mercredi 15 août 2012

Usages

Un post de mon ex-blog (10/10).

Aucune société ne vit sans interdits ni sans rituels. Le plus souvent arbitraires et fondés sur rien, les usages leur ont quelquefois inventé des raisons objectives qui ne résistent pas à l'examen. Nous les avons tellement intériorisés qu'ils nous semblent "naturels"

Pourquoi se serre-t-on la main pour dire bonjour quand d'autres se frottent le nez ? Pourquoi le port de la cravate plutôt que celui d'une plume dans le postérieur ? Pourquoi la nudité, même à la plage, est-elle tabou hors endroits réservés ? Pourquoi est-il indécent, pour une femme, de laisser entrevoir ses dessous alors qu'en maillot de bain, sur la plage elle en laisse voir bien davantage ? ...

Ces interdits évoluent. L'Eglise catholique a, par exemple, levé l'interdit sur la crémation de corps lors du concile Vatican II, en 1963 (alors que cela reste interdit par les orthodoxes, l'islam et le judaïsme), et depuis, cette pratique se généralise à rythme soutenu dans les pays où le catholicisme était fortement implanté.

De ce fait, les anciens rituels de l'enterrement rendus impossible sont été peu à peu remplacés par des discours des proches vantant les mérites du défunt devant le cercueil (en attente  de la crémation), des musiques, qu'ils était censé apprécier. 

La crémation dans nos pays, et à l'inverse des pratiques hindoues, peut être considérée comme dénuée de toute religiosité et affirmer une conception matérialiste de la vie. Elle ne peut pourtant faire l'économie de nouveaux rituels, tout aussi arbitraires que les anciens.

J'ai puisé cet exemple, parmi d'autres, dans un petit Que sais-je, "Sociologie de la vie quotidienne", C. Javeau, 2003, dont je recommande la lecture, stimulante pour la réflexion.
  • "Des papillons modifiés génétiquement par les radiations de Fukushima", Le Monde.
  • "Il faut repenser un modèle olympique menacé par l'affairisme et les mafias", Le Monde.

5 commentaires:

  1. C'est ce qu'on appelle des règles de "vivre ensemble". Que dirait-on si notre voisin pour nous dire bonjour frottait son nez sur le notre. La gestuelle est un langage qui a un sens. Si notre voisin nous parle anglais, que nous lui répondons en français et qu'un troisième se mèle de la conversation en espagnol, le résultat sera singulier.
    Ce qui peut être vrai ailleurs ne l'est pas chez nous. C'est le résultat d'une Histoire, d'un passé commun et d'une volonté de vivre ensemble dans l'avenir. N'est-ce pas peu ou prou la définition d'une nation.
    Et que sous-tend une nation? un peuple maître de son destin.
    On peut prèférer le relativisme, le volapuk et la plèbe.
    Mais que l'on ne s'étonne pas de l'avancée de la barbarie à l'échelle du monde et des conflits horribles qui se rapprochent de nous.
    Mettre une cravate pour dire à la personne que je rencontre que je la respecte dans sa fonction, dans sa position par rapport à l'objet de notre rencontre n'est pas un problème même si dans une autre partie du monde ils pourraient se mettre une plume dans le postérieur.
    Pas toutes les civilisations se valent. Je prèfère celle de la démocratie et du respect des droits individuels. Je prèfère celle d'un peuple responsable à celle d'une plèbe vautrée.

    Le sermon du 15 aout.

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    1. Je n'ai jamais dit que mettre une cravate constituait un problème et je ne suis pas opposé aux usages.
      1- Je m'interrogeais sur "pourquoi une cravate et pas autre chose", "pourquoi serrer la main et pas frotter le nez" ?
      2- Je n'en conclus rien quant à la supériorité ou l'infériorité de civilisations par rapport à d'autres.

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  2. "Pourquoi le port de la cravate plutôt que celui d'une plume dans le postérieur ?"

    D'expérience, les cercles de pouvoir démontrent que l'un n'empêche pas l'autre : quasiment tout énarque, tout magistrat, tout préfet, tout ministre, se promène en permanence cravaté, une plume dans le cul.

    Facile à vérifier toute l'année, 15 août compris.

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  3. @Jef

    Ne pas pouvoir répondre, être marri le jour de l’assomption … normal !
    La plume on peut l’avoir dans le postérieur et dans le trait …. ‘’de plume’’
    A l'espérance d'une vieillesse tranquille ne vous posez plus toutes ces questions …d’un trait de plume
    biffez tout
    C’est l’assomption , élevez-vous , détendez-vous , laissez-vous aller … évitez à tout prix le spasme carpo-pédal
    sic : » la nudité, même à la plage, est-elle tabou hors endroits réservés ? »
    comme dans un musée il y a la place pour des « Renoir » des « Rodin », et des « Picasso » mais , chacun sa salle d’expo.

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  4. Allez, soyons atroces....

    Quelle différence y a-t-il entre une plage nudiste en plein cagnard, et un étal de boucher ?

    Le bronzage.

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