samedi 6 octobre 2012

Majorité silencieuse et opinion publique

Un post de mon ex-blog (09/09).

On sait l'opinion publique versatile, sujette aux emballements, manipulable par l'émotion pour peu qu'on maîtrise les médias. En période de crise et de perte de repères, elle peut être odieuse, à la recherche de boucs émissaires, lyncheuse, exiger la loi tu talion... On a beaucoup écrit là dessus (notamment depuis  Serge Tchakhotine, "Le Viol des foules par la propagande politique", Gallimard, 1939), et je n'y reviendrai pas.

A d'autres périodes, elle est aussi, et c'est paradoxal, dotée d'un profond bon sens, affichant sa sympathie pour les faibles et les victimes, pointant les promesses non-tenues, regimbant contre  les bourrages de crâne, pas toujours dupe du Spectacle.


L'opinion publique est semblable à chacun de nous, prompts à nous laisser prendre par l'émotion et capables de réfléchir, aptes à nous enflammer et à prendre le temps du recul, à clamer que "c'est la faute aux autres" et à se regarder en face, difficiles si nous nous sommes levés "du mauvais pied",  sympathiques et avenants après une bonne nuit...
La manière dont on l'interpelle ou on la questionne induit souvent l'une ou l'autre attitude. C'est dire qu'un gouvernement à vue, seulement guidé par les sondages, est condamné à l'inefficacité. C'est dire aussi qu'elle est à appréhender avec précautions.

Mais que dire alors de la "majorité silencieuse", expression qui connut son heure de gloire avec la manifestation gaulliste bidonnée aux Champs Elysées au lendemain de mai 68, celle qui est systématiquement du côté du manche, qui ne voit dans un conflit social qui pourrit et dégénère que la "violence" des salariés, qui ne voit dans les grèves que des "prises d'otages", pour lesquels toute revendication est le caprice d'un privilégié qui a la chance de travailler,... 

Cette "majorité" pour laquelle les lois sont toujours trop laxistes et mal appliquées, les jeunes trop jeunes, les immigrés trop nombreux, les fêtes trop bruyantes, qui jalouse son voisin sans protester contre ceux qui, en haut, se gavent sur le dos des autres. En bref, celle des sentencieux, souvent retraités ou inactifs, élevant leur médiocrité satisfaite en exemple.

Si j'avoue ma méfiance pour l'opinion publique, j'avoue aussi un grand mépris pour les majorités silencieuses. 
  • "Ces "très select" niches fiscales épargnées par le gouvernement", Le Monde.
  • "Pollution de l'eau potable confirmée à proximité d'exploitations de gaz de schistes", Bulletins Electroniques.
  • "Ecole : la Cour des comptes voit des ombres au tableau", Libération
  • "Radiographie des territoires où le FN prend racine", Le Monde.
  • "Lequel est le plus chaud, le paradis ou l'enfer ?", Le Monde. ****
  • "Haro sur le coût du travail, vive le choc d'offre!", Blog de P. Jorion
  • Éducation: "Idées nombreuses et variées recherchent ministre courageux pour les appliquer", Peut mieux faire.

2 commentaires:

  1. Plutôt que de majorité silencieuse, ne devrait-on pas parler de foule de minorités parfois d'accord sur certains points, ceux sur lesquels insistent les médias ?

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  2. @Jef
    J’attends votre prochain billet sur les minorités agissantes et le compte rendu de leurs réunions publiques clandestines ! : -)
    Enfer ou paradis ?
    Le réchauffement climatique touche également l’enfer et le paradis ; il y a vraiment urgence !
    Au paradis, attirer par la lumière , l’ange s’y brûle les ailes et l’ange choit !
    Alors qu’en enfer, on est prévenu, il ne faut pas tenter le diable !
    La majorité silencieuse , elle observe le silence donc un ange passe ! Elle ira au paradis

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