donné aux riches qu'il aura endetté le pays pour une à deux générations. Tel aussi C. Estrosi qui, sans avoir fait les investissements porteurs d'avenir, se cantonnant à de l'embellissement et des gabegies de prestige ou subalternes, laissera la ville, en 2014 sans aucune capacité d'investissement ni d'emprunt.
Il va aussi se vautrer dans le clientélisme et s'assurer, par divers moyens, jamais très honorables, le contrôle de la structure qui décerne les investitures.

Rajoutons que, généralement, le professionnel de la politique vit bien, voire quelquefois très bien. Un article sur un blog local estimant les revenus, par exemple, d'un Président de Région proche à 20 000 €/mois.
Rajoutons encore que se creuse ainsi un fossé de plus en plus grand entre la population et ses élus.
Rajoutons enfin, que cela ne concerne qu'une partie, certes importante, mais limitée de la représentation politique actuelle, car il existe encore, heureusement, de vrais élus, y compris à des postes importants ne se vautrant pas dans ce système.

Quelles propositions face à cette situation ? D'abord un non-cumul des mandats et fonctions, dans l'espace, y compris des plus petits. Enfin un non-cumul des mandats dans le temps, limitant à une seule réélection la durée de vie d'une élection.

D'autres mesures seraient bien entendu nécessaires. Si vous avez des propositions, je suis preneur.

13 commentaires:

  1. *Non-cumul de mandat, quel qu'il soit.

    *Non-possibilité de réelection immédiate, cad sans interruption par au moins une mandature.

    *Loi sur l'obligation faite aux entreprises publiques et privées de conserver le poste pour le retour de l'élu.

    *Loi sur la formation obligatoire des élus, dans toutes les disciplines importantes (sociales, économiques, juridiques, etc...)

    *Loi sur la parité obligatoire pour tout mandat, quel qu'il soit

    RépondreSupprimer
  2. @Jef
    Quelques passages de votre billet frisent la « caricature » (grandes écoles) et, vous utilisez, vous aussi, le « fétichisme des mots » (domestique) !:-(
    Bref , aujourd'hui, environ 500 000 personnes en France détiennent un mandat électif.
    Que doit-on attendre d'un élu : l'EXEMPLARITE.
    Exemplaire, la très grande majorité des élus le sont. Pour les élus condamnés, l'inéligibilité définitive doit être la règle.
    Mais il n’y a pas que la représentation nationale qui soit concernée par le professionnalisme et, la corruption
    Le système associatif français, financé à 93 % avec de l’argent public, comportent également des « brebis galeuses ». Qui contrôle le système associatif?
    La proximité de l'élection présidentielle, devrait être l'occasion pour chaque formation de s'engager contre ces fléaux.
    Concernant les »suggestions »
    Cumul des mandats interdit.
    Deux mandats consécutifs maximum
    Par ailleurs, si nous souhaitons une meilleure diversité sociologique au sein de l’A.N. , il faut se pencher sur la possibilité, comme dans le secteur public, de la mise en disponibilité des salariés du privé. Pas simple à réaliser voire impossible dans les PME/PMI.
    Faute de quoi, nous aurons majoritairement des « fonctionnaires », « avocats » et « médecins » comme députés

    RépondreSupprimer
  3. Allemand et Vauzelle sont des cas d'école.

    Allemand a un mandat à vie à la Région: il en est à son quatrième mandat consécutif ! A la fin de son mandat actuel, il aura été 22 ans d'affilé à la région, dont 16 ans comme VP. Et il y a des bébés Allemand qui suivent et qui pourraient dépasser dans quelques années ce score déjà brillant. Il appartient définitivement à la deuxième catégorie et a un avenir très très prometteur.


    Quant à Vauzelle, on confine au sublime. Il a commencé comme chargé de mission pour Chaban-Delmas en 1969 ! 40 ans plus tard, c'est un cumulard multirécidiviste qui perçoit une retraite de préfet alors qu'il ne l'a jamais été. Il appartient à la première catégorie. Exceptionnel !

    Question: Sur les 9 conseillers municipaux du groupe Changer d'Ere, combien sont-ils à en être à leur deuxième mandat consécutif ? Changeons d'air !

    Proposition: interdiction de briguer un mandat après 65 ans.

    RépondreSupprimer
  4. @JC
    La non-réélection immédiate est un peu vigoureuse. Les Yankees limitent à deux mandats consécutifs (sauf pour le Sénat et le Congrès, tiens tiens). Pour un législateur, 10 ans suffisent à faire avancer la société. Après, effectivement, ça devient un métier. Pour un exécutif local, c'est plus compliqué, il y a des projets à mener sur le long terme, mais bon, nul n'est irremplaçable. La méthode russe est peut-être la bonne : deux mandats consécutifs puis on dégage mais on peut revenir plus tard, même si Poutine n'est pas le meilleur exemple de démocrate.

    Le retour dans la fonction publique de l'élu mis en disponibilité, c'est déjà le cas. Mais dans le privé, ça me paraît impossible à appliquer en pratique, sauf peut-être pour les grandes entreprises, et encore. Quand quelqu'un part pour 5 ou 6 ans, comment voulez-vous le réintégrer à la même place ? Et pour les professions libérales ? Il y a des élus qui s'accrochent à leur mandat tout simplement parce qu'ils n'ont plus d'alternative. On a même vu d'anciens députés faire valoir leurs droits au RMI.

    Sur la formation des élus, je plussoie. On trouve des élus - voire des législateurs - carrément ignorants des principes de base du droit, ç'en est effrayant.

    La parité ne peut fonctionner que sur des scrutins de liste, et c'est appliqué. Mais sur des scrutins uninominaux, je ne vois pas comment vous pourriez la rendre obligatoire, sauf à coups de sanctions financières, et c'est aussi déjà le cas.

    @Bruno
    Tout dépend de la condamnation, et un tribunal peut actuellement prononcer une peine d'inégibilité à vie, la loi le permet selon la qualification et la gravité des faits.

    @Biscarra
    Le sénateur Badinter a soufflé sa 83ème bougie ce printemps et ce n'est pas le pire des législateurs.

    RépondreSupprimer
  5. Bertrand,
    -je ne parlais pas du retour à la même place mais à un poste équivalent. D'accord avec vous : dans les grandes entreprises, c'est plus facile qu'en PME/PMI.
    -pour la conduite de projets pluriannuels : un seul mandat non-consécutif aurait pour bénéfice d'enseigner aux leaders à mieux travailler en équipe !
    -pour l'âge, je connais des vieux de 35 ans et des jeunes du double !

    RépondreSupprimer
  6. @Bertrand,
    Au motif d'être compétent, il n'y aurait pas de limite d'âge, on pourrait briguer un mandat à 75 ans et cumuler indéfiniment dans le temps. Une vraie leçon de démocratie.

    RépondreSupprimer
  7. Je sens, dans la limite d'âge fixée par le Biscarra, comme une attaque personnelle, moi qui rêve d'être Maire de Nice, Sénateur et député Européen.

    RépondreSupprimer
  8. A propos des compétences des législateurs, selon Pierre Wachsmann, Jacques Chirac, interrogé lors de sa réception au Conseil constitutionnel par le président qu'il venait d'y nommer, Jean-Louis Debré, il s'est avéré incapable de décrire, même en termes vagues, le rôle exact dévolu à l'institution où il s'apprêtait à siéger....Un grand moment !

    RépondreSupprimer
  9. @Biscarra
    Si je vous suis, être compétent n'est pas un motif suffisant pour durer en politique ; vous préférez le renouvellement à la compétence.

    Intéressant point de vue.

    RépondreSupprimer
  10. A Bertrand: Mon âge m'a appris que nul n'est irremplaçable. La compétence est, en cette occurence, un faux-problème.

    RépondreSupprimer
  11. @bertrand
    "On trouve des élus - voire des législateurs - carrément ignorants des principes de base du droit, ç'en est effrayant.

    OUI OUI ! C'est unscandale de ne pas connâitre le minimum
    formation obligatoire et sur d'autres sujets aussi
    Ex:
    stages entreprise pour les "élus " en provenance du secteur public
    et "administration" pour ceux du secteur privé

    il y du "boulot"!

    RépondreSupprimer
  12. Globalement d'accord avec tout ce qui est dit ci-dessus, billet et commentaires.
    Bravo d'avoir abordé ce sujet très clairement et sans polémique.

    jf.

    RépondreSupprimer