jeudi 28 juin 2012

Des lendemains qui déchantent ?

Source: MediaPart
Oh, ce n'est certes pas une surprise, du moins pour moi: "L'économie française devrait ralentir fortement en 2012, avec une croissance limitée à 0,4% après 1,7% l’année précédente, soit un peu moins que les 0,5% escomptés par le gouvernement, selon les nouvelles prévisions de l’Insee publiées mardi"... "La France souffrira de la contraction de la demande intérieure de ses partenaires de la zone euro, ce qui handicape les exportations, et de son propre effort de consolidation des finances publiques", (Libération).
Et le chômage devrait atteindre 9,9% de la population active au dernier trimestre 2012. Le tout se traduisant par une baisse du "pouvoir d’achat individuel des Français devrait baisser de 1,2% en 2012 (et 1,6% par ménage), enregistrant son plus fort recul depuis 1984".

C'est dans ce contexte que la décision de faire passer le SMIC de 1 398,37 euros brut mensuels à 1 425,67 euros à partir du 1er juillet a été prise, mesure symbolique donc, réussissant à mécontenter les syndicats mais aussi les organisations patronales.

Dans ces domaines donc, pour l'instant, "le changement, c'est pas maintenant".

Certes, il n'est pas question de faire porter le chapeau à F. Hollande de la très inconfortable situation actuelle. La France est en croissance à quasi-zéro depuis le 1er trimestre 2011 d'un côté et de l'autre, le pic de la dette publique française sera atteint en 2017. Le bilan de 5 ans de sarkozysme est et sera terrible.

Par contre, ce que personnellement je lui reproche, c'est de ne pas avoir annoncé tout au long de sa campagne que nous entrons dans un quinquennat d'austérité et au contraire, de s'être fait fort de retrouver la croissance grâce à une autre politique européenne dont on voit, tous les jours un peu plus, que Mme Merkel ne la laissera pas passer.

Sur quoi pourra alors s'appuyer F. Hollande dans une telle conjoncture, en attendant le retour, des plus problématiques, de "la croissance" ? Sur des efforts de justice fiscale et sociale beaucoup plus forts et radicaux, sur une "République irréprochable" qui le soit réellement et rapidement (et notamment dans certaines fédérations du PS), sur une indépendance face aux lobbies que l'on a pas constaté lors du rapide débarquement de Mme Bricq. 
Faute de ça, la chute de popularité de cette présidence et de son gouvernement vont se produire très très rapidement, rendant la suite des choses encore plus difficiles.
  • "L'appel des ONG à François Hollande pour une fiscalité verte", Le Monde.
  • "Villefranche/Mer (Alpes-Maritimes) - Le phénomène d'acidification des océans étudié au fond de la Méditerranée", 20 mn.
  • "Taxation des dividendes, mode d'emploi", Libération.
  • "Jersey menace de devenir indépendante", Le Monde. Qu'on retire à ce paradis fiscal indécent le statut d'état associé à l'UE.
  • "Agir contre la corruption : l'appel des juges contre la délinquance financière", Le Monde.
  • "Carte scolaire : "Il y a bien une discrimination sociale, territoriale mais aussi scolaire, ne le nions pas"", Le Monde. *****
  • "Pierre Rosanvallon : « Le FN devient un parti structurant de la culture de droite »", Rue 89. ****
  • "A Marseille la gauche lance la machine à perdre", LibéMarseille.

9 commentaires:

  1. Il est toujours étonnant de voir un président fraîchement élu, donc légitimement fort, se voir clouer le bec par une chancelière très affaiblie par des élections régionales où son parti a perdu presque à chaque fois. Est-ce une illustration du sobriquet falot dont il est affublé depuis longtemps ? En tout cas, ce n'est aucunement rassurant.

    Pourtant, j'ai lu quelque part qu'Obama semblait compter sur lui pour contrebalancer une Allemagne trop campée sur ses positions, mauvaises pour tous (y compris pour Berlin à moyen terme).

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  2. Mais bab, ce n'est pas une chancelière affaiblie qui fait clouer le bec a un président fortement élu!
    C'est le pays le plus fort économiquement qui fait fermer le bec au pays qui fait de la gonflette....
    L'économique prime sur le politique qui n'est qu'illusion et tour de passe passe!
    Et on le voit déjà : jamis les promesses et slogans de campagne auquels les gogos électeurs ont bien voulu craire n'ont été aussi vite trahis!!!!
    Toujours la réalité économique...
    Et comme il n'y a eu aucun débat dans la campagne, hormi le "tout sauf sarko", le résulata est là!
    Un PS hégémonique qui a tous les pouvoirs, qui en a rien à foutre (à juste titre, vu que c'est des guignols) de EELV et du Front de gauche....les électeurs ont choisi!
    Et se sont fait une fois de plus niquer!
    Valles nous refait du Guéant etc etc....
    Le théatre continue....et dans 5 an le FN prends le pouvoir!
    René D

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  3. @ René D
    L'Allemagne si forte ? Forte par ses exportations, qui se font essentiellement dans la zone euro. Il ne faut pas compter sur son marché intérieur, qui a été sacrifié depuis de longues années. Si l'Europe s'écroule sous le poids des diktats allemands, "l'économie la plus forte" ne s'en relèvera pas puisqu'elle ne vendra plus. Elle vend déjà moins, et c'est bien ce qui inquiète ses industriels.

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  4. La limite du "Tout sauf Sarko"....s'appelle François Hollande. Rien n'est réglé. La croissance ne se décide pas par incantation magique !!!

    Pourquoi les Allemands paieraient-ils les frasques et les dépenses des PIGS, France comprise ? Depuis l'ex-chancelier Shröder ils font des efforts et se réforment durement.

    On va tout de même pas les accuser de notre mauvaise situation, laquelle remonte à des décennies, Jef essayant en vain de mettre ça sur le dos de Sarkozy, seul ....!

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    1. Sarkozy + Chirac (sous lequel Sarkozy imprimait sa marque), cela fait 10 ans.
      En 10 ans, on en fait et défait des choses.

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  5. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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    1. JC (excellent non-communicant...)28 juin 2012 à 09:20

      Ce commentaire supprimé n'appelle aucune réponse...

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  6. un peu en marge de votre billet …
    Nous connaissons LA raison pour laquelle C. Duflot s’est fait embaucher comme Ministre : « s’occuper du Grand Paris »
    Dossier très délicat et conflictuel (relire déclaration E. Joly..) concilier les vues de JP Huchon et de B. Delanoë. Le PIB de la région IDF est équivalent à celui de la Hollande. Donc, les enjeux sont ‘’Kolossaux ‘’
    Donc Ministre des territoires (les S sont de trop) ! Quant au « logement »,comme l’indiquait le « Canard », elle n’y connait que D.A.L .Peu importe, le sujet est ailleurs…
    Sur le thème de votre billet
    Les socialistes mais aussi EELV (seuls supports « officiels ») sont à la croisée des chemins.
    Soit ils se « merkélisent » et on connait la suite , chômage , perte pouvoir achat … Les corps intermédiaires vont avoir du boulot pour éviter que les dignes rompent .La conséquence : la famille lepen (avec une partie de l’UMP) attend son heure.
    Soit ils résistent, alors ,une crise majeure est ouverte et notamment avec l’Allemagne voire avec L’U.K.
    Explosion de la zone Euro voire de l’U.E ? Peu probable mais sait –on jamais …
    Sur l’Allemagne cornakée par la Kanzerlin Merkel à savoir austérité et bas salaires profite à l’Allemagne, Mais tant que ses voisins peuvent lui acheter ses excédents commerciaux.
    Penser que le monde entier doit mener une politique d’excédent commerciaux est une absurdité
    D’ailleurs, les principaux conseillers de Mme Merkel l’ont d’ailleurs mise en garde contre son entêtement à s’arcbouter sur une politique d’ultra-austérité.

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    1. La question n'est pas d'imiter Deutschland au beau fixe mais de réformer France en faillite. Entre les deux, y a de la marge ... et la situation allemande est infiniment meilleure que la nôtre !

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