vendredi 7 septembre 2012

Ces pelés, ces galeux...

Le gouvernement semble encore se préparer à de nouvelles mesures anti-tabac, notamment de sensibles hausses de prix. Si je comprends, vu le lamentable état de nos finances publiques, qu'il hausse les taxes sur des produits qui ne sont pas de première nécessité, je regrette les raisons invoquées qui continuent de faire, du fumeur, le bouc émissaire des mortalités françaises.

Allons au chiffres.
- On impute au tabac, en France, autour de 65 000 décès par an, dont 25 000 par cancer du poumon et 15 000 par bronchite chronique ("Pneumologie", Ed. Estem). Mais, dès qu'une de ces affections est découverte et que le patient se déclare "fumeur", même avec 2 cigarettes par jour, l'affection est automatiquement attribuée au tabac.
- L'OMS vient d'annoncer qu'en France, 42 000 morts annuels seraient dus aux "particules fines" essentiellement produites par les moteurs diésel. Et, "En 2011, la France était poursuivie en justice par l'Union Européenne pour "efforts insuffisants" face à ce problème", (Autoplus). Or, tout le monde respire ces particules, y compris les fumeurs, et ne parlons pas des autres composants polluants de l'air, comme le dioxyde de souffre, benzène et autres substances, de plus en plus abondants.
- Selon certaines études récentes, l'environnement domestique serait aussi responsable d'un certain niveau de mortalité du fait de la pollution chimique (solvants, glycols, ...) et physique (laine de verre, moisissures, ...), toutes substances passant par les poumons.

Et je n'ai retenu là que les principales causes de maladies respiratoires, oubliant les infractus dont la cause est plus souvent attribuée au tabac plutôt qu'aux stress...

J'approuve totalement l'interdiction de fumer dans les lieux publics fermés ou quand cela gêne autrui et, entendons-nous bien, il ne s'agit pas pour moi de prétendre que le tabac est inoffensif. Simplement de dire qu'en faire la première cause de mortalité est totalement abusif et fait des fumeurs les principaux responsables des maladies respiratoires et de 65 000 décès par an dont certains "innocents" parce victime d'un tabagisme passif par ailleurs très surévalué par diverses études (La Dépêche).

A côté de cela, on estimait, en 2005, que la mortalité due à l'alcool, en France, était de 37 000 morts par an, que "14% des hommes et 5% des femmes étaient en situation de dépendance ou d’usage à risque vis-à-vis de l’alcool, soit près de 10% de la population totale"  et que "15 à 20% des accidents du travail et 29% des accidents de la route seraient occasionnés chaque année par l’alcool", (AAPAT). Pourquoi ne pas augmenter les taxes du l'alcool à la mesure de celles sur le tabac ? Nous le savons tous: par clientélisme électoral. Alors, de grâce, que ces élus ne viennent pas nous faire la leçon, sur le tabac comme pour le cannabis.

Les discours publics et dominants sont totalement idéologiques, obscurantistes et détachés de la réalité. Notamment les motifs avancés de la croisade anti-tabac ou la classification du cannabis en tant que "drogue".

Rappelons que:
1) toutes les sociétés, depuis la nuit des temps, ont consommé des substances hallucinogènes lors de leurs moments festifs, régulateurs de leur vie sociale. Il est impensable de concevoir une société sans elles ou leurs équivalents. Leur consommation, en hausse ou en baisse est un indicateur d'harmonie sociale.
2) Certaines drogues modernes (crack, héroïne, diverses drogues synthétiques) sont directement destructrices et obligent la dépendance. Il faut en réprimer sévèrement le trafic et soigner les consommateurs.
3) Il faut distinguer le consommateur d'alcool et l'alcoolique, le fumeur de tabac et le drogué, et surtout ne pas désigner les uns ou les autres comme responsables de tous les maux de la société.
  • "L'encadrement des loyers, plus symbolique qu'efficace", Le Monde.
  • "Le vélo dans l'avenir de nos villes", Le Monde.
  • Enfin !!!: "La BCE va racheter de la dette publique de la zone euro "sans limite"", NouvelObs. Voir aussi Libération.
  • "Pourquoi Estrosi rallie Fillon dans sa bataille pour prendre l'UMP", Marianne.
  • "Affaire Karachi : un témoignage implique Sarkozy", NouvelObs.
  • "Fukushima: désinformation sur la piscine n°4", (Sciences 2).
  • "Les dépôts de dossiers de surendettement à la hausse en juillet", Libération. Une hausse de 9,6%.
  • "Pourquoi l'Europe s'attaque-t-elle au solaire chinois ?", Le Monde.
  • "Coût du travail : plus faible en France qu’en Allemagne", Blogs d'Alternatives Economiques. "Il va falloir trouver une autre justification pour baisser les impôts sur les entreprises". ****
  • "Au Lycée français de New York, la fin d’un privilège", Blogs du Monde Diplo.

3 commentaires:

  1. L'alcool est certainement la drogue la plus dangereuse dans les faits, tant elle est répandue, acceptée, dédramatisée officiellement. Normal, elle rapporte tant d'argent à l'État ! Et les viticulteurs sont de bons électeurs...

    Vu, encore, la nouvelle phobie de la piscine 4 de Fukushima. Sauf qu'au réacteur 4, il y a deux piscine. L'une, celle dont un battage médiatique soudain nous rebat les oreilles, contient à la fois des barres usées, juste retirées du service, ET des barres neuves prêtes à servir. L'autre, située tout près dans un bâtiment séparé, et beaucoup plus grande, contient uniquement des barres usées, provenant de tous les réacteurs. Ces barres-là ont déjà perdu une partie de leur dangerosité pendant plusieurs mois dans les piscines "privatives". Dans la piscine commune, elles vont rester des années, avant enfin de terminer dans un stockage définitif quelque part.

    En 2011 cette piscine de second niveau a failli elle aussi manquer d'eau. Les médias n'en ont pas parlé, et n'en parlent toujours pas. Bien que leur "feu" se soit légèrement assagi, les barres qui y sont entreposées sont encore dangereuses, d'autant que la quantité de matières fissiles qu'elle contient est quatre ou cinq fois supérieure à celle des piscines "de travail". Rappel : parmi ces barres, certaines proviennent du réacteur 3, et contiennent du MOX. Donc du plutonium.

    Je crains que cette poussée médiatique sur la piscine N°4 ne soit un bruit tonitruant, protégeant des polémiques la piscine commune. Le problème, c'est elle.

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  2. JC (écologiste, non-fumeur...forcément !)7 septembre 2012 à 13:36

    Le titre du billet me parait témoigner d'une lucidité exemplaire ....

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    1. Ne vous inquiétez pas JC, vous pourrez mourir en bonne santé.
      Je vous envie.

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