samedi 8 décembre 2012

Parents-enfants, autonomies ...

Un post de mon ex-blog (09/07).

Le foetus se différencie peu à peu de sa mère au cours de la grossesse. Lors de cette période, il est cantonné à un environnement "pauvre" au cours duquel toutes ses communications avec l'extérieur sont filtrées par l'organisme de sa mère.

Si cette période se passe correctement, lors de la naissance, il va accéder à un environnement plus large, respirant l'air que nous respirons tous, puis entendant, voyant, touchant ce qui l'entoure. Mais son environnement va se réduire principalement, du moins au début, aux bras et aux seins de sa mère.

Peu à peu il grandit, accède à d'autres nourritures, prend conscience qu'il est parti-prenante d'une famille, élargit son environnement affectif à son père, ses frères et ses soeurs.
A partir du moment ou il commence à marcher et si tout se passe bien, commence l'entrée dans l'environnement de sa maison, puis de sa classe d'âge, indifférenciée au départ, puis sexuée peu à peu.

Plus tard, si tout se passe bien, il bascule largement dans les valeurs et comportements de sa classe d'âge lors de la crise de la puberté.
C'est à ce moment que la différenciation sexuelle s'affirme et qu'il fait l'apprentissage, dans la majorité des cas, des rapports homme-femme, et des règles de la vie en société, mais toujours protégé par le cadre scolaire et le statut de minorité.

Si tout se passe correctement, il va accéder au statut d'homme social (au sens générique du terme), avec tous les possibles, toutes les obligations et tous les risques que cela comporte: un homme capable de se débrouiller dans les mécanismes et les interactions d'une société complexe, du moins si la société lui en offre les opportunités.

La fonction parentale est de préparer ses enfants à ne plus l'être. Le bon parent est celui qui accepte de mourir en tant que tel. Mais c'est aussi celui qui aura su "filtrer" optimalement pour que "tout se passe bien". Et le champ de ce filtre, du moins dans les premières années évolue et diminue tous les jours. La sur-protection de l'enfant comme sa sur-exposition aux risques portent aux mêmes résultats fragilisants ou catastrophiques.

Et l'autonomie me direz-vous ?
En ce qui me concerne je ne parle que des autonomies: l'enfant qui arrête de faire pipi dans ses couches accède à une autonomie. Celui qui, adolescent, sait éviter des comportements qui le confronteront à la justice accède à une autre autonomie. Celui qui, dans sa classe d'âge, sait régler ses problèmes sans faire appel à ses parents aussi. Et celui qui, à l'école est capable de se donner les moyens de réussir ce que les "programmes scolaires" attendent de lui, est aussi un élève autonome....

L'autonomie n'est donc que relative à un/des projets, une/des représentations de l'enfant ou de l'élève et possède donc obligatoirement des marges de débat entre le père et la mère, entre parents et enseignants, ..., par exemple. Marges qu'on ne peut essayer de réduire qu'en discutant et travaillant ensemble. L'autonomie c'est "Si tout se passe bien", en rapport direct avec les valeurs socialement attendues à l'étape suivante.

Il faut arrêter avec les conceptions mutilantes de l'autonomie.
  • Exils fiscal: "Les 43 Français les plus riches de Suisse", NouvelObs.
  • "Hauts fourneaux : Ayrault fait un four", Libération. Voir aussi: "Ulcos, un projet bien incertain pour Florange", Le Monde.
  • "Lagardère se barre d’Airbus avec la caisse !", Marianne.
  • "Bientôt un réveillon aux huîtres du Japon", Le Monde.

1 commentaire:

  1. Ce qu'il y a de terrible, c'est le nombre d'étapes "si tout se passe bien" à franchir. Il est même étonnant que, globalement, la plupart des nouveaux adultes se s'en sortent pas si mal.

    Cependant, il y en a peut-être bien plus qu'on ne l'imagine, qui sont fragilisés sur tel ou tel point. Les circonstances peuvent faire que cette faille n'entraîne jamais de conséquences. Ou l'inverse.

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