Un post de mon ex-blog (8/09).
Je réfléchissais hier à la
formidable révolution qui a consisté à passer d'une organisation sociale
tribale et clanique (dans le sens premier du terme) à la ville, son
organisation et sa gestion... En effet, quand on a approché les
structures tribales, leur fonctionnalité, la force et la qualité du lien
social y existant, on se doute que le processus a dû être long et
douloureux.
Il semble que les première villes soient nées dans le "croissant fertile",
entre le Tigre et l'Euphrate où les conditons climatiques, la qualité
de la terre et l'eau permettaient deux récoltes par an et donc des
surplus à écouler. Ces premières villes, dont on pense qu'elle
atteignaient jusqu'à 15 à 20 000 habitants, avec leur périmètre lié, se
sont construites comme des lieux d'échanges, d'abord de produits
agricoles, puis s'élargissant à d'autres marchandises provenant de
voyageurs lointains.
Surviennent ensuite les villes phéniciennes, villes-états avant l'heure, perfectionnant le commerce, élargissant la "zone de chalandise" en développant des comptoirs, s'agrandissant en intégrant, nécessité du commerce oblige, des non-natifs.
Puis arrivent les villes grecques,
où s'élaborent l'organisation, les institutions et lieux (l'Attique,
l'Agora, ...) de la politique, où l'on voit les premiers
bâtiments/monuments réservés à la politique (et non aux politiques), une
politique menée, nouvelle révolution, par l'ensemble des citoyens.
Avec Rome, la ville-état se
transforme en ville-empire dont les conquêtes prennent une autre
dimension. Avec Rome, au delà des monuments, des Arènes, c'est
l'organisation concrète qui s'impose, avec ses rues et voies, ses
thermes, ses dispositifs d'évacuation, de distribution d'eau, ..., y
compris les premiers balbutiements de l'école publique sous Septime
Sévère (originaire de la Tunisie actuelle).
La décadence romaine, les invasions
barbares déclenchent un long crépuscule de la civilisation urbaine, qui
renaîtra autour des franchises des villes du Moyen Âge et de leurs
métiers, plus auto-centrées.
Aujourd'hui, après la ville industrielle, la grande ville mondialisée se fait
métropole et nécessite d'autres modalités d'organisation, d'autres
formes de régulation y compris démocratiques, d'autres gestions des
flux. F. Mitterrand déclarait, au début des années 80, qu'il fallait inventer une civilisation de la ville.
Tout ça reste à créer...
"Depuis vingt ans, la France diminue les charges des entreprises" : bel exercice de rigueur intellectuelle de la part du journaliste du Monde. Il faut bien lire en détails pour comprendre que les baisses de cotisations - toutes relatives - n'ont porté que sur les salaires proches du SMIC, et que si la fiscalité sur les entreprises a baissé depuis 1998, elle n'en reste pas moins l'une des plus élevées en Europe. Cela va sans dire, mais ça ira mieux en le disant...
RépondreSupprimer