samedi 15 décembre 2012

Une si belle Europe

Coup sur coup, deux grandes nouvelles européennes: l'union bancaire est en marche et le dernier sommet européen qui devait préparer une avancée vers le fédéralisme est une réussite.

Parlons des banques d'abord. Il ne s'agit que d'un accord sur la supervision des banques européennes par la BCE, mais ni les banques de la City, ni les suédoises et tchèques ne sont concernées.

Faut-il contrôler aussi les Banques et Caisses d'Epargne régionales dont on a vu les dégâts qu'elles ont causé en Espagne ? Que nenni, l'Allemagne y était opposée pour des raisons mystérieuses. En fait, la BCE ne "contrôlera" que celles qui ont au moins 30 milliards d'actifs ou qui pèsent plus de 20% du PIB d'un pays.

Il y a en outre fort à parier que cet accord va permettre d'enterrer la promesse hollandaise de séparer banques de dépôts et banques d'affaires. Et donc, qui paiera en cas de faillite bancaire ? Comme après 2008, ce seront encore les contribuables nationaux car le Mécanisme européen de stabilité est dérisoire.
 En bref, beaucoup de bruit pour rien.

Quant au sommet, mieux vaut en rire. Où sont passées les eurobonds  défendus par F. Hollande censés mutualiser les dettes européennes ? Que deviennent le "Pacte de croissance"  et un vrai "budget européen" ? F. Hollande renvoie tout ça "après 2014".

Il ressort en fait de tout ça, encore un diktat allemand, des "contrats de croissance et de compétitivité" qui, en fait, constitueront des engagements pour démolir les systèmes de retraite, d'indemnisation du chômage, de gratuite d'un certain nombre de service public et de sécurité sociale, de droit du travail, soumis à la Commission Européenne dont on connaît l'obsession ultra-libérale. MediaPart précise qu'en échange, des "incitations financières limitées, temporaires, flexibles et ciblées" seraient accordées pour faire passer les pilules.
Cela aurait pour avantage supplémentaire d'éviter aux parlements nationaux de débattre de ces "réformes".

En bref, beaucoup d'enfumage pour de nouvelles mesures d'austérité et de destruction des acquis sociaux.

Mais que sont devenues les promesses électorale de "réorienter l'Europe" ? Ne serait-il pas temps, enfin, de faire comme d'autres, et bloquer le fonctionnement de cette monstruosité démocratique tant que nos revendications ne seront pas entendues ? Mais il faudrait un courage politique et des convictions sociales qui semblent dramatiquement absentes.
  • Info ou intox ? "L’invention d’un chercheur japonais va révolutionner le rendement, facteur 3, des éoliennes !", AgoraVox.
  • "Écrire dans nos pensées", Libération. En fait, il s'agit plutôt d'écrire par nos pensées.
  • "Traite sexuelle : les Argentins bouleversés par un jugement indigne", Le Monde.
  • "Bertrand Delanoë s'attaque aux subventions du PSG", Le Monde. *****
  • "L'incroyable cape d'invisibilité développée pour l'armée américaine", Huffington Post.
  • "Négociations crispées sur les retraites complémentaires", Libération. "Un dossier important, qui précède la nouvelle réforme générale des retraites, annoncée pour 2012, et pourrait déboucher sur une baisse du pouvoir d'achat des retraités"
  • Newton, USA: 20 enfants et 6 adultes massacrés. Vive la National Rifle Association.

15 commentaires:

  1. "Il ne s'agit que d'un accord sur la supervision des banques européennes par la BCE, mais ni les banques de la City, ni les suédoises et tchèques ne sont concernées."

    Vous n'êtes pas au courant ? Les Anglais, les Suédois et les Tchèques ne sont pas dans la zone Euro.

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    1. Précisément, cela devait normalement concerner toute l'UE, zone euro ou pas. Il y a plus de 3 pays hors de la zone euro.

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    2. Babelouest, vous avez apparemment besoin qu'on vous explique le rôle d'une banque centrale. La Bank of England, entre autres, n'est pas soumise à l'autorité monétaire de la BCE. Elle ne rend compte qu'au "Chancellor of the Exchequer". On ne voit donc pas en quoi elle pourrait être concernée par un accord portant sur la gouvernance bancaire de la zone euro.

      C'est le B-A-BA, quand même...

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    3. Anonyme, il ne s'agit pas de al gouvernance bancaire de la zone Euro, mais des banques européennes.
      Il n'est pas question de se "soumettre" à la BCE, mais simplement que la BCE contrôle que les banques ne fassent pas n'importe quoi comme avant 2008, alerte en cas de transactions et spéculations douteuses, et que cette règlementation s'applique uniformément en Europe.

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    4. Les banques sont soumises à la tutelle de leur autorité monétaire, en l'occurrence la banque centrale du pays où elles exercent leur activité, y compris pour leurs filiales étrangères. La BCE n'a aucun moyen de contrôle hors zone euro, puisqu'aucun traité communautaire n'a encore établi une règlementation bancaire globale. Je vois mal une banque anglaise ou suédoise recevoir des directives ou des rappels à l'ordre de la part d'une autorité qui lui est totalement étrangère en droit local. Ce n'est pas parce que les vagues d'une crise asiatique ou américaine ont aussi déferlé sur l'Europe que la BCE peut s'arroger le droit de contrôler les banques du monde entier.

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    5. C'est une Union européenne bancaire qui devait être dans les tuyaux, pas une union bancaire de la zone Euro.

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  2. Vous l'avez voulu, vous l'avez eu!
    Voilà ce qu'il arrive lorsque le seul programme d'une campagne électorale est de virer le sortant! et vous y avez largement participés!!!
    Demandez à vos amis écologistes de quitter le gouvernement !!! pour condamner cette reculade !
    Vous avez aidé à creuser le trou! il ne vous reste plus qu'a y tomber!
    un électeur front de gauche

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    1. Je rêve, ou le FdG avait bel et bien appelé à voter pour le Zhollande de Luxe, pour les présidentielles ?

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    2. JC rêve : le FdG avait appelé à voter contre Sarkozy. Il y a comme une nuance.

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    3. JC rêve, Bab délire !15 décembre 2012 à 11:00

      C'est à dire POUR hollande, si on ne joue pas sur les mots !

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    4. JC, vous avez le droit de regretter Sarkozy.

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  3. Ce que je regrette surtout, c'est que par dépit vous ayez mis au gouvernement cette bande de pieds nickelés de gauche !
    (Pour ma part, j'ai voté blanc comme d'habitude quand l'offre ne correspond pas à ma demande !

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  4. Les élections présidentielles avaient indiqué la volonté majoritaire de chasser le factotum du pouvoir, sans illusion particulière en François Hollande …
    Mais toute l’ambiguïté du FdG se fait sentir ensuite. C’est le traditionnel « soutien critique sans participation »
    Rappel via extraits des propos de JL Mélenchon (in son blog) avant le 2ème tour
    « « Prenez-y votre part. Au deuxième tour on élimine. C’est le cas de le dire ! » »
    Et après le 2ème tour : « Ouf, Sarkozy, c'est fini, enfin ! (…) Je félicite François Hollande pour son élection. Son avantage lui donne les moyens d'agir. Je souhaite le meilleur au nouveau président comme à notre pays. » »
    Depuis, malgré quelques dénonciations sans lendemain, le FdG avec JL Mélenchon apparait comme un supplétif du PS et rien d'autre, faute de faire entendre une voix indépendante.
    Que JL Mélenchon le veuille ou non , le PCF est la colonne vertébrale du FdG . PCF (ce qu’il en reste) sans lequel rien ne se fera, ce qui veut tout dire....
    Pour preuve, qui JM Ayrault a-t-il reçu à Matignon : P. Laurent !
    Concernant le contrôle des banques (certaines)
    Michel Barnier, le commissaire européen, a parlé d’un « accord historique » mais le ministre allemand des finances a déclaré qu’il fallait être « modeste ».
    La lucidité Allemande face à la diarhée oratoire franco française !
    Le fond du problème me parait être le MES, « mécanisme européen de stabilité » accepté par les socialistes, sous réserves de quelques amendements homéopathiques hypothétiques.
    Le MES, mis en place par Merkel/Sarkozy , ou plus exactement le plan de la Kanzerlin Merkel qui impose, ordonne , exige à l’U.E.
    Objectifs du MES :
    1-sauver le capital financier en faisant éponger ses dettes par des ponctions massives dans les poches des peuples
    2-généraliser au niveau UE, ce que le gouvernement allemand (du plan Hartz IV de Schröder à Merkel) a déjà partiellement réussi à imposer sous le nom de « flexibilité du marché du travail ».
    En traduisant : liberté d’adapter le contrat de travail en fonction du carnet de commandes ; réduction drastique des assurances contre le chômage et abaissement massif des salaires. Et, comme en Allemagne, plus de notion de salaire minimum.

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  5. Le néo-libéralisme a gagné la bataille des "idées" partout dans le monde.

    "Il y a une guerre des classes, c'est un fait, mais c'est ma classe, la classe des riches qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner." a déclaré Warren Buffet.

    Europe ou pas.....Hollande ou un autre....

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    1. Le Biscarra n'a pas tort de parler des "idées" : c'est plus au niveau d'une stratégie financière à court terme, que de véritables idées qui demandent maturité et discussion.

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