L'affaire est sur la place publique depuis cet article, la semaine dernière, de Nice-Matin.
Comme promis samedi dernier, voici l'étendue du problème, selon les renseignements que j'ai pu obtenir, et d'après ce que j'en ai compris, n'étant pas familier de ces domaines:
- La commune a souscrit, sous la mandature Peyrat, 7 "emprunts toxiques", c'est à dire remboursables à des taux variables indexés sur différents indicateurs. Or certains sont plus toxiques que d'autres, notamment l'un d'entre eux (le "448"), de 22 millions d'€, indexé sur le franc suisse.
En 2007, un Euro valait plus d'1,60 FS. L'€ se situait, il y a quelques jours à 1, 46 FS mais, suite à la récente décision des autorités suisses de l'arrimer à l'Euro, il était hier à 1, 20 FS, objectif annoncé des autorités suisses. Cependant, tous les observateurs pensent que le véritable objectif des suisses est la parité, c'est dire qu'il devrait continuer à descendre....
- Or, " Il suffit d'un euro à 1,46 franc suisse pour faire monter le taux d'intérêt de l'emprunt qu'il faudra rembourser à plus de 10 %, a lui-même déclaré Christian Tordo (Maire-adjoint aux finances) en commission des finances !". Avec un taux de change à 1,20, les taux d'intérêts passent à 15 ou 20 %, ce qui nous mène à des remboursements d'intérêts (hors capital) de plus de 4 millions d'€ par an (au lieu des 1,2 millions d'€ au taux d'intérêt de 4,95%, il y a peu) et nous mènerait, pour un emprunt de 22 millions, à rembourser, à terme, près du triple du montant de l'emprunt initial. Le tout doublant ou triplant en cas d'un taux de change à parité 1-1...
Cela vous étonne ? Allez donc dans le département du Var où, il y a quelques semaines, un emprunt est passé, en peu de temps, à plus de 40% de taux d'intérêt.
Cela vous étonne ? Allez donc dans le département du Var où, il y a quelques semaines, un emprunt est passé, en peu de temps, à plus de 40% de taux d'intérêt.
Ces sommes, pour le budget de Nice, sont très importantes. Pour mémoire, rappelons que l'augmentation de 17% des impôts locaux décidée par C. Estrosi au lendemain de son élection - malgré une formelle promesse électorale s'engageant à ne pas les augmenter -, n'avait rapporté à la ville qu'une trentaine de millions d'€.
- Il ne s'agit pas de faire porter à M. Estrosi la responsabilité d'emprunts effectués par la mandature précédente.
Par contre, le conseiller municipal d'opposition Y. Librati avait alerté, dès mi-2009, le Conseil Municipal de la dangerosité de ces emprunts, demandant de les résilier et se faisant envoyer sur les roses, la ville annonçant négocier avec la banque un moratoire de 2 ans... Alerte qui avait été réitérée plusieurs fois depuis, avec les mêmes résultats....
Sauf que la soulte de sortie d'emprunt qui se situait à l'époque à 12 millions d'€ est passée, depuis, à plus de 40...
Sachez, encore, qu'il existe une circulaire, promulguée par Mme Lagarde alors ministre des finances définissant les modalités de gestion des emprunts toxiques, circulaire qu'aujourd'hui, la Municipalité refuse d'appliquer dans sa totalité.
Sachez enfin que le même Y. Librati, proposant une motion exigeant que l'équipe municipale renonce à contracter tout nouvel emprunt de ce type, s'est vu opposer un ferme refus... Allez savoir pourquoi ...
Sachez, encore, qu'il existe une circulaire, promulguée par Mme Lagarde alors ministre des finances définissant les modalités de gestion des emprunts toxiques, circulaire qu'aujourd'hui, la Municipalité refuse d'appliquer dans sa totalité.
Sachez enfin que le même Y. Librati, proposant une motion exigeant que l'équipe municipale renonce à contracter tout nouvel emprunt de ce type, s'est vu opposer un ferme refus... Allez savoir pourquoi ...
Reste qu'il se murmure qu'en ce moment, cela s'affole sec dans les couloirs et cabinets de la Mairie au sujet de cet emprunt...
- "Derrière Guéant, les mains sales de la Sarkozie", Libération.
- "Karachi : Ziad Takieddine mis en examen", NouvelObs. Et tous ses biens français ont été saisis (AFP, 19H hier).
- "Bettencourt : l'ex-comptable entendue, son avocat pointe l'Elysée", NouvelObs.
- Encore un bide: "Pourquoi la France de propriétaires de Nicolas Sarkozy n'a pas vu le jour", Le Monde.
- Pour les abonnés: "Sarkozy relance son «travailler plus...»", MediaPart.
- "Nationalisons les banques, même les libéraux le disent!", Marianne.
- "L'eau n'a pas de prix", Espace vert. "450 000€ du contribuable financeront le droit pour la Ville de Nice à organiser une régate de 12 (au maximum) catamarans de 40m, au large de la baie des Anges, durant 3 jours"...
- "160 policiers français en Libye avant une possible visite de Sarkozy", Libération. A combien va se monter ce voyage électoral en ces temps de rigueur ?
Franchement, il est logique que le président français qui a déclenché une guerre avec les Anglais en Libye, intervention pour l'instant "victorieuse", aille en retirer les fruits internationaux ! Business as usual ! pas de quoi en faire un plat !
RépondreSupprimerQue représente ce budget comparé aux gaspillages de l'Etat dans sa gestion, à l'énormité (en quantité) des salaires et des retraites du secteur public, de la gabegie de l'aide sociale et des fraudes y afférant ? Peanuts !
Un peu moins de mauvais esprit systématique renforcerait le propos ...
L'aide sociale aux patrons du CAC40, JC ? C'est la seule qui me chagrine, personnellement, surtout qu'elle se manifeste sous de multiples formes.
RépondreSupprimerQui paie ? Les plus démunis, grâce à des prélèvements cachés comme la TVA, qui les concerne bien plus en proportion que les plus aisés.
Vous oubliez les fraudes fiscales (rarement du fait de smicards salariés), les fraudes sociales (dont plus de 85% sont d'origine patronale, et les cadeaux fiscaux au Cac 40 et aux grandes fortunes.
RépondreSupprimerEt, SVP, ne mettez pas en cause ma confortable retraite...
Cet emprunt fait partie du panel que nous actualisons en temps réel à cette adresse :
RépondreSupprimerhttp://www.saintgermainsolidaire.fr/change/
Cette page décrit ce type de formule et explique son danger.
C'est simple, Emmanuel : la dette d'État ne peut se faire qu'à taux zéro, vis-à-vis de sa propre banque (publique) à laquelle auront été soumises les raisons de cet emprunt. La dette d'un pays n'est que vis-à-vis de ses futurs citoyens, auxquels les meilleures conditions possibles sont mises en place. Il ne saurait être question de profit là-dessus.
RépondreSupprimerC'est ce que les anglo-saxons n'ont pas compris, englués qu'ils sont dans un système religio-financier délétère et funeste pour tous. Et emportés par leur idéologie qui leur souffle "De toute façon, c'est toi qui as raison", ils sont en train de tuer la planète par idéologie.
Mais qu'ils sont cons, ces anglo-saxons ... !
RépondreSupprimer(et idéologues en plus ! c'est pas comme nous, latins, qui sommes pragmatiques et intelligents, et pas arrogants pour deux sous....)
JC, les anglo-saxons sont surtout englués dans un truc où ils mélangent fric et bien-pensance.
RépondreSupprimerNaturellement, il se trouve des latins, français entre autres, qui adoptent cette aberration... pt'êt' même des JC si çà se trouve. Ouarf ouarf
Naturellement, il se trouve des latins, français entre autres, qui adoptent cette aberration idéologique : avoir le portefeuille à droite, généralement bien pourvu, et les idées à gauche, sans qu'ils voient l'intérêt de se départir du patrimoine au profit des pauvres en déshéritant leurs gosses... Ouarf ouarf !
RépondreSupprimerQue JC sait-il des tenants et aboutissants ? Il pourrait être surpris.
RépondreSupprimerLaissons-lui ses paroles, et passons à autre chose.
"la dette d'État ne peut se faire qu'à taux zéro, vis-à-vis de sa propre banque (publique) à laquelle auront été soumises les raisons de cet emprunt."
RépondreSupprimerBon ben expliquez-moi lentement comment un Etat qui n'a pas assez de fonds propres pour financer ses investissements - voire son fonctionnement comme c'est hélas le cas chez nous - pourrait en même temps posséder une banque publique suffisamment dotée pour pouvoir lui prêter ces fonds, surtout à taux zéro. Ça se mord la queue votre truc.
Soit l'Etat est assez riche pour posséder une telle banque, et alors il n'a pas besoin de recourir à l'emprunt puisqu'il dispose déjà de ces fonds (même que ça s'appelle chez nous la Caisse des Dépôts et Consignations), soit il est pauvre et sa banque n'a pas grand-chose à lui prêter. Ce n'est pas de gaîté de coeur que les fonctionnaires du Budget lancent régulièrement des appels de fonds auprès de prêteurs internationaux en priant pour que la note de l'Etat ne se dégrade pas. Ce genre de sport n'amuse personne à Bercy.
"La dette d'un pays n'est que vis-à-vis de ses futurs citoyens, auxquels les meilleures conditions possibles sont mises en place."
Ça, c'est dans la théorie. En pratique, les jeunes auront droit à une planète saccagée et une dette abyssale laissées par la génération sortante, celle qui est toujours si prompte à donner de grandes leçons d'idéologie. Si la dette française sa rapportait à des investissements, ça se serait vu. Mais non, on a préféré financer sur le dos de nos enfants les derniers feux d'un train de vie datant d'une époque depuis longtemps révolue. Au bord du gouffre, on en appelle encore aux mânes du CNR, c'est dire si l'on a une vision d'avenir !
Bertrand, pas du tout. Ne parlons pas de la CDC, mais de la BdF, qui peut créer de l'argent, et à qui ce argent sera rendu au fur et à mesure des investissements, donc des créations de richesses. C'est une simple avance sur l'avenir. Un pays est riche de ses terroirs, de ses habitants.
RépondreSupprimerVous raisonnez en néolibéral, ou je me trompe ? Depuis Pompidou l'État n'est plus maître de ses financements, et c'est cela le mal. Un mal à combattre sans merci.
A Bertrand: Cela s'appelle de l'inflation, ce que font les USA, le moyen le plus sur de réduire les dettes si on la garde sous contrôle. Les Trente Glorieuses se sont bâties là dessus.
RépondreSupprimerMalheureusement, sous la pression des financiers qui n'y ont pas intérêt, la BCE a pour seule mission de combattre l'inflation.
Ah oui, l'inflation comme moyen technique de réduire la dette, suffisait d'y penser. Plus de sous ? Pas de souci, on fait tourner la planche à billets. Ça rappelle Barre venant expliquer aux manants qu'il avait daigné "injecter 10 milliards dans l'économie française" comme un toxico en manque, dans ce bon vieux temps où l'inflation frôlait les 20% et que les entreprises n'arrivaient plus à se financer.
RépondreSupprimerUn petit détail, tout de même : les banquiers étant certes fous mais pas complètement idiots, les taux auxquels vous empruntez sont directement liés à votre capacité de maîtrise de l'inflation. Donc ça peut servir à gommer une fois le passé, mais vous ne ferez pas le coup deux fois à votre prêteur.
Un autre détail qui cloche dans votre tableau idyllique, c'est que la France - comme les autres mauvais élèves européens - n'emprunte pas pour investir mais pour éponger son déficit de fonctionnement qu'elle est incapable de réduire parce que ce serait politiquement trop coûteux.
Si prétendre que même un Etat ne peut pas dépenser plus qu'il ne gagne, du moins pas longtemps, c'est être néolibéral, eh bien foutre, je suis un néolibéral. Si vous n'avez plus que ça et l'inflation comme argument, autant m'incliner. Dommage, je serais plutôt du genre keynésien classique, mais bon... Je vous rappelle au passage que Tonton avait nationalisé la plupart des banques et que ça n'a pas pour autant rendu l'économie française performante, et pas davantage les comptes publics.
"Un pays est riche de ses terroirs, de ses habitants."
Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Sauf les financiers, eux sont vilains et méchants.
@Jef: La BCE a pour mission de combattre l'inflation, parce que si ça n'avait pas été le cas, on en serait resté au Franc avec une parité de 5:1 minimum avec le Mark et le litre d'essence à au moins 20 balles. Faut arrêter de trouver des exutoires. Le budget français va mal tout simplement parce que les recettes ne sont pas à la hauteur des dépenses. Alors oui, il faut augmenter fortement les impôts, et non on ne coupera pas à une augmentation de la TVA (impôt injuste, je sais), et oui il faut continuer de tailler dans la dépense publique, même si ça fait mal, même si c'est souvent injuste, et même si ça fait des dégâts collatéraux. Si on continue comme ça, avec juste de grandes idées, on va se prendre une gamelle dont même la Grèce ne donne pas idée.
Mais bon, là je raisonne en néolibéral...
@JC,
RépondreSupprimerbien vu l'abberration idéologique ! Je l'ai souvent rencontré chez des "vrais" militants.
@Bertrand,
quel comeback tonitruant du grand défenseur des agences de notation !
Seule solution à la crise de la dette, matraquer les 5% les plus "riches" qui gagnent plus 4000/mois et qu'on ne nous parle pas des "petits" patrimoines....
Entre 1945 et 70, l'inflation n'a jamais dépassé les 5-6%/an.
RépondreSupprimerSur le budget, nous sommes d'accord sur l'analyse, pas sur le solutions. Il faut prendre l'argent là où il est: majoritairement dans le capital et le patrimoine et les hauts revenus. Taxons généreusement les revenus à partir de 150 000 €/an
Ce qu'il y a de marrant, avec le Biscarra, c'est que ses vrais ennemis ne sont pas à droite. Suffit de parcourir son blog, c'est assez édifiant.
RépondreSupprimerLe néolibéral grand défenseur des agences de notation vous salue bien.
Bah oui, il a dû se passer quelque chose dans les années 60-70. Par exemple la décolonisation, le pétrole cher, l'augmentation de l'espérance de vie, bref des trucs du genre qui ont fait que la France ne pouvait plus vivre avec le même train de vie. Mais comme on ne pouvait pas dire ça au bon peuple sous peine de passer la main aux élections suivantes, on a commencé à vivre à crédit. On avait 18% d'inflation sous Monory, tu t'en rappelles ? Et on empruntait à des taux qui feraient rougir les Grecs.
RépondreSupprimerTu devrais quand même réfléchir sur cette chose malodorante qu'est le capital. Par exemple, la semaine dernière, j'ai installé une machine de production à Grenoble dans une PME, le bouzin vaut 240 000 euros. Du capital ou de l'investissement ? Le gars qui s'est payé ça roule dans une Clio pourrie, il me faisait pitié. Et quand t'étais jeune, tu louais ton studio, non ? Du capital pour ton proprio qui ne l'aurait pas acheté si c'était juste pour donner aux impôts. Avant que cet esprit éveillé qu'est Biscarra vienne me dire que je défends les capitalistes et que lui seul tient bien fermement le beau drapeau rouge, ce qu'il fera de toute façon, je veux juste inciter à réfléchir un brin avant de taxer le capital juste parce que c'est idéologiquement correct.
Taxer les revenus à partir de 150 K€ ? Tout à fait d'accord. Ce serait justice, mais insuffisant pour redresser les finances publiques dans leur état actuel de délabrement. La TVA entre 20 et 25%, je prends les paris, on n'y coupera pas. Et crois bien que je souhaite vraiment me tromper.
Allez ,allez les gars arrêtez de vous chamailler, pendant que sarko savoure à Benghazi, et que la bande des six va avoir du mal à se dominer pour ne pas s'éttriper pour savoir qui appliquera le programme unique....
RépondreSupprimerLoïc
Je suis pour une gauche qui dise la vérité, pas pour le caporalisme intellectuelle ni pour le molettisme de salon.
RépondreSupprimerContent que tu apprécies mon blog, le seul média libre et indépendant de la rue biscarra !
@Jef
RépondreSupprimerComme trop souvent des commentaires en opposition de phase par rapport au sujet .Hélas
Mais ,peu me chaut !
Puisque sous l’initiative d’un commentateur les textes « déposés » (souvent simplistes) ont dérivés sur la finance, les impôts et le remboursement de la dette.
Du strict point de vue du fonctionnement des finances publiques dans le cadre du régime actuel et non celui que l’on souhaiterait voir mis en place probablement le lendemain du « grand soir »
La réponse de « Bertrand » (sur la dette à taux zéro) de cet après midi est juste et pertinente
Quant à la phrase de « Babel » :sic : » Un pays est riche de ses terroirs, de ses habitants. »
Au passage notons le niveau de priorité plaçant les terroirs avant les habitants !
Les terroirs ? Quels sont les terroirs producteurs de richesses ?
Désindustrialisés de très nombreux terroirs et les habitants « actionnaires » à « pole emploi » et autre RSA
Sur l’inflation ‘’vous’’ êtes en opposition avec la mission de la BCE !
Il faut donc, en tirer la conclusion qui s’impose sur les traités.
Certains ( experts économistes ?) pensent que l'aide aux banques, qui revient à faire tourner la planche à billets, va conduire à une « hyperinflation ». Cette mesure serait (tjs les experts) le moyen le plus simple de ne pas rembourser les créditeurs.
Mais pour les autres (autres experts ou béotiens) un taux d’inflation important est impossible tant que le chômage touche 10 % (environ) des populations et tant que la Chine et autres pays «à bas coût » de main d’œuvre , pèse sur les prix, ce qui va durer encore un paquet d’années.
Le 1er Mars 2011, Jacques Cheminade appelait à la création d’une commission d’enquête sur les emprunts toxiques.
RépondreSupprimerhttp://www.davidcabas.fr/?p=479
David CABAS
rejoignez la nouvelle résistance contre le monde de l’argent roi :
https://www.facebook.com/pages/David-CABAS/160111484055821