mardi 8 janvier 2013

Ecole laïque

Certes, il ne peut y avoir de mur entre l'école et la société. Certes aussi, il est inévitable que certains débats franchissent ses murs et viennent empoisonner une atmosphère qui devrait être centrée sur le civisme et les apprentissages.

Mais, concernant le mariage homosexuel pour lequel les a-priori "pour" ou "contre" sont, pour beaucoup, relatifs à des croyances sur la "nature humaine", le "naturel", l'homme "créature de Dieu" ou maître de son destin, je ne suis pas du tout persuadé que ce débat ait à pénétrer une école où ne doit entrer que ce qui est du domaine des savoirs et connaissances acquis et socialement validés.

Si toutes (ou du moins la plupart) des croyances sont respectables, elles ne sont que des croyances, en aucun cas des faits établis sur lesquels peut se fonder une réflexion rationnelle et encore moins scientifique. Un athée ne pourra jamais démontrer l'inexistence de Dieu à un croyant, et inversement; les deux démarches se situant à des niveaux logiques inconciliables.

C'est la raison pour laquelle j'ai regretté les propos sur ce sujet de Mme Vallaud-Belkacem devant les élèves d'un Collège public et que je déplore encore davantage la volonté du patron de l'enseignement catholique, au nom de "l’intérêt supérieur des enfants qui sont confiés à l’Enseignement catholique", d'organiser des débats sur ce thème dans ses établissements. La lettre de V. Peillon aux Recteurs me semble donc totalement justifiée, avec un ton et une argumentation de circonstances.

Les interventions de V. Pecresse comme de G. Larcher, préconisant l'organisation de tels débats dans ces établissements, pour la plupart sous contrat d'association, c'est à dire payés par l'état, me semblent particulièrement grave. Que n'auraient-ils dit si le Ministre de l'Education Nationale avait pondu une circulaire de ce type pour les établissements publics ?

Face aux dérives sectaires qui amènent, aux USA, à enseigner le créationnisme au même titre que la théorie de l'évolution. Face à la levée de bouclier des représentants religieux en France contre un projet de loi qui ne les concerne pas, puisqu'il ne s'agit que de légiférer sur le mariage civil (et non sur le mariage religieux), je pense qu'il serait temps de supprimer quelques jours fériés relatifs à des fêtes religieuses et d'en instaurer un nouveau le 9 décembre, jour anniversaire des lois de 1905.

Voilà pour la forme. Concernant le fond, si les homosexuels sont assez cons pour vouloir se marier, qu'on leur foute la paix.
  • "Le juif de Barletta", Le Monde. ****
  • "Infirmiers et aides-soignants refusent d'être des "pigeons"", Le Monde.
  • "Les données, puissance du futur", Le Monde. ****

15 commentaires:

  1. Je pense que tout est dit. L'armée sombre de la hiérarchie catholique, bras droit de la Droite (ou l'inverse), aurait intérêt à se faire oublier, surtout quand insidieusement elle se permet de soutenir ses membres fautifs.

    Ah, si les députés, à l'époque, avaient suivi le rapport remis par la commission concernant le PaCS jusqu'au bout, il n'y aurait même pas aujourd'hui de polémique sur le mariage pour tous et ses prolongements naturels.

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  2. L'intégriste va se montrer chiant, mais "a priori" est une locution latine, par conséquent sans accent sur le 'a'. Vous pouvez le compacter en un nom qui devient "apriori", pluriel "aprioris" dans votre cas. Il semble qu' "a-priori(s)" tienne aussi la route.

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  3. Sur l'inexistence de Dieu, je vous recommande le livre de Richard Dawkins "Pour en finir avec Dieu". Moins agressif que le "Traité d'athéologie" d'Onfray, mais plus scientifique, et peut-être aussi plus malin. En science, on ne peut jamais prouver l'inexistence d'une chose ou d'un phénomène - par exemple l'inocuité des OGM - mais Dawkins démontre qu'on ne peut pas affirmer comme c'est trop souvent le cas que science et religion évoluent dans deux dimensions inconciliables. Une croyance qui prétend expliquer l'origine du cosmos en général et de l'humanité en particulier ne peut en même temps s'abstraire de rigueur scientifique, et c'est là que le bât blesse.

    Au fait, qu'est-ce qu'un "savoir socialement validé" ?

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    1. Un "savoir socialement validé" ?
      C'est déjà un savoir accepté par la communauté scientifique concernée car on oublie trop souvent que la science progresse ainsi.
      Ensuite, cela passe par les dictionnaires, les programmes scolaires et universitaires, ...

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    2. Sur l'existence de Dieu, il existe un autre moyen. Vous connaissez le pari de Pascal. Eh bien, il suffit de le retourner. Parier que Dieu n'existe pas, et se comporter de façon le plus exemplaire possible sans se dire qu'un truc scrute vos faits et gestes. On se sent tellement plus détendu, quand pendant 20 ans votre entourage vous a bourré le crâne de croyances indémontrables, mais péremptoires.

      Une telle attitude éteint toute polémique, puisque c'est un choix personnel, lui aussi parfaitement indémontrable, mais en revanche justifiable au moyen d'arguments plus ou moins directs.

      Je m'approprie en quelque sorte la position de Laplace ( "Sire, je n'ai pas besoin de Dieu dans mon hypothèse" ) plutôt que celle d'Onfray, effectivement plus agressive, et plus contestable. Être agressif montre souvent qu'on est en position de faiblesse.

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    3. Le pari de Pascal repose sur un simple calcul algébrique : même si la probabilité que Dieu existe selon les canons de l'Eglise était infime, le gain correspondant resterait infini selon ces mêmes canons. L'espérance mathématique étant le gain pondéré par sa probabilité, elle est à son tour infinie. Il me semble difficile de retourner cet argument. En revanche, on peut contester l'infinitude du gain, et surtout s'attaquer au fondement même du problème : le dogme, puisqu'on est dans un système restreint. On peut aussi constater qu'au moins deux religions différentes proclament qu'elles seules mènent au paradis et toutes les autres à l'enfer. L'espérance mathématique d'entrer au paradis devenant alors nulle, autant renoncer et profiter de la vie.

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    4. Je vois que notre anonyme n'a pas saisi l'essence de mon raisonnement. J'explique mieux.

      Pour moi, ce que certaines religions appellent le paradis est une aberration. Soit celui qui est mort renaît sans corps, mais vierge comme un disque convenablement reformaté, c'est donc une personne nouvelle ; soit il se souvient, de tout, les bienfaits comme les horreurs, et reprendre une vie ne PEUT être que souffrance. Donc le paradis n'existe pas, ne DOIT pas exister surtout.

      Donc le gain de la présence présumée de Dieu est infiniment négatif. Faire le pari de son inexistence est éminemment souhaitable.

      "Profiter de la vie", c'est être en harmonie avec l'univers et ses semblables. Sinon, c'est être pervers. Voilà où réside mon pari. Mais non, surtout pas de Dieu, ni de son "paradis", dans mon hypothèse. Je trouve mon pari parfaitement cohérent. Ceci dit, il va violemment à l'encontre des "canons" catholiques.

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    5. Cavanna raisonne ainsi : Si Dieu existe, Dieu est bon, donc à la fin du monde, il "sauvera" tout le monde. Si il n'est pas bon, il "baisera" tout le monde, alors à quoi bon se faire chier à croire toute sa vie ?

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  4. Sic : « (…) homosexuels sont assez cons pour vouloir se marier, qu'on leur foute la paix. »
    Tout à fait mon cher Watson !
    Libre à chacun (e) de prendre Cupidon ou Sapho comme il l’entend …
    Le voyage de noce s’effectue soit à voile soit à vapeur … ce qui compte, c’est le bonheur partagé pour se rendre à Cythère ou à Lesbos !

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  5. C'est vrai qu'il est scandaleux de demander aux écoles confessionnelles d'enseigner le mariage d'un homme et d'une femme comme préférable à l'achat d'un gosse par deux barbus ou deux gouines, alors que les profs de gauche d'EN professent la théorie absurde du genre, en toute impunité, dans leurs classes !
    Cela pourrait être génant pour l'avancée que représente cette théorie totalement dingue ... Taisez vous, vilains homophobes de droite dans vos écoles rétrogrades ! Deux papas ou deux mamans : c'est l'idéal pour l'enfant...

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    1. Nous sommes un pays où la laïcité doit régner à l'école.
      Si je suis tout à fait partisan d'un débat public large et complet, laissons l'école en dehors de ça, dans le public comme dans le privé.

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    2. Comment identifier avec certitude un « anonyme » par rapport à un autre « anonyme »
      Il y a une règle qui me parait simple : savoir à qui on parle. « l’anonyme » agrégé de lettres et correcteur à ses heures perdues ou bien « l’anonyme » réactionnaire qui emploie des termes inappropriées pour caractériser les homosexuel(le)s ?
      Bref, la signature "anonyme" ne me semble pas vraiment correspondre à cette volonté....
      Sur l’enseignement catholique il est catholique, aurait dit M. De Lapalisse !
      A savoir qu’il défend les valeurs de l’église catholique puisque in fine, ces écoles sont placées sous l’autorité papale. A stade, rien de choquant.
      Mais, l’enseignement catholique, depuis la loi Debré de 1959, est sous contrat avec l’État. Les professeurs de ces institutions privées sont payés par l’État (vos impôts)
      Ces enseignants sont recrutés par des concours publics et tenus, sous contrôle des I.P.R, d’appliquer les programmes nationaux et tout ceci en respectant le « caractère propre » de l’enseignement catholique, garanti par la loi Debré.
      Ce que reproche V.Peillon soutenu par le Président de la République c’est que l’enseignement catholique s’engage en faveur de la manifestation prévue le 13 janvier contre le mariage pour tous.
      V. Peillon reproche donc à la hiérarchie catholique sont manque de neutralité.
      L’enseignement religieux, comme l’enseignement laïque doivent se tenir à une stricte neutralité en la matière
      A ce stade le débat ne porte pas sur : « quel est le mieux pour l’enfant » Et , personne n’interdit dans débattre hors cadre scolaire !

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    3. Pourquoi se gêner d'appeler à une manifestation anti- mariage/adoption homos ? Les profs l'ont fait combien de fois pour les manifs correspondant à leur voeux !
      "deux papas, deux mamans, c'est mieux pour l'enfant" dixit la petite gourde...

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    4. Allez, soyons triviaux pour une fois. Le mariage est une c.....rie, mais chacun est libre de s'en servir. C'est un point.

      Pour un enfant, ce qui compte, c'est l'amour de deux parents. Il n'ira pas voir ce qu'ils ont dans le slip, ce n'est pas son problème.

      Certains ont vraiment l'art de poser les mauvaises questions, celles qui sont inutiles.

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