mardi 10 janvier 2012

Taxe sur les transactions financières

De quoi s'agit-il ?

La taxe Tobin proposée par un économiste libéral américain en 1972, pour ralentir le rythme des transactions financières, reprise par ATTAC, proposée par L. Jospin mais rejetée par DSK entre 1997 et 2002, qualifiée d'absurdité  créatrice de quelques dizaine de milliers de chômeurs par N. Sarkozy en 1999, adoptée dans son principe par les députés en 2001 sous la condition qu'elle le soit par tous les pays de la Communauté Européenne,....

Mais Le Monde nous rappelle qu'une taxe similaire a été votée au Sénat nouvellement passé à gauche il y a deux mois en amendement à la Loi de Finances 2012, puis rejetée par la majorité des députés de droite au prétexte que (P. Lellouche): "que la France « ne peut légiférer seule » car ce serait « contre-productif » et cela « nuirait à la place financière de Paris »".

Auparavant existait l'Impôt de Bourse, créé en 1893, sur les transactions d'actions et certaines obligations,  de 0,3% du montant des transactions situées entre 7 668 € et 153 000 €, et de 0,15 % au dessus. Taxe qui rapportait environ 300 millions d'€ et dont la suppression a été votée en novembre 2007 (sous la présidence Sarkozy).

D'après A Leparmentier, le projet en discussion à Bruxelles serait de taxer à 0,1 % les achats d’actions et les obligations et 0,01 % les produits dérivés (qui sont pourtant les vrais produits de la spéculation et devraient donc être surtaxés).

En fait, il est plus que vraisemblable que N. Sarkozy entend simplement revenir à ce qu'il a fait supprimer en 2007, un impôt de Bourse allégé, taxe qui existe actuellement en Angleterre et rapporte au budget 2 à 3 milliards de livres chaque année. 
Tout le reste n'est que monumental enfumage car dans tous les cas, une taxe de type Tobin n'aurait de chance d'être viable qu'adoptée par au moins la majorité des pays européens... A défaut de pouvoir améliorer la catastrophique situation dans laquelle il a mis le pays, il cause, il cause et fait semblant d'agir...

Et donc, comme vous pouvez le constater, encore de la pantalonnade, du Grand Spectacle pré-électoral où les positions et arguments de l'Ump et du PS se sont complètement intervertis en l'espace de 2 mois. 

Et l'on s'étonnera ensuite de la montée du FN...

Plus sur ce thème: " Taxe financière : Sarkozy déterminé à forcer l'allure", NouvelObs. "Transactions financières : la France peut-elle faire cavalier seul ?", NouvelObs. "Taxe Tobin : l'initiative politicienne de Nicolas Sarkozy", NouvelObs. "Taxe Tobin : Sarkozy veut «montrer l'exemple», Merkel n'est pas pressée", Libération. La position d'EELV. "Taxe Tobin à la française : un bluff indécent", Attac.

  • "Les mauvaises affaires des partenariats public-privé", Le Monde. *****
  • "Fillon n'exclut pas de nouvelles mesures de rigueur", Le Monde.
  • "Illettrisme : mieux vaut investir dès la maternelle", Le Monde.
  • "L’aprésident", Totem. ****
  • "La règle d'or, cette blague de potache", par P. Jorion, Le Monde. ****

30 commentaires:

  1. Comme nous le rappelle Fabien Abitbol,

    Cette taxe figure à l'article 235 ter ZD du code général des impôts, et la partie IV de l'article 235 ter ZD du code général des impôts précise que la taxe rentrera en application après l'adoption du même principe par les autres parlements européens.

    Certains ne craignent décidément pas le ridicule.

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  2. JC (enchanté d'aller au cirque sans quitter son home)10 janvier 2012 à 08:24

    Il est clair que le "dynamisme agité" de notre Petit Leader est cocasse : tout et son contraire, dans tous les domaines ! Remuer la semoule fait avancer le couscous de 50%, un coup, et reculer d'autant, l'instant suivant.

    Il me tarde de voir à l'oeuvre le "stabilisme mou et endormi" de notre futur Grand Leader Zollande dont on a apprécié le travail au PS durant des années, à la barre dans la tempête !

    La France a les leaders qu'elle mérite. L'un se réfère à Sainte Jehanne, l'autre à Saint François : p'tain la vision d'avenir de ces deux couillons...!

    Heureusement, le ridicule ne tue plus !

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  3. Tu es aveuglé par ton antisocialisme aussi primaire que de fraîche peinture. Le PS n'a jamais varié sur ce sujet : il a toujours dit qu'une taxe non adoptée par les autres membres de la zone euro n'avait aucune chance de fonctionner, ce qu'a encore répété Benoît Hamon ce matin.

    Quantifier ce que ça rapporterait relève de l'art divinatoire. Prendre le montant de transactions non taxées et appliquer le pourcentage est une absurdité (ah, le conseil "scientifique" d'ATTAC) : il est bien évident que le flux des transactions diminuerait très fortement et stopperait net le trading HF, ce qui est d'ailleurs le but premier de cette taxe. Surtout si les transactions partent se faire à Francfort et ailleurs en Europe.

    Mais bon, continue d'accuser le PS de contribuer à faire monter le FN si ça te fait du bien. Sûr que ça fera progresser et la dame aux lunettes rouges et la conscience écologiste en France...

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  4. Quelque fois, la presse étrangère commente à merveille les positions de notre guide suprême.
    Le quotidien conservateur ‘’Frankfurter Allgemeine Zeitung’’ : « (cette mesure) est clairement une manœuvre électorale (…) Le président français Nicolas Sarkozy veut désormais introduire à la va-vite la taxe Tobin car il vient de réaliser juste avant les élections présidentielles combien ses discours du dimanche sur les banques et les spéculateurs des marchés financiers étaient contredits par ses actes »
    Puis d’ajouter : « L'instauration d'une telle taxe est pourtant absurde sur le plan économique, surtout si elle n'a lieu que dans un seul pays. Ce serait un jeu d'enfant pour les banques françaises que de transférer leurs transactions vers Londres ou Francfort. Leur chiffre d'affaires dans l'éventualité d'une telle avance de la France changerait si peu que les acteurs du marché le sentiraient à peine. »
    « On a malheureusement pu observer bien trop souvent cette tendance pendant l'ère Sarkozy : la politique se transforme en jeu symbolique. »

    En 2008, le factotum n’a –t-il pas supprimé l'impôt de bourse, qui taxait les transactions sur actions au taux de 0,3% ?
    Sur la fin de son règne le factotum s’est converti à la danse de salon : un pas en avant un pas en arrière !
    Le président devrait savoir que, la danse c'est du pelotage. Tout ce qu'on fait avec les pieds est parfaitement secondaire, tout le monde s'en fout.
    Pas certain que la Kanzerlin apprécie les jeux de mains !

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  5. A Bertrand: La position de DSK dans les années 2000 était de refuser purement et simplement une taxe de type Tobin et je pense que la position du Sénat, en Novembre, participait du spectacle.
    Et, je continue de penser (bien avant de rejoindre les verts)que la montée électorale du FN est d'abord due à la faillite des deux grands partis traditionnels

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  6. Non, la position de DSK était qu'il fallait impérativement trouver une solution globale, partant du principe que si Londres n'appliquait pas cette taxe, la City deviendrait la plaque tournante des transactions européennes, ce qui est en train de devenir le cas.

    Content d'apprendre qu'EELV mendie des accords électoraux avec un parti en faillite.

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  7. "Pas certain que la Kanzerlin apprécie les jeux de mains !"

    Jeux de mains, jeux de vilains.
    Jeu demain..., jeu de vilains !

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  8. - Sur DSK, non. Il était simplement opposé à cette taxe.
    - "Content d'apprendre qu'EELV mendie des accords électoraux avec un parti en faillite": C'est ce qu'a fait le PS avec le PCF (qui était largement devant lui) à partir des années 70.

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  9. Ayant fait partie d'AG2E, c'est pas tout à fait ce que j'en ai lu, ni entendu lors de son meeting à Nice en 2006. Tu as des sources ?

    Je vois que le futur d'EELV est tout en rose, ce qui te permet de rêver un peu dans ce monde bien gris. Quant au PS, c'est un fleuve : tu peux pisser dedans.

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  10. Sur DSK et la taxe Tobin:
    "Nous ne pouvons continuer à fonctionner avec un système dans lequel quelques individus prennent des risques qu’à terme tous les contribuables, comme vous et moi, doivent payer. Le secteur financier est à l’origine d’innovations d’une telle importance qu’il est probablement impossible d’établir une taxe sur les transactions que les contribuables éventuels ne pourront éviter. Cette taxe ne sera donc pas fondée sur les transactions, mais sur autre chose"
    DSK "La flamme et la cendre", 2002.

    Voir aussi: "But the head of the IMF, Dominique Strauss-Khan, said he believed the transaction tax was unlikely to be adopted.
    "I don't believe it will be a transaction tax because transactions are very difficult to measure and so it's very easy to avoid a transaction tax," he told Sky News"".
    http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/uk_news/8348653.stm&title=[1]

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  11. @Jef
    En 2002, DSK a écrit « La flamme et la cendre" » .
    Vous êtes certain que vous n’avez pas fait une faute de frappe ?
    Ne s’agit-il plutôt de « la femme et la cendre » ?
    Sachant que l’ex boss du FMI avait l’habitude de fourrer son cigare même dans les plus surprenants déduits (substantifié pour désigner l’acte amoureux)et ,de laisser à terre les résidus de la combustion.

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  12. On est donc d'accord : DSK disait qu'une taxe Tobin était inapplicable telle quelle et de façon isolée. Ce qui ne veut pas dire qu'il en rejetait jusqu'au principe comme tu le sous-entends. Paix à ses cendres, de toute façon.

    Personnellement, je suis pour une taxe sur les transactions financières, mais pas TOUTES les transactions financières. Taxer l'investissement productif, ce serait idiot et même dangereux. Toute la question est de pouvoir discriminer ce qui est de la pure spéculation financière de ce qui relève d'opérations de capital. Tu voudrais quand même pas taxer les employés de SeaFrance qui investissent dans leur hypothétique SCOP ? Taxer revient à faire une loi, et donc cadrer strictement son champ d'application. Mais la complexité du système financier est telle que ce genre de truc ne se fera pas en quelques semaines, et ira droit dans le mur si les partenaires de la zone euro ne suivent pas. On va donc encore monter une usine à gaz qui ne marchera pas mais fera joli dans le paysage électoral. Les réticences du PS devraient te paraître un peu moins relever du simple conservatisme éléphantesque. Le but de Sarko est uniquement de foutre le bordel dans une gauche qui démarre toujours au quart de tour. Et dont acte.

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  13. Non. DSK ne disait pas "telle quelle et de façon isolée" mais qu'elle était inapplicable.

    Moi je veux taxer les achats et ventes d'actions et surtout les produits dérivés, même si ce n'est pas très facile à faire pour les seconds.
    Si les réticences du PS sont ce que tu dis, pourquoi l'avoir proposé et fait adopter au Sénat il y a deux mois?

    Par contre, accord complet sur le fait que N. Sarkozy veut simplement foutre le bordel à gauche avec cette proposition

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  14. Bertrand, le grand principe de la spéculation est de faire beaucoup d'opérations. Donc taxer les fréquents aller-et-retours est une bonne idée, alors qu'un investissement, c'est une seule ligne pour longtemps. Je ne vois pas en quoi les vrais investissements seraient gênés. Le bon truc c'est la somme de "une taxe fixe par opération+ une taxe sur le montant". C'est ainsi que cela fonctionnait il y a 30 ou 40 ans. Mais il y avait une grosse différence entre le comptant ("j'ai l'argent, je paie tout de suite"), et le terme ("je ne paie qu'en fin de mois, voire plus tard si je pratique le report") pour la taxe appliquée. Pour le comptant, on était taxé très peu. Car cela ne pouvait pas être spéculatif.

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  15. "DSK ne disait pas "telle quelle et de façon isolée" mais qu'elle était inapplicable."

    Ben ça ne ressort pas clairement de ta citation plus haut, ni de ce que je l'en ai entendu dire. Mais bon. Peu importe, DSK n'est plus.

    Le PS l'a fait adopter au Sénat parce qu'il est pour une telle taxation, c'est aussi simple que ça. Sauf que si c'est du Sarko, tu sais très bien que ce sera un rideau de fumée électorale, d'où les réticences. Moi, j'aurais même voté la règle d'or, mais bon, la stratégie politique, c'est pas mon truc.

    N'oublie pas que les plus-values financières sont déjà taxées au titre de l'IS ou de l'IRPP. Taxer les ventes (et achats ?) d'actions, pourquoi pas, mais quid de la participation, des PEA, etc. ? Si le but d'une telle taxe est surtout de ralentir le flux, ce que j'espère, alors il suffit de taxer les reventes effectuées avant un certain laps de temps. A supposer que ce soit facilement contrôlable. Mais faire ça seulement sur la place de Paris, c'est du suicide.

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  16. Bien sûr, Bertrand, je suis bien d'accord : ne mettre en place ce "truc" qu'à Paris n'a aucun sens aujourd'hui.

    Quant aux opérations, il ne faut pas oublier que la spéculation haute vitesse en génère des millions à la seconde. Si l'Europe met en place la taxe, ce sera un frein terrible à ces agissements dangereux.

    C'est bien pourquoi la City n'en veut pas. Elle vit de ces malversations automatiques au même titre que l'économie US vit de son industrie de l'armement, puisqu'elle est le centre mondial pour les fameux "produits dérivés" à la complexité incroyable.

    Quant à se demander si c'est contrôlable : oui, chaque transaction est enregistrée pour 20 ou 30 ans. Il suffit de lancer des critères de tri dans la base de données. Cela demande bien sûr des batteries d'ordinateurs de pointe.

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  17. "Taxer les ventes (et achats ?) d'actions..." On taxe bien les ventes de produits et services, sans parler des bénéfices, etc...
    Au nom de quoi ne pas taxer les ventes d'actions et de produits dérivés?

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  18. On ne taxe pas les ventes, on taxe la valeur ajoutée, et encore cette taxe est déductible pour les entreprises, y compris en investissement. Taxer une vente brute, ça ne se fait guère que sur un bien immobilier. "Droits de mutation" comme on dit joliment.

    Si un investisseur revend ses participations à perte, tu préconises de taxer la vente, histoire d'alourdir encore la gamelle ? Tu es sûr que tu veux soutenir l'investissement ?

    Les produits dérivés, c'est tout autre chose. Comme disait le sage Helmut Schmidt, on en est arrivé à acheter et vendre des options sur des options sur des options. Personnellement, je ne souhaite pas taxer mais carrément interdire.

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  19. JC (la Bourse ou la Vie (économique))11 janvier 2012 à 09:56

    Juste réflexion de Bertrand !
    Plus on éloigne la Bourse du réel économique, en particulier avec les produits dérivés à plusieurs niveaux, plus on se perd dans les bulles financières à venir.
    Il faut interdire les produits dérivés "à étages" !

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  20. Je vois que pour Bertrand, comme pour la presse financière,les boursicoteurs et les spéculateurs sont des "investisseurs".
    Attention aux pièges du langage.

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  21. Merci pour les éléments de langage, mais explique-moi lentement comment, dans un texte de loi, tu fais la différence entre un spéculateur et un investisseur, notamment pour les sociétés de capital-risque qui ne visent pas le long terme et sont pourtant très utiles au lancement ou à la croissance d'une entreprise de haute technologie. Un investisseur financier EST un spéculateur. Son but est de faire fructifier son apport, et je ne trouve pas ça immoral. Ça le devient seulement quand les mouvements financiers n'ont plus aucun rapport avec l'économie réelle.

    L'idéologie, c'est bien, mais faut pas en abuser...

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  22. Elle me fait marrer cette honte, chez certains, de "gagner de l'argent". Boursicoteurs, spéculateurs, patronat pourri...l'Argent est toujours sale !

    Toujours rigolo pour les étrangers, ce complexe français, spectaculairement affiché devant les foules admiratives ...lesquelles savent bien que les actes suivent peu les professions de foi en France et que, si les idées sont à gauche, le portefeuille est bien, lui, toujours à droite...

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  23. A Bertrand: Comme tu dis, l'idéologie, c'est bien mais il ne faut pas en abuser.
    Vas raconter ça aux "investisseurs" qui ont acheté des subprimes et à ceux qui les ont fabriqués, où à ceux qui spéculent sur le prix du blé en provoquant des famines.
    Rien d'immoral là dedans ?

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  24. J'aime bien ton sens de la mesure, Jef. Dès qu'on écrit un truc qui n'est pas politiquement correct à tes yeux, hop, extrapolation jusqu'à la caricature.

    Tu m'as vu un seul instant prendre la défense des abrutis qui ont commis ces subprimes ou même tout simplement prôner la financiarisation de l'économie ? Non ? Alors de quoi parles-tu ?

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  25. Excuse-moi Bertrand, tant il est vrai que tu fais toujours dans la nuance...

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  26. Eh bien, indique-moi à quel moment j'ai opposé à tes arguments une caricature de tes arguments.

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  27. Tu as raison. Désigner l'ensemble des boursicoteurs et autres spéculateurs comme des "investisseurs" n'est pas de la caricature...
    Encore toutes mes excuses.

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  28. Bertrand, fatigué,11 janvier 2012 à 15:42

    "Désigner l'ensemble des boursicoteurs et autres spéculateurs comme des "investisseurs" n'est pas de la caricature..."

    Tiens ? J'ai écrit ça, sur l'ensemble des boursicoteurs, moi ?

    Soit tu comprends de travers, soit t'es de mauvaise foi. Je n'ose croire que tu comprends de travers.

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  29. En fait, la différence est très simple entre le boursicoteur, le spéculateur et l'investisseur.

    Le boursicoteur joue des sommes assez petites, sur des périodes allant d'un jour à deux mois (à la louche. Il ne connaît pas à fond les mécanismes boursiers, quand il achète l'argent est sur son compte et quand il vend les titres sont inscrits déjà à son nom.

    L'investisseur va apporter des sommes assez importantes, soit en argent, soit en titres de première qualité. Il va suivre la société qu'il soutient ainsi, et il sait que son investissement va porter sur au moins plusieurs années.

    Le spéculateur n'a aucune règle, il connaît bien les mécanismes boursiers, il joue souvent "sans filet" (donc à crédit) sur des durées allant de une heure à deux ou trois mois, il joue sur de multiples valeurs en général. Il se fiche de ce que sont ces valeurs, la plupart du temps, bien que son expérience l'amène à en connaître beaucoup. Selon les circonstances, par ses actions il va amplifier des mouvements à la hausse ou à la baisse, ou au contraire il va amortir des coups de panique en jouant à l'inverse des autres.

    J'ai lu il y a quelques années un ouvrage d'un spéculateur, un vrai : il avait fait fortune en 1929. Alors que l'euphorie était encore générale, il avait discrètement pris de multiples positions à la baisse, non par instinct, mais parce que cela correspondait à son état interne. Et quand la panique a commencé, au lieu de réaliser ses bénéfices il a amplifié ses positions. Quand enfin il a senti le bon moment, il a conclu ses nombreux ordres, et s'est retrouvé avec une fortune. Il a conclu "J'étais riche, mais pas heureux. Tous les restaurants m'étaient ouverts, mais j'étais seul. J'ai résolu de ne pas recommencer."

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    1. JC (se posant la question : vaut il mieux être pauvre ?)12 janvier 2012 à 09:31

      Moralité de l'histoire du spéculateur en 29 :
      "Ah ! mon bon monsieur...l'argent ne fait pas le bonheur !"

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