jeudi 12 avril 2012

Jour de deuil

Hier, jour de deuil avec la disparition de Raymond Aubrac, un des ces hommes ordinaires dont la vie fait de grands hommes, un de ces grands hommes qui sut ne pas succomber à l'ivresse du pouvoir.

J'ai failli le rencontrer à Nice il y a quelques années, invité par un de mes amis, rencontre ratée que je regrette toujours.

Homme de valeur qui resta toujours campé sur ses valeurs, celles de la liberté de l'égalité, de la fraternité, de la laïcité et de l'humilité. 
Si l'on célèbre, à juste titre le résistant, il faut savoir encore qu'il remît de l'ordre à Marseille au lendemain de la Libération, dans une période trouble, qu'il participât de très près au négociations de paix en Indochine, puis de celle du Viet-Nam,  fut directeur de la FAO et resta défenseur du peuple palestinien. 
Au lendemain de la guerre, il avait conseillé à De Gaulle l'annexion de Monaco, ce qui nous aurait évité un paradis fiscal à nos portes.
Se méfiant des zones d'ombre de la politique,  le couple qu'il formait avec Lucie Aubrac consacra énormément de temps, dans la France entière, face à des publics les plus divers à promouvoir l'humanisme et à raconter la Résistance, cette oeuvre, au départ, d'hommes seuls qui s'élevaient contre l'horreur.

Je conserverais de lui cette phrase: "Voici ce que je dis aux jeunes: si vous partez battus, vous n'arriverez à rien; si vous vous battez, alors vous aurez peut-être une chance d'arriver à quelque chose".

Jusqu'à ces dernières semaines, il aura pris parti et résisté. Nul mieux que Raymond Aubrac, avec une immense simplicité, n'aura porté la citoyenneté à un tel niveau. Respect, hommage à ce fils de la République des Lumières.

Les hommages sur Libération, sur Le Monde, en accès libre sur MediaPart, Marianne, Huffington Post, Télérama.
  • "Les marchés financiers pris d'un nouvel accès de panique", Le Monde. Espagne, Italie, France...
  • "Anne Lauvergeon atomise Nicolas Sarkozy et Henri Proglio", Le Monde.
  • "L'écologie de Jean-Luc Mélenchon", par Alain Lipietz, Blogs de MediaPart. Une critique intéressante et mesurée.
  • "Eric de Montgolfier : souvenirs de Nice", Le Monde.
  • "L’alcool rend-il l’homme plus vif d’esprit ?"Big Browser. Et la réponse est ...

21 commentaires:

  1. Les Aubrac... mon copain et ancien webmaster avait une grand-mère, grande résistante elle aussi (12 médailles dont une anglaise), qui était très amie avec Lucie Aubrac. Ces dames-là avaient des choses terribles à se raconter, et mon copain se souvient les avoir vues pleurer, serrées l'une contre l'autre, à l'évocation de faits dont sans doute le public n'a pas vraiment idée.

    On se sent petit et inutile, face à tant d'engagement.

    RépondreSupprimer
  2. Un homme est mort : c'est beaucoup.
    Il en meurt chaque jour...

    Pourquoi en faire un héros ? Pourquoi ce culte du héros ? Pourquoi ce culte de la personnalité ? Il y a là dessous quelque chose de stalinien ou de mussolinien qui tend à masquer vos/nos faiblesses ... Il faut cesser cette admiration futile ! Cela n'apporte rien. Cette glorification du héros est mensongère, inutile et pernicieuse.

    Je ne crois pas une seconde à la vertu exemplaire du héros d'une génération à l'autre. Tout n'est que hasard des circonstances. Ou plutôt, pour conclure simplement : tout homme est un héros, aucun homme n'est un héros !

    Un homme est mort, c'est déjà beaucoup.
    Qu'il repose en paix.

    RépondreSupprimer
  3. Un homme est mort. Un homme ordinaire qui a fait des choses extraordinaires. C'est à l'occasion de ce genre d'évènement que s'impose une démarche militante et éducative, pour remettre en mémoire ou faire découvrir, justement, ce qu'un homme ordinaire a fait face à des circonstances qui, elles, n'étaient pas ordinaire. Le terme "héros" est inutile, seule compte l'action, qui peut créer une émulation.

    RépondreSupprimer
  4. La mémoire est quelque chose d'important, pour un individu comme pour une société.
    Et cet homme là (je n'ai jamais parlé de "héros") doit rester dans nos mémoires, comme tous ceux qui, à cette époque, n'ont pas collaboré et/ou dénoncé.

    RépondreSupprimer
  5. C'était un homme. Cela suffit et beaucoup pourraient s'en inspiré. En tant que Lyonnais, j'ai souvenir du procès Barbie où Jacques Vergès avait essayé de les salir, Lucie et lui.

    RépondreSupprimer
  6. Je regrette : Aubrac a "collaboré" avec les hommes de Staline, de la Guépéou, comme tout bon communiste ... ils ont fait plus de mort que les nazis !

    Tout est compliqué... Vous simplifiez pour honorer une icône qui n'en est pas une ! Conséquence : Aubrac n'est pas un exemple, aucune leçon a recevoir venant d'un agent soviétique en France qui prenait ses ordres à Moscou.

    Tout le monde sait cela. Demandez à l'historien Stéphane Courtois, consultez le blog d'aujourd'hui de Jean-Dominique Merchet de marianne 2, réétudiez les déclarations contradictoires d'Aubrac sur Caluire ...

    Je renonce au terme héros, qui vous déplait, et le remplace par "îdole" !

    RépondreSupprimer
  7. "Agent soviétique" ?
    Vous plaisantez JC. C'est indigne.

    RépondreSupprimer
  8. JC (disposé à discuter de tout...sans a priori sur ce qui est indigne ou pas !!!)12 avril 2012 à 11:07

    Extrait du Blog SECRET DEFENSE

    "L'historien du communisme, Stéphane Courtois, décrit la face cachée du résistant, décedé aujourd'hui.

    Directeur de recherches au CNRS, l'historien Stéphane Courtois est un spécialiste du communisme. Elève d'Annie Kriegel, il a été le maître d'oeuvre du Livre noir du communisme. Ses derniers livres sont "le Bolchevisme à la française" (Fayard) et, sous sa direction, "Sortir du communisme, changer d'époque" (PUF). Historien engagé, mais grand connaisseur des archives, il nous décrit la face cachée d'un personnage aujourd'hui encensé.

    Qui était vraiment Raymond Aubrac ?
    Un agent soviétique, mais pas au sens où il aurait travaillé pour les services d'espionnage de l'Union soviétique. Il était plutôt un membre important du réseau communiste international, un sous-marin communiste si l'on veut ; en tout cas, beaucoup plus qu'un agent d'influence. Un homme comme lui avait évidemment un correspondant à Moscou.

    RépondreSupprimer
  9. Aubrac n'a jamais été membre du PCF. Certains historiens le décrivent,au lendemain de la guerre, comme "compagnon de route du PCF", lors de la reconstruction.
    Il s'est définitivement éloigné du PCF en 1956 après les procès de Prague.
    Son "amitié" avec Ho-Chi-Minh s'explique par la reconnaissance des vietnamiens marseillais qu'il avait sauvé de la famine et qui les ont mis en présence.
    Je ne vous savais pas, vous aussi, dans la mouvance des "complotistes".

    RépondreSupprimer
  10. JC (complètement comploteur )12 avril 2012 à 11:49

    Je ne vous savais pas, vous aussi, aveugle à des points de vue différents. Mais "complotiste", c'est vrai ça fait joli ! Un peu retro...peut être...

    Donc, Aubrac : à prendre avec des pincettes ! De toutes façons, un homme comme un autre, bon et mauvais, certainement pas le saint qu'on en fait.... pour résumer, Aubrac, on en a rien à foutre !

    RépondreSupprimer
  11. JC, sur de telles paroles, soit vous êtes dans la provoc' débile, soit vous n'êtes qu'un haineux inutile, pervers et inconsistant. Au revoir, je ne vous parlerai plus.

    RépondreSupprimer
  12. JC (ferme, après voir pesé le pour et le con tre)12 avril 2012 à 15:36

    Désolé, bab : entre dire franchement ce que je pense et jouir du plaisir de votre conversation, l'homéostasie ne permet aucun autre choix que continuer dans la voie qui est mienne : j'en ai rien à foutre d'Aubrac !

    RépondreSupprimer
  13. JC, vous déraillez. Personne n'a dit que Raymond Aubrac était un saint, mais simplement un homme engagé à une époque où mieux valait pour sa simple survie mettre ses convictions dans sa poche, et qui n'a pas renié ses valeurs par la suite.

    Etre communiste en 1942, oui ça frisait l'héroïsme. L'être en 1945, ça n'était pas honteux et si les cocos d'alors étaient tous des agents de Moscou, ça devait en faire, du monde. L'être encore après 1956, c'est sûr qu'il fallait avoir l'estomac solide. Quant à l'être en 2011, ça fait juste pitié.

    RépondreSupprimer
  14. Arrêtez de déconner, Bertrand...

    On nous vend avec Aubrac une merveille de bonté, de justesse, de bien, d'"engagement", d'exemplarité....
    Merde et foutaise médiatique !

    On oublie tout simplement la partie obscure ! Jef souligne la partie rose et nous envoie du violon sirupeux : je souligne la face cachée du bonhomme ...

    Où est le déraillement ? Vous déconnez vraiment, là ....en refusant une opinion qui ne vous plaît pas !

    RépondreSupprimer
  15. Personne ne suppose qu'un homme est tout blanc ou tout noir. Vous ne semblez pas assez naïf pour prendre au premier degré la belle histoire servie par les médias. Mais de là à passer d'un extrême à l'autre, il y a un grand pas. Reconnaissez que Raymond Aubrac a eu une vie peu commune - même s'il n'était qu'au bon endroit au bon moment, la très grande majorité d'entre nous se serait tirée en vitesse pour sauver sa peau - et qu'il est ensuite resté fidèle à ses valeurs d'humilité et d'humanité. Oui, ça a valeur d'exemplarité. Et oui, c'est assez rare dans le paysage pour être remarqué, surtout à notre époque où tant de beaufs/poufs ont droit aux caméras.

    Que le personnage ait eu une face sombre, c'est possible (qui n'en a pas ?), mais l'accuser d'avoir été un agent du KGB trahissant son pays, ça demande un minimum de preuves que, pour le moment, vous n'avancez pas. Courtois ne dit rien de tel à son propos. Entre 1941 et 1945 voire 1950, l'URSS était une alliée, faudrait quand même s'en rappeler. Ou alors, Churchill et Roosevelt étaient eux aussi des agents objectifs de l'Est.

    Relativisme, quand tu nous tiens...

    RépondreSupprimer
  16. Je ne serai pas aussi prolixe que certain(e)s; je dirai tout simplement que je viens de partager largement sur d'autres supports ces mots, cet hommage pour un GRAND homme ADMIRABLE ! Je n'aime guère des commentaires qui me dérangent.

    RépondreSupprimer
  17. Un espace de liberté laissant à chacun (hormis propos délictueux) le droit de dire et écrire ce qu'il veut est quelquefois dérangeant, mais c'est une chose rare à laquelle je tiens.

    RépondreSupprimer
  18. JC (en colère de bon matin)13 avril 2012 à 06:45

    Michèle,
    Que l'homme AUBRAC repose en paix.
    Que votre Grand Homme, protégé de la guépéou, prenant ses ordres à Moscou comme tous les dignitaires communistes européens et américains, aille au diable !

    Il ne peut en aucune façon servir d'exemple dans les temps qui sont les nôtres.

    Vos héros communistes ont tous appliqué l'acte de soumission aux nazis, après signature du pacte germano-soviétique ! Et Bertrand qui parle d'alliés ... Alliés de circonstances, Stalin sauvant sa peau, après rupture avec Hitler !!!

    PS : il va falloir apprendre à l'être, dérangé : le monde actuel, comme toujours, est dérangeant !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je n'apprécie pas du tout : "vos héros communistes" !
      Je ne mange pas de ce pain là moi !

      Supprimer
  19. Ayant pris connaissance de cet hommage par mon amie Michèle et par intérêt ayant lu les commentaires, voilà ce que j'ai mis sur le lien de mon amie et en constatant que les JC amènent toujours des polémiques dans le monde, à diverses époques...

    Bien bel hommage à ce grand résistant... Cependant en lisant les commentaires de cet article sur le blogue à Jef, je suis fort de constater qu'un certain JC ne le porte pas tellement dans son cœur; lui qui doit être content d'être Français, qui à l'époque de ce terrible conflit se balançait de l'une à l'autre dans les attributs de son papa, ne se souvient peut-être pas que grâce à des personnes comme les Aubrac, ce commentaire serait rédigé en teuton et en caractère gothique...

    Ces commentaires de JC sont dignes des démolisseurs de résistants et je suis content qu'il y ait de par le monde des Jef qui rappellent au gens de ce pays que s'ils existent aujourd'hui et qu'ils parlent encore la langue de Molière, c'est grâce à des De Gaulle, des Moulins, des Aubrac...

    Michel

    RépondreSupprimer
  20. JC (démolisseur d'idoles, parlant plusieurs langues dont celle de Molière)13 avril 2012 à 15:23

    Michel,
    vos propos, aussi partisans que les miens, ne méritent aucun commentaire de ma part. Croyez ce que vous voulez et que votre vie, tournée en blanc et noir, vous soit agréable !
    PS : je vous remercie de ne pas faire intervenir mon géniteur, décédé, dans cet affaire. Amitiés à votre papa (qui, là, a manifestement raté son coup ...)

    RépondreSupprimer