jeudi 15 novembre 2012

Conférence présidentielle

Photo: France Inter
Ah! Il avait fière allure notre Président durant son long chemin jusqu'à son pupitre. Un vrai retour en majesté, loin d'une normalité proclamée. Mais ce n'est pas l'essentiel.

Sur la forme, sur le ton, une conférence de presse indéniablement réussie. 
Sur le fond, si cela a satisfait F. Bayrou et quelques autres, si les Ministres sont unanimes dans la louange, si dans les couloirs du Medef on semble apprécier, je ne suis pas certain que la majorité de ses électeurs aient vraiment apprécié.

Le budget 2013, tel qu'il est voulu, nous mène à une année de récession, une baisse sensible du niveau de vie et une forte augmentation du chômage. F. Hollande assure que ces deux mamelles de l'impopularité disparaîtront fin 2013. Ce qui serait étonnant du fait que les recettes, notamment dues à la consommation seront vraisemblablement en baisse et que, ce budget étant conçu pour ramener le déficit public à 3% (ce qui n'est pas du tout gagné),  il faudra ensuite le ramener à l'équilibre d'ici 2017, vraisemblablement en rajoutant une sensible baisse des dotations de l'Etat aux collectivités locales...

En fait, avec le transfert (partiel pour l'instant) des cotisations sociales des entreprises vers l'impôt, transfert qui, n'en doutons pas, sera croissant pour les années suivantes, c'est la fin d'un modèle social français financé par le travail qui est annoncé.  Cela annoncerait-il aussi un recentrage politique ?
Comme le dit MediaPart au sujet du "crédit d'impôt" accordé aux entreprises: "« Ce crédit sera simple sans aucune formalité administrative. » Il n'y aura pas de « contrôles ou je ne sais quelle administration tatillonne, parce que les entreprises ont besoin d'avoir de la dynamique ». Hollande défend donc un crédit d'impôt sans contrôle a priori, que la droite ou le centre ne renieraient pas".
Nous verrons dans la "grande" négociation sociale en fin d'année si nous sommes dans du "donnant-donnant".
 
Car la France se caractérise, majoritairement, par un capitalisme de rentiers et il y a fort à parier que cette augmentation de la santé des entreprises va davantage aller aux primes des PDG et aux dividendes des actionnaires qu'à l'investissement productif.  Que dire de celui qui avait fait campagne, lors des Primaires socialistes, sur la "Démondialisation" ?

L'augmentation de la TVA, à rebours de toutes les promesses électorales (car c'est bien une augmentation et non "une refonte"), le transfert des "charges sociales" sur les ménages, l'austérité, ... marquent un virage vers le modèle dominant d'un social-libéralisme européen au service du capital. 

Sous Mitterrand, le virage avait demandé 3 ans. F. Hollande est plus efficace, il lui suffit de 6 mois. La conclusion revient à Apollinaire, cité par Marianne:


Incertitude, ô mes délices,
Vous et moi nous nous en allons 
Comme s’en vont les écrevisses 
À reculons, à reculons. 
  • "Les communes s'inquiètent de devoir payer la réforme des rythmes scolaires au prix fort", Le Monde.
  • "Renault conservera ses usines françaises à condition d'obtenir des concessions syndicales", Le Monde: sur les salaires et la durée du travail...
  • "La classe est finie", Le Monde. ****
  • "François Hollande flirte au centre", NouvelObs.
  • "François Pérol reconduit à la tête de BPCE jusqu'en 2016", Le Monde. 

11 commentaires:

  1. Hollande au centre ? Je me frotte les yeux. Une droite honteuse d'elle-même, sournoise, voilà ce qu'est sa majorité, et lui-même, objectivement. Il n'y a rien de mou là-dedans, c'est ce qu'il voulait faire, et il l'a fait.

    En revanche, la droite historique, entraînée par les plus agressifs et bousculée par un parti soumis qui a pris sa place, patauge dans le fangeux (!) fossé d'extrême droite.

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  2. Ah, mon premier commentaire avait disparu, le revoilà....

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  3. Contrairement à ce que croient quelques uns ici, le monde n'est pas de droite, du centre ou de gauche ! Le monde actuel est ce qu'il a toujours été, un mélange entre la Nature et les Humains qui essaient d'y vivre en s'organisant au mieux.

    FH "de droite" ! Ces classifications parlementaires, ces simplifications outrancières ne veulent plus rien dire. Compte tenu de la diversité des caractères humains, si on veut les respecter naturellement, le libéralisme est meilleur que le collectivisme qui, lui, part de postulats faux : les hommes veulent tous vivre de la même façon et la réponse à leur demande de bonheur individuel est étatique, unique, et commune.

    Les dirigeants quels qu'ils soient, ne pourront jamais :
    - ignorer la simple comptabilité : ne pas vivre en empruntant pour rembourser un emprunt
    - ignorer l'inclusion de tout pays dans la mondialisation fine. Garder sa singularité n'est pas faire fi du monde.
    - ignorer l'obligation de ne jamais rien considérer comme acquis et de réformer leur jugement et leur système de gouvernement en permanence.
    - ignorer l'absolu bénefice tiré de l'échange, en particulier du commerce régulé.

    Conclusion, Zhollande n'a pas le choix, il ne représente rien. Il ne peut qu'accompagner, signer en bas de la feuille écrite par la réalité économique, sociale, culturelle. C'est au populo de comprendre qu'il a fermé les yeux trop longtemps, 40 ans de facilités, d'assistanats, de combines, de prébendes, de privilèges. Tout ça est fini.

    Aucun Sauveur Divin, aucun Grand Leader ne se présentera avec des solutions miracles.

    Zhollande ou le bolo de base de la rue n'ont aucun pouvoir. La réalité commande d'agir vite. FH en est incapable. Ses Sinistres sont incompétents. Le peuple est distrait... Nous allons droit dans le mur pour être sans courage !

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    1. "40 ans de facilités, d'assistanats, de combines, de prébendes, de privilèges. Tout ça est fini."

      Non, ce n'est pas fini, les grands patrons n'ont jamais été autant assistés, les combines n'ont jamais autant marché, les prébendes sont plus révoltantes que jamais, les privilèges... ah nous sommes revenus à l'ancien régime. Excepté que, à la différence de l'ancien régime, ces privilèges, ces prébendes ne concernent que très peu de personnes. On se souvient que les corps de métiers avaient presque tous des privilèges particuliers, les villes en avaient, les nobles en avaient, les ecclésiastiques en avaient...

      Désormais, on voit au travail une oligarchie, qui pour se maintenir assure un clientélisme vaste et compliqué. Ce n'est même pas codifié. Il y a un modèle pour cela : en Calabre ou en Sicile.

      Il pourrait y avoir un sauveur : quelqu'un d'incorruptible, soutenu par d'autres incorruptibles pour le protéger des nervi évoqués plus haut, qui mettrait en prison quelques dizaines de banquiers, quelques centaines de rouages divers, journalistes (!), politiciens véreux, hommes de main...

      Après, on pourrait discuter.

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    2. "Désormais, on voit au travail une oligarchie, qui pour se maintenir assure un clientélisme vaste et compliqué. Ce n'est même pas codifié."

      Vous parlez des syndicats de la SNCF, de la RATP, d'EdF, de La Poste ou de l'Education Nationale ?

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    3. "Après, on pourrait discuter."

      Non ! Après, quand les crapules qui se prennent pour des incorruptibles sont au pouvoir...on ne peut MEME PLUS discuter ! Sinon, on part au goulag ou dans l'hélicoptère de la mort...

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    4. Un psychiatre serait mieux indiqué pour vous défouler en accumulant les énormités.

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    5. Quelle belle intolérance aux idées différentes des siennes ! Me voilà traité de fou car en contradiction avec la doxa collectiviste et jeffienne .. Rigolo !

      Punissons le déviant : goulag ou mieux... hôpital psychiatrique, ahahahahaha !!!!!

      Merci aux incorruptibles, terroristes de la pensée.

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  4. Hollande n'a rien à gagner à gauche et peut profiter du chaos au centre. Tenter vainement de séduire quelques irréductibles, qui ne représentent pas grand-chose dans les urnes, serait une perte de temps. Laissons donc Mélenchon entretenir sa clientèle à grands renforts de beuglements, il fait ça aussi bien que Le Pen autrefois.

    "Le budget 2013, tel qu'il est voulu, nous mène à une année de récession, une baisse sensible du niveau de vie et une forte augmentation du chômage."
    Sûr que creuser encore la dette mènerait tout droit au paradis...

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  5. Sic : « Sur la forme, sur le ton, une conférence de presse indéniablement réussie »
    On s’en moque totalement nous ne sommes pas dans un défilé de mode !
    Sic : « Sur le fond, (…), je ne suis pas certain que la majorité de ses électeurs aient vraiment apprécié. »
    Les électeurs du factotum sont ravis (lire les déclarations de X. Bertrand au groupe UMP via palmipède) même s’ils disent l’inverse dans la petite lucarne élection oblige !
    Les électeurs de Hollande , ils n’ont pas regardés …. sauf , compte tenu de l’heure , la ménagère de – 50 ans ! Tout le monde a compris que le Président était devenu Diafoirus face à la « crise »
    Dès le début le Président monarque avait donné le ton : il serait compatissant presque larmoyant. Fini les promesses tonitruantes de renverser les montagnes, redresser la tour de Pise, de peigner les chauves, tout en renégociant le traité TSCG . Pour ce dernier , le candidat nous avait promis de conserver le « C » mais en biffant « coordination » il inscrirait « croissance ».
    Le Président fraichement élu pensait que cela allait être une chevauchée triomphante. Qu’il terrasserait la Kanzerlin Merkel avec sa dégaine de ménagère allant au marché. Que nenni !
    En Germanie, il est rarissime d’obtenir gain de cause en arrivant les mains dans les poches et de surcroît vides !
    Dans le domaine hexagonal, lors de la primaire ,secondaire , et tertiaire, le candidat avait abusé de ses bottes secrètes : « j’aime pas les riches » puis « j’aime pas la finance » !
    De quoi faire pâlir le « facteur anti capitaliste » et le successeur de la « bergère Arlette »
    Comme pour le traité « germanique » le Président a opéré un demi-tour droit !
    Constat : cet homme là n’est pas borné !
    Le barde Mélenchon du PG l’avait traité de « capitaine de pédalo » espérant que le dit pédalo ne se nomme pas « Titanic » !

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  6. un signe : Elle a l'air contente la Madame Parisot

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