mercredi 7 novembre 2012

Désillusions

Photo: AgoraVox
Vous me direz qu'à mon âge, la désillusion est le signe d'une certaine naïveté et donc d'une certaine jeunesse..., à moins que cela ne soit la marque d'un vieux con.
Désillusion disais-je, à la relecture de mon post du 6 novembre 2008 sur la victoire de B. Obama, où je faisais part de mon "immense satisfaction". Certes, j'anticipais quelques déceptions par rapport aux promesses, mais je ne croyais pas si bien dire...

Désillusion encore avec les suites du rapport Gallois (dont MediaPart révèle qu'il "plagie de nombreuses études écrites ces derniers mois par des cénacles du patronat") et le retour de la TVA "sociale" à la sauce Sarkozy, malgré la suppression de la mesure Sarkozy et les véhémentes déclarations précédentes sur la non-augmentation de la TVA. Cela vient après la suppression  de la tranche marginale de 75% sur les revenus du capital, le maintien de l'exonération de l'ISF pour ceux qui spéculent sur les oeuvres d'art, et quelques autres reculades du même acabit. Comme le dit Le Monde, le gouvernement: "semble en revanche avoir remis à plus tard son projet de réformer l'impôt sur les sociétés afin de le rendre plus progressif"....

Le Medef en rêvait, Hollande l'a fait ! La mutation du système social français est entamée, les "cotisations" sociales sont devenues des "charges" dont il fallait débarrasser les entreprises, et toutes les entreprises, y compris celles qui gavent leurs PDG et leurs actionnaires.

Comme le dit T. Piketty: "Le fait que la gauche en arrive aujourd'hui avec comme seul horizon fiscal un bidouillage sur le taux de TVA sur les produits de première nécessité tout en augmentant le taux général, c'est une régression intellectuelle et politique considérable ! C'est un fusil à un coup, on ne voit pas assez à long terme ; on ne va pas pouvoir augmenter la TVA indéfiniment", qui rajoute: "On a besoin d'une réforme fiscale d'ensemble pour des raisons de justice fiscale, mais aussi d'efficacité. Notre système fiscal est extraordinairement complexe et archaïque par certains côtés, et la gauche néglige totalement le fait que si on veut sauver notre modèle social français et européen, nous avons besoin de moderniser en profondeur notre système de recettes et de dépenses".

Pour JM Ayrault , cette mesure "est résolument de gauche",  Certes, mais de "la gauche" de Tony Blair,  Gerhard Schröder, José Luis Zapatero, voire Geórgios Andréas Papandréou. En Allemagne, en Angleterre, en Espagne et en Grèce, cela a remis en selle des conservateurs, permis aux plus riches de prospérer et cela n'a pas arrangé les affaires des peuples.
  • "Affaire Tarnac : la justice ordonne l'audition de 18 policiers", Le Monde.
  • "Israël annonce une relance de la colonisation", Le Monde.
  • "Les entreprises françaises financent les républicains", Big Browser. ****
  • "Le crédit d’impôt aux entreprises, une usine à gaz ?", Libération.
  • "Réforme de la taxe professionnelle : les ménages payent pour les entreprises", Le Monde.

11 commentaires:

  1. Ce qui m'étonne le plus, c'est que vous ayez pi croire qu'il puisse en être autrement !

    Surtout que vous avez de l'expérience, y compris partisane!

    La campagne de hollande était une vaste supercherie, pour reprendre un mot qui devient à la mode,et pour peu que l'on ne soit pas d'une naïveté phénoménale, ou d'appartenance à une église politique, on savait ce qui allait se passer!
    Mais il faut être clair: " dans ce pays ,il faut dire en campagne ce que le peuple a envie d'entendre, et non pas la vérité, et après faire ce que l'on a réellement prévu de faire, mais pas dit"....
    C'est ce qu'a fait Sarkozy, ce qu'a fait Hollande, et ce que fera le prochain...
    Louis

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  2. Les cotisations sociales (comptes 645) sont nomenclaturées dans les charges depuis le Plan Comptable Général de 1947, tant pour la comptabilité publique que privée. Quelle que soit la couleur idéologique que vous voulez lui donner, il s'agit bien d'une dépense de fonctionnement. Dans la trésorerie d'une entreprise, d'une association ou d'une administration publique, un chèque à l'URSSAF n'est pas plus indolore si vous lui collez le terme joli de "cotisation".
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Plan_comptable_g%C3%A9n%C3%A9ral_(France)#64._Charges_de_personnel

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    1. N'étant pas comptable, vous me pardonnerez cette approximation.

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    2. Pas de souci. Sur le plan idéologique, par contre, cette approximation, ou plutôt cette présentation des choses, est parfaite. Sauf que les cotisations sociales ne sont pas "devenues" des charges par un glissement sémantique ultralibéral, elles l'ont toujours été.

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  3. A l'anonyme
    Et les dividendes, ce ne sont pas des charges ? L'entreprise n'en tire aucun avantage, c'est de l'argent qui n'est pas réinvesti en capital travail (la Sécu, si, car les employés sont plus vite sur pied grâce à elle que s'ils ne se soignent pas).

    Oui, le gros des charges, ce sont les dividendes. Je ne connais pas le plan comptable, mais si ces machins-là sont comptés ailleurs c'est tout simplement de l'escroquerie légale.

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    1. L'impôt sur les sociétés n'est pas non plus comptabilisé comme charge.

      Qu'est-ce que "de l'argent qui n'est pas réinvesti en capital travail" ?

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  4. "le gros des charges, ce sont les dividendes. Je ne connais pas le plan comptable"

    Tout est dit...

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    1. Ne jamais tirer sur une ambulance où le patient est au volant, ayant enfermé le driver habilité à l'arrière !

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  5. Les dividendes ne sont pas plus des charges que les apports en capital ne sont des produits. Vous confondez tout et dites n'importe quoi.

    Comme beaucoup de patrons de PME (plus de 90% du tissu économique français), je n'ai jamais pris un centime de dividende. Je paie comme tout le monde des charges, pardon des cotisations sociales, sur ma rémunération personnelle (comptes 647 du PCG). Mais vous pensez peut-être que ces salauds de patrons devraient bosser gratis et n'avoir ni couverture maladie ni retraite ?

    Même dans une entreprise cotée en bourse, prétendre que le gros des charges ce sont les dividendes, c'est du délire fumant. Les dividendes sont la part redistribuée du résultat (produits moins charges) autant dire une partie infime des paiements globalement effectués par l'entreprise. Le poste de dépense n° 1, pour une entreprise comme pour une administration, c'est les salaires et cotisations afférentes. Très très loin devant les dividendes. Quand il y a des dividendes.

    Le but d'une entreprise, c'est de faire du profit. Que ça vous plaise ou non. Si elle ne fait pas de profit, tôt ou tard elle disparaît. L'économie de marché est un système fortement darwinien.

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  6. Vous aussi après le 6 mai : « I have a dream ! »
    Vous aussi après la très forte impulsion, que le peuple français avait donnée dans le bas des reins au factotum vous pensiez que cela suffirait à voir la vie en rose !
    Le premier collaborateur de Mimolette avait beau démentir à la manière de Pinocchio sur les plateaux de T.V que la TVA , que la CSG peu y croit. IL suffisait d’écouter et de croire (pour une fois) l’ex locataire de Matignon la balance penchait fort du côté du vide et les provisions seraient gigantesques
    pour rétablir l’équilibre !
    Th Piketty exprime très bien le désarroi ambiant : Le fait que la gauche en arrive aujourd'hui avec comme seul horizon fiscal un bidouillage sur le taux de TVA (…) , c'est une régression intellectuelle et politique considérable
    C’est du bidouillage de petit comptable de superette de quartier .C’est minable !
    Et maintenant quoi ?
    Une alternative radicale à cette politique « social libérale » avec le camp actuel ou « libérale sociale » de l’autre camp est-elle possible ?
    Et demain avec qui ?
    Pour l’instant, personne n’a sérieusement de réponses à nous fournir !
    Il y aura ici ou là des poussées de fièvres, quelques jacqueries qui conduiront aux changements de quelques matelots mais pas de cap !

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  7. Pithecanthropus erectus7 novembre 2012 à 14:13

    Seuls les imbéciles croient au changement !

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