vendredi 9 novembre 2012

Villes...

Un post de mon ex-blog (8/09).

Je réfléchissais hier à la formidable révolution qui a consisté à passer d'une organisation sociale tribale et clanique (dans le sens premier du terme)  à la ville, son organisation et sa gestion... En effet, quand on a approché les structures tribales, leur fonctionnalité, la force et la qualité du lien social y existant,  on se doute que le processus a dû être long et douloureux.


Il semble que les première villes soient nées dans le "croissant fertile", entre le Tigre et l'Euphrate où les conditons climatiques, la qualité de la terre et l'eau permettaient deux récoltes par an et donc des surplus à écouler. Ces premières villes, dont on pense qu'elle atteignaient jusqu'à 15 à 20 000 habitants, avec leur périmètre lié, se sont construites comme des lieux d'échanges, d'abord de produits agricoles, puis s'élargissant à d'autres marchandises provenant de voyageurs lointains.

Surviennent ensuite les villes phéniciennes, villes-états avant l'heure, perfectionnant le commerce, élargissant la "zone de chalandise" en développant des comptoirs, s'agrandissant en intégrant, nécessité du commerce oblige, des non-natifs.
Puis arrivent les villes grecques,  où s'élaborent l'organisation, les institutions et lieux (l'Attique, l'Agora, ...) de la politique, où l'on voit les premiers bâtiments/monuments réservés à la politique (et non aux politiques), une politique menée, nouvelle révolution, par l'ensemble des citoyens.

Avec Rome, la ville-état se transforme en ville-empire dont les conquêtes  prennent une autre dimension. Avec Rome, au delà des monuments, des Arènes, c'est l'organisation concrète qui s'impose, avec ses rues et voies, ses thermes, ses dispositifs d'évacuation, de distribution d'eau, ..., y compris les premiers balbutiements de l'école publique sous Septime Sévère (originaire de la Tunisie actuelle).
La décadence romaine, les invasions barbares  déclenchent un long crépuscule de la civilisation urbaine, qui renaîtra autour des franchises des villes du Moyen Âge et de leurs métiers, plus auto-centrées.

Aujourd'hui, après la ville industrielle, la grande ville mondialisée se fait métropole et nécessite d'autres modalités d'organisation, d'autres formes de régulation y compris démocratiques, d'autres gestions des flux. F. Mitterrand déclarait, au début des années 80, qu'il fallait inventer une civilisation de la ville.
Tout ça reste à créer...
  • "La pauvreté et la précarité continuent de progresser en France", NouvelObs.
  • "Depuis vingt ans, la France diminue les charges des entreprises", Le Monde.
  • "Le bocage nantais entre en guérilla à Notre-Dame-des-Landes", Le Monde.
  • "Quand se soigner devient un privilège...", Marianne.

1 commentaire:

  1. "Depuis vingt ans, la France diminue les charges des entreprises" : bel exercice de rigueur intellectuelle de la part du journaliste du Monde. Il faut bien lire en détails pour comprendre que les baisses de cotisations - toutes relatives - n'ont porté que sur les salaires proches du SMIC, et que si la fiscalité sur les entreprises a baissé depuis 1998, elle n'en reste pas moins l'une des plus élevées en Europe. Cela va sans dire, mais ça ira mieux en le disant...

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