mercredi 19 septembre 2012

Inégalités

Je suis en train de lire "Le prix de l'inégalité", de Josph E. Stiglitz, ed. Les liens qui libèrent, 2012.

Les compétences de l'auteur, Prix Nobel d'économie, sont indiscutables et pourtant, face à la doxa dominante, je vous extraits ces quelques passage du tout début de l'ouvrage:

 - "Partout dans le monde, trois grandes idées s'expriment: les marchés ne fonctionnent pas comme ils sont censés le faire, puisqu'ils ne sont à l'évidence ni stables ni efficaces; le système politique ne corrige pas les échecs du marché; et les systèmes économique et politique sont fondamentalement injustes".


- "... l'inégalité est la cause et la conséquence de la faillite du système politique, et elle alimente dans notre système économique une instabilité qui l'aggrave à son tour. C'est ce cercle vicieux qui nous a plongé dans l'abîme," ...

- " Sous leur  autre profil, les marchés peuvent également concentrer la richesse, se défausser des coûts environnementaux sur la société, exploiter les travailleurs et tromper les consommateurs".

 - "... l'inégalité nous coûte très cher. Le prix de l'inégalité, c'est la détérioration de l'économie, qui devient moins stable et moins efficace, avec moins de croissance, et l subversion de la démocratie. Mais ce n'est pas tout: puisqu'il est flagrant que notre système économique ne peut rien pour la plupart des citoyens et que notre système politique est sous la coupe des intérêts d'argent, la confiance dans notre démocratie et dans notre économie de marché va s'éroder, et avec elle notre influence mondiale".

- "... on a fini par comprendre que notre système politique avait échoué, tout comme il n'a pas su prévenir la crise, enrayer la montée de l'inégalité, protéger les plus faibles, empêcher les abus des entreprises".

- "Quand une fin, gagner plus, justifie les moyens qui, dans la crise américaine des subprimes, consistaient à exploiter les plus pauvres et les moins instruits d'entre nous, c'est qu'un accident grave est arrivé à notre sens moral".

- "Or, de plus en plus, et tout particulièrement aux Etats-Unis, le système politique paraît préférer le principe "un dollar, une voix", au principe "une personne, une voix". Loin de corriger les échecs du marché, il les aggrave".

Vous comprendrez donc aisément que même si l'auteur n'est pas un gauchiste, ni un écologiste, ni un adhérent du FdG, je vous recommande chaudement cet ouvrage (plus de 400 pages).

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