mardi 11 septembre 2012

Agenda hollandais

Le passage de F. Hollande sur TF1 marque une inflexion du discours de la campagne électorale. Reconnaissons néanmoins que, vu le passif sarkozien et dans la gestion social-libérale du contexte européen, il n'y a pas d'autres solutions. Reconnaissons néanmoins qu'il y a un petit effort de justice fiscale.

- Nous rentrons, après le discours sur la croissance, dans une logique d'austérité et de baisse généralisée du niveau de vie. Ce qui était attendu. Les 33 milliards supplémentaires à trouver pour le budget de l'état en 2013 vont se répartir, selon F Hollande en:
  • 10 milliards d'économies sur le budget de l'état hors ministère prioritaires.
  • 10 milliards à la charge des entreprises, en espérant que cela ne soient que les plus grosses.
  • 10 milliards pour les ménages, hors les deux premières tranches de l'impôt sur le revenu, mais avec une hausse d'un certain nombre de taxes (tabac, ...), CSG, taxe écolo, ... et blocage des barèmes  de l'IR, ce que FH jugeait "le plus injuste" il n'y a pas si longtemps, même si les classes populaires sont épargnées. Pour l'instant, il n'est pas question de toucher à la TVA. Les salaires autour 2 500 €/Mois et au dessus vont être mis à contribution:16 millions de foyers fiscaux (NouvelObs).
- Je ne comprends pas, par contre, pourquoi la tranche marginale au dessus d'1 million d'€ ne concernera pas les revenus du capital du fait de l'impôt sur la fortune, contrairement à l'annonce  de F. Hollande lors de sa campagne électorale. Ce sont pourtant deux choses différentes: le patrimoine et les revenus de ce patrimoine ne sont pas à confondre et rien ne justifie, même pas l'exil de B. Arnault, une telle exonération en période d'austérité. Il semble finalement que "les pleureuses" aient obtenu gain de cause et que le règne de l'oligarchie persiste.

- Malgré ces mesures, il n'est pas certain du tout qu'en fin 2013, l'objectif d'un déficit de 3% du budget de l'état soit atteint...

- Je suis sceptique sur une baisse du chômage en 2013, vu les 0,5% de croissance prévue (0,8 annoncées), hormis traitement social conséquent, difficile en période d'austérité, d'autant que notre démographie se porte bien.

- L'annonce de la négociation sur la flex-sécurité pourrait augurer une nouvelle ère si elle aboutit. A la condition: 1) que le "coût du travail" en France, obsession du Medef, pourtant comparable, voire inférieur au coût du travail teuton, ne soit pas abaissé, ce qui s'annonce mal avec le transfert des charges patronales sur l'impôt, et que 2) cela ne se traduise pas par la mise en pièce des garanties qu'offre le CDI. Sinon, nous serions dans du Schröder pur et dur.

- On attend par contre avec impatience les rares mesures anti-finance folle promises lors de la campagne. A quand la séparation des banques de dépôt des banque à spéculation ? A quand l'interdiction faite aux banques françaises d'avoir des succursales dans les paradis fiscaux (succursales dont le nombre s'est accru ces derniers temps) ? A quand la taxe européenne sur les transactions financières ? Etc...

En espérant que l'avenir donnera tort au titre de Mediapart: "Hollande, un agenda à la Schröder et la taxe à 75 %"
Mais j'ai quelques doutes.

Voir aussi: "L'agenda 2014 : n'est pas Schröder qui veut", Le Monde et "Les choix qu'on veut tenir secrets", Blog de P. Jorion: "Le travail, c’est dégoûtant, et les revenus du travail sont une honte pour la nation. Il est donc normal de décourager autant que faire se peut par l’imposition, et le travail, et les revenus qu’on en tire. Les revenus tirés du capital sont eux le fleuron de la richesse d’une nation et, étant en grande partie le produit du travail de quelqu’un d’autre, il est essentiel de ne pas y toucher. Sans compter le capital lui-même, dont il ne faut à aucun prix corriger la répartition au sein de la nation, étant le fruit de la propriété privée et de la sainte émulation que celle-ci engendre. Le gouvernement de M. Ayrault a eu le courage, pour ne pas dire l’audace, de tenir compte de tout ceci".

  • "Vincent Peillon court toujours", C'est classe. Préparerait-il, déjà, les prochaines Présidentielles ?
  • "Mieux prévenir les suicides liés à la crise", Le Monde. Dire que nous en sommes là...
  • "1 Français sur 5 à découvert tous les mois", NouvelObs.
  • "Sciences sociales, le déclin français", Le Monde.
  • "Grèce: La troïka demande encore plus de rigueur", NouvelObs.
  • "Le nombre de pauvres en France", Blog en question.
  • "Les pesticides illégaux envahissent nos cultures", Néo-Planète.

7 commentaires:

  1. On alourdit les charges des entreprises : mauvais
    On taxe les ménages : mauvais
    On ne touche pas aux finances gaspillées par l'Etat, les Régions, Départements, Villes, l'Etat-providence... : catastrophique !

    Dans 5 ans, on changera de majorité pour tomber encore plus bas.

    L'exception française ... ne rien comprendre à l'économie et croire au Père Noel. Ouarf !!!!

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    1. Cette crise est pourtant celle du libéralisme économico-financier.

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    2. Cette crise est surtout dûe à l'incapacité des peuples occidentaux à faire preuve de dynamisme, engoncés dans leur Etat-providence et leurs habitudes vieillottes.

      La crise ? Elle n'est pas financière, elle est géopolitique. C'est LA GUERRE ouverte avec d'autres forces, asiatiques, indiennes brésiliennes, russes... et dans cette guerre nous continuons à nous croire en PAIX !!!!!.

      Nous aurons du sang et des larmes, et pas faute au capitalisme utilisé par tout le monde, mais par notre incapacité à sortir de nos funestes habitudes, que nous ne pourront plus financer !

      Civilisations, nous savons que vous êtes mortelles ...

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  2. Il est clai qu'avec un tel programme, à partir de 2500 euros par mois, vous êtes RICHES et taxés!
    A partir de 100000 Euros de patrimoine vous êtes RICHES et taxés en plus lors de la sucession!
    Augmentation bidon du smic, baisse bidon déjà rognée de l'essence,la CSG qui va augmenter,et tout le reste.
    Un gouvernement un peu plus vicieux que le précédent : on fait semblant de prendre un peu aux riches, pour mieux prendre aux salariés(à part les crèves la fin, à qui il n'y a rien à prendre de toute façon).
    Vous pensez que dans 5 an la droite va revenir ? Non bien avant!!! Pas plus qu'en grèce, ou espagne, ce gouvernement durera.
    Quand on a été élu sur une telle duperie, on en par avec des coups de pieds au cul!
    Un chomeur pas heureux de l'être

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  3. Vive l'exception française : sinon, nous serions déjà au niveau du Portugal. Nous n'avons qu'un ennemi : la finance née aux USA, prédatrice et inutile. Et pas les pays émergents. Mais allez donc faire comprendre cela aux libéraux, qui veulent toujours moins d'État, comme une Palin (oui, c'est une insulte).

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    1. Les libéraux ne sont pas contre l'Etat, les libéraux sont contre des fonctions régaliennes mal réalisées ou dévoyées ...

      Allez faire comprendre ça à un Frontiste de gauche (oui, c'est une insulte) !

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  4. A vos portefeuilles citoyens !
    Notre Président n’aime pas les riches et son adversaire c’est sic : «le monde de la finance »
    « Maîtriser la finance commencera ici par le vote d’une loi sur les banques qui les obligera à séparer leurs activités de crédit de leurs opérations spéculatives » (discours du Bourget).
    Mais sic : « il aime les gens, quand d’autres sont fascinés par l’argent »
    Mais l’argent il en cherche et, pas qu’un peu !
    La droite en favorisant sa clientèle : cadeaux fiscaux pour les plus riches, avantages financiers à ceux qui possèdent, faveurs accordées aux propriétaires… a creusé le déficit.
    La gauche version F. Hollandréou en acceptant tel que les traités de l’U.E négociés par ses prédécesseurs, a une marge de manœuvre étroite.
    On mesure aujourd’hui, toute la distorsion entre les discours de campagne et la réalité des choses.
    Reste cependant qu’aucune mesure sérieuse n’est avancée pour rétablir l’emploi marchand. Le « compromis historique » (que l’exécutif imposera) ne changera presque rien.
    Inverser, en 1 an, la courbe du chômage dans ces conditions, semble une gageure !
    Par ailleurs, F. Hollande a prévenu que « l’État prendra ses responsabilités » si ces derniers (syndicats/ Medef) ne parviennent pas à un « compromis historique » sur la réforme du marché du travail.
    Le marché du travail en France pas assez flexible malgré les CDD, les temps partiels subits ?
    La cogestion ça ne décrète pas !

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