Réforme bancaire

Source: Le Point.fr

Rappelez-vous,il n'y a pas si longtemps, au lendemain du déclenchement de la crise des subprimes, les propositions radicales qui émanaient du PS.

Rappelez-vous, il y a encore moins longtemps, les propos de F. Hollande lors de sa campagne électorale: "Mon véritable adversaire, il n’a pas de nom, pas de visage […], il ne sera pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance", qui "a pris le contrôle de nos vies", (Libération). Il annonçait alors: "Je séparerai les activités des banques qui sont utiles à l’investissement et à l’emploi de leurs opérations spéculatives", afin que "les contribuables ne se retrouvent plus à payer de leur poche l'éventuelle faillite d’un établissement bancaire" et vouloir "interdire les produits toxiques".

Je disais, samedi dernier, qu'il y avait de fortes chances que l'accord européen sur la supervision bancaire permette "d'enterrer la promesse hollandaise de séparer banques de dépôts et banques d'affaires". Cela semble bien chose faite malgré les belles déclarations de P Moscovici qui s'affirme tous les jours davantage comme le rival du sarkozo-bauerien M. Valls dans la course à la droite du PS: l'un sur la sécurité, l'autre sur l'échine souple face aux lobbies  de la finances et du Medef, glorifiant "une réforme réaliste qui préserve le modèle français de banque universelle qui a fait ses preuves".

"... le texte prévoit certes l'isolement, au sein d'une filiale dédiée, de certaines activités, mais uniquement celles "dont on considère qu'elles ne sont pas utiles à l'économie", (NouvelObs), ce qui ouvre la voie à toutes les exceptions..."L'essentiel des activités de marché est épargné par cette séparation... capable d'offrir, par exemple, aux clients entreprises une large gamme de services, du crédit classique à l'émission d'obligations en passant par les instruments de couverture contre les variations de change, de taux ou de prix".

L'ONG Finance Watch "appelle à "revenir aux fondements de la promesse" de François Hollande "qui visait à isoler les activités de crédit et non les activités utiles".
Le Monde cite, "Le gouvernement a manqué de courage, on ne lui demandait pas de couper les banques en deux ni de cantonner les activités de marchés mais d'interdire à une banque travaillant avec les entreprises et les particuliers de faire du trading (négoce de produits financiers) pour compte propre, estime un membre d'une autorité de régulation. Cela aurait eu le mérite de la clarté et aurait été excellent pour l'image des banques françaises !"".

Bref, une capitulation supplémentaire face à la finance. Mais, attendions-nous sérieusement autre chose ?

Signez "l'Appel pour une vraie séparation des banques d'affaires et des banques de dépôt".