lundi 12 novembre 2012

Lien social

Le lien social, c'est «l'ensemble des appartenances, des affiliations, des relations qui unissent les gens ou les groupes sociaux entre eux». Le terme inclut donc autant la relation qui lie l'enfant à sa mère que le fait national et le patriotisme, les relations de voisinage, les phénomènes associatifs et religieux... Et recouvre des notions telles que respect, amour, amitié, solidarité, humanisme, ... Hors peut-être ce qu'on appelle «l'instinct maternel», le lien social est toujours une fabrication active des groupes sociaux concernés et s'effectue par les interactions inter-personnelles, l'éducation, des symboles, des discours, du «faire ensemble», de la contrainte, des projets, une histoire et une culture, des codes sociaux, ....


En sociologie, on distingue classiquement le lien social horizontal: les rapports de chacun avec les différents autres (des plus proches aux plus éloignés), et le lien social vertical: l'ensemble des hiérarchies et institutions produites par la société qui lient les individus entre eux dans des rapports complexes de contraintes/protections, hiérarchie/égalité, perception/re-distribution,...: les lieux de pouvoir démocratique, les administrations et services publics, ...

Le lien social évolue historiquement. De la tribu primitive a-hiérarchique dans laquelle l'individu n'a aucun pouvoir de décision, où toute décision engage le clan, où les sanctions sont le plus souvent collectives à la société actuelle, se décrit la naissance et le développement de l'individu, de la conquête de ses libertés, de ses obligations et de ses droits par rapports à ses communautés d'appartenances, l'histoire des démocraties modernes et celle du lien social vertical.
 
Par exemple, les mécanismes de la vendetta, solidarisant le clan à la victime et l'autre clan à l'agresseur disparaissent peu à peu avec l'émergence d'un système judiciaire exigeant le monopole de la violence privée, et ramène le problème à une affaire entre l'agresseur et l'agressé. Le système judiciaire constitue bien un lien social vertical individualisant les relations.

La destruction de services publics, la constitution de ghettos, la montée des inégalités, les discours montant des catégories contre d'autres, ... Cette conjonction contribue à dissoudre les liens sociaux, allant vers une société dont l'idéologie prétend que le marché, sa main invisible et son auto-régulation, seul face à la fiction d'un individu consommateur parfaitement rationnel et informé suffit à garantir la paix sociale et la responsabilité individuelle.

4 commentaires:

  1. Pourtant il faudrait revenir à un système communautaire horizontal, mais où chacun ait son mot à dire. Et où quiconque tenterait de prendre l'ascendant sur les autres se ferait rappeler à l'ordre par les autres membres, ou certains d'entre eux. Dans ce cas les litiges se régleraient au cours d'une assemblée de tous les membres.

    Bien entendu une assemblée ne peut être que d'un nombre limité. Au cas où un dossier ou litige concerne plusieurs assemblées, celles-ci délèguent une personne avec un mandat impératif, personne choisie au hasard à condition de n'avoir pas été prise la fois précédente.

    TOUS les systèmes verticaux sont pernicieux, en revanche. Je sens que certains risquent de n'être pas d'accord.

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  2. "..la tribu primitive a-hiérarchique..." ?? que veux tu dire ?
    Je n'ai sans doute pas compris ton propos.
    Andrée

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    1. L'organisation des tribus n'est pas pyramidale et le "chef" est le plus souvent sans aucun pouvoir hormis de représentation.

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    2. Ce n'est pas ce que j'ai retenu.. Il faudra en discuter ...

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