mardi 3 janvier 2012

Karachi

C'est certes la capitale du Pakistan. C'est aussi un attentat qui fit 11 morts français en 2002, tous membres de la DCN (Direction des Constructions Navales), envoyés là suite à la vente de sous-marins à l'armée pakistanaise sur la base d'un contrat signé en 1994, lorsque E. Balladur était 1er Ministre...


Et c'est là que l'affaire se corse, comme aurait dit Napoléon. On apprend que cet attentat, très vite attribué en France à des terroriste proches d'Al Quaïda, serait du aux services secrets pakistanais parce que J. Chirac avait suspendu, dès 96, le versement de "commissions" à des intermédiaires pakistanais. Pourquoi suspendre ces "commissions" ? Parce que J. Chirac avait la preuve qu'une partie de ces "commissions" étaient revenues dans des caisses proches des balladuriens sous forme de rétro-commissions afin de financer sa campagne...

Rajoutons, pour pimenter la chose que le Conseil Constitutionnel, présidé par le socialiste R. Dumas, à l'époque mouillé dans l'affaire ELF, avait validé les comptes de campagne d'E. Balladur malgré l'avis contraire des deux rapporteurs du fait que 20 millions de francs, en liquide, avaient miraculeusement abouti dans les comptes de campagne dudit candidat, provenant, soi disant, de la vente (massive, très massive) de T-shirt dans son dernier meeting.

Et, fouillant un peu, on trouve, outre des intermédiaires à la Tiakedine, des très proches de N. Sarkozy (N. Bazire, T. Gaubert, B. Hortefeux), des membres du gouvernement Balladur de l'époque (N. Sarkozy, F. Léotard, R. Donedieu de Vabres, ...).

Car le rapatriement de ces rétro-commissions exigeait un chemin tortueux (80 sociétés-écran), à travers des sociétés et comptes en Suisse, au Luxembourg et dans divers paradis fiscaux, dont certains nécessitaient l'aval du ministre du budget de l'époque, un certain N. Sarkozy.

Bien entendu, tous les intéressés, tels des agneaux naissants, nient avec hauteur ces sinistres agissements: la corruption, les financements illégaux, les détournement de fonds publics, ..., aboutissant à 11 morts français.

Pourtant, à partir, au début de MediaPart, puis du Monde et de Libération, les langues se délient, les témoignages affluent petit à petit, grâce à la tenacité du juge Van Ruymbeke et malgré le "Secret Défense" mis par ce gouvernement sur les documents afférents à cette gigantesque et mortelle escroquerie.

Espérons que cette affaire ira au bout, et vite, malgré les blocages de toutes sortes mis en place par le clan Sarkozy: après les 12 ans d'un maintenant condamné par la justice pour les détournements de la Mairie de Paris, plus de 5 ans de membres de cette bande là serait insupportable.

L'actualité sur cette affaire: "Karachi : selon un témoin, Sarkozy a validé en 1994 un circuit de commissions", NouvelObs. "Sous-marins : Sarkozy refait surface", Libération. "Karachi : les fonds secrets ont bien été mobilisés pour la campagne de M. Balladur en 1995", Le Monde. "Affaire Karachi : Sarkozy aurait validé un circuit de commissions en 1994", Le Monde. "Les sales dessous d'une campagne", Le Monde. "Affaire Karachi : le témoin par qui Sarkozy revient", Rue 89. "Karachi : «Sarkozy ne pouvait ignorer la création de la société Heine»", Libération. "Nicolas Sarkozy rattrapé par l'affaire Karachi", L'Express. "Depuis le début du quinquennatde M. Sarkozy , tout a été fait pour étouffer l’affaire, qu’il s’agisse du secret défense, des pressions du parquet ou du scandaleux projet de suppression du juge d’instruction", Eva Joly. "Karachi, le talon d'Achille de Sarkozy", NouvelObs.
  • "Dix ans après sa mort, Bourdieu le retour", NouvelObs. Aussi sur MediaPart, nettement plus complet..
  • "La démocratie hongroise en danger", Libération.
  • "Métropole niçoise: ce qui va changer", Nice-Matin.
  • "Pourquoi faut-il que les Etats payent 600 fois plus que les banques ?", Le Monde. ****

8 commentaires:

  1. Karachi pourrait bien être la perte de Sarkozy, au même titre que ses fraudes fiscales ont valu à Al Capone la taule pour longtemps. C'est par la finance qu'ils gagnent, c'est par la finance qu'ils se perdent. Il faut seulement plus longtemps, mais les services fiscaux ont une patience de fourmi. Et Sarkozy est trop jeune pour Alzheimer.

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  2. Imputer les 11 morts de l'attentat de Karachi aux agissements des intéressés est un drôle de raccourci. La corruption et l'abus de bien sociaux relèvent du tribunal correctionnel, voire de la haute cour de justice, mais quand même pas de la cour d'assises.

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  3. Sauf s'il peut être prouvé que le gouvernement savait quels risques prenaient ces hommes en continuant leur travail là-bas.

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  4. "Bien entendu, tous les intéressés, tels des agneaux naissants, nient avec hauteur ces sinistres agissements: la corruption, les financements illégaux, les détournement de fonds publics, ..., aboutissant à 11 morts français."

    Oh, quel joli raccourci partisan laissant croire que les services pakistanais ne sont que le bras armé de la Justice Divine, sans aucune responsabilité sur l'attentat...!!!
    On est en plein délire, là, non ?
    On Karachi dans la colle à Nice...

    Répétons cet engagement fondamental : "En 2012, je ferai preuve de MESURE, en toute chose !"

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  5. La responsabilité des services secrets pakistanais est totale. Mais quel a été leur mobile ?

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  6. Le mobile de l'attentat de Karachi est la déception.

    Dans ce cas précis, elle est financière.
    Dans bien d'autres cas depuis la création de cet Etat, on peut constater un nombre élevé d'attentats pakistanais, au Pakistan même ou à l'extérieur, ce qui témoigne de l'usage naturel de l'attentat, ou de l'assassinat, par les clans et partis comme Arme de Déception Massive (et meurtrière) dans ce pays divisé, brutal, sauvage, où l'on n'a pas peur de tuer, pour un oui ou pour un non, quand cela ne va pas pour vos projets comme vous le voulez, à cause d'une contrariété... !

    That's all, folks !

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  7. Faire la lumière sur l’affaire Karachi ?
    C’est la belle-mère du factotum qui résume le mieux la problématique :
    Ma ! questo Pantaleone, disgraziatto cornuto che vuole fare la luce , e non e capacce di riparare la mia tinetta !
    C’est approximatif , comme l’enquête, je le reconnais volontiers mais grosso modo ça signifie que : « avant de remuer la m… , faudrait s’attaquer aux causes qui la bouche »
    Moralité, tout le monde voudrait tirer la chasse le plus vite possible.

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  8. "Sauf s'il peut être prouvé que le gouvernement savait quels risques prenaient ces hommes en continuant leur travail là-bas."

    Le gouvernement Juppé sous la présidence de Chirac ? Si ça peut vous faire plaisir, pourquoi pas, mais pour le coup, on ne voit pas trop le rapport avec Balladur, Sarko, Bazire et consorts.

    La responsabilité des attentats incombe à ceux qui les ont commis et à leurs commanditaires. Côté français, il semble y avoir des gens qui doivent répondre entre autres de financements politiques illégaux et d'abus de biens sociaux, mais pour ce qui est de meurtre, faudrait tout de même garder la raison. Aucun responsable politique français n'a ces 11 morts sur la conscience. Les familles des victimes veulent savoir la vérité sur les tenants de cette affaire. Elles ne disent pas que Balladur ou Chirac ont du sang sur les mains.

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