mercredi 23 janvier 2013

Rythmes scolaires

Depuis près de 30 ans, c'est un thème qui revient régulièrement dans l'actualité parce que ces rythmes ont, plus que vraisemblablement, un impact important sur l'efficacité du travail et des résultats scolaires des élèves, et, bien entendu, à fortiori sur les plus défavorisés.

En France, vu les résultats de moins en moins bons de notre système éducatif sur quasiment toutes les statistiques internationales, se poser cette question semble donc, à priori, du bon sens.

Quels sont les faits ?

- La durée de l'année scolaire, chez nous, est une des plus courtes (37 semaines) des pays de l'OCDE et d'Europe.

- Chez nous, un écolier va à l'école 144 jours par ans, alors que la moyenne de jours travaillés des pays de l'OCDE est de 186 jours (et 193 en Allemagne).

- La semaine de 4 jours constitue, en Europe, une exception française et seule la Belgique s'en rapproche avec 4,5 jours.

-Rançon de la chose, comme nos programmes scolaires sont ambitieux, nous avons, en France la durée de classe imposée aux élèves la plus imposante d'Europe, avec une moyenne quotidienne (la plus élevée aussi) de 6 heures.

Il devrait aller de soi que, sur la base de ce constat, une des priorité devrait être de rallonger le nombre de jours de classe sur l'année et de diminuer les durées quotidiennes. Il devrait y avoir un consensus national sur cette priorité, en plein accord avec les conclusions unanimes des chrono-biologistes.

C'est le sens de la réforme Peillon qui, outre une meilleure répartition des jours de classe, entend consacrer davantage de temps à des activités péri-scolaires (sports, ...), afin de jouer sur les comportements scolaires: discipline, attention, coopération, vivre ensemble, ..., dont on sait qu'ils conditionnent les performances scolaires.

Il se trouve qu'à Paris, par tradition, les instituteurs n'ont jamais enseigné ni l'EPS, ni la musique, ni le dessin, (les élèves étant confiés à des enseignants spécialisés, il existait un statut d'enseignant d'EPS de la Ville de Paris qui intervenait dans les écoles primaires) et qu'ils tiennent absolument à préserver ces privilèges, ce qui explique le succès de cette grève des instits parisiens.

Ceci dit, cette réforme, au delà de la réaction corporatiste des enseignants du primaire qui souhaitent rester à 4 jours de travail par semaine, bute sur un certain nombre de points et au premier chef, celui de transférer les coûts induits par une demi-journée de classe supplémentaire (personnels de service, chauffage, électricité, encadrement d'activités péri-scolaires) sur des municipalités qui n'en ont pas forcément ni les ressources, ni la capacité de les mettre en oeuvre pour la prochaine rentrée scolaire.

Et on voit là les limites des capacités d'un V. Peillon, pressé, quelquefois méprisant et obnubilé par l'espoir d'un destin national.
  • "Eau potable : «On a de vrais problèmes liés aux résidus médicamenteux»", Libération.
  • "Le PS marseillais s'apprête à débarquer Patrick Mennucci", LibéMarseille.
  • "Gaz de schiste : ne dites plus "fracturation", mais "massage de la roche"", Le Monde.
  • "L'école, ou le triomphe du corporatisme", édito du Monde.
  • "La fraude fiscale coûterait jusqu'à 80 milliards d'euros à l'Etat", Le Monde.

5 commentaires:

  1. Les rythmes scolaires, ça n'existe pas, à la rigueur on pourrait parler des rythmes de chaque personne.

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    1. Je n'ai fait que reprendre une expression usitée pour parler de ce problème.

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  2. Les enseignants ont raison !
    Rien à gagner pour les enfants qui ne verront absolument pas leurs journées raccoucies...tout au contarire un matin de plus à se lever tôt de plus, et un temps passé à l'école plus important.
    Des frais ,comme vous le soulignez, supplémentaires pour les municipalités, donc pour les contribuables...
    Une décision non accompagnée sur le fond, uniquement pour satisfaire la FCPE !
    Lucienne BLANCO

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  3. Connaissez vous vraiment les enfants pour écrire ça ? et monsieur Peillon ? D'ailleurs qui s’intéresse vraiment aux enfants dans cette histoire ?
    Personnellement je m'occupe et me préoccupe assez des enfants pour savoir qure pour eux ce n'est et ne sera pas un progrès!!!
    C'est juste un aboutissement de l'évolution ( de la "reculade") de notre société! Dont on retrouve l'idée dans le leitmotiv de notre bon Nicolas: travailler plus ...je ne dis pas pour gagner plus.Ce qu'on a seriné aux parents c'est que les vacances étaient compliquées. Surtout quand les grands-parents n'auront plus de retraites! Car c'est ça le problème: que faire des enfants quand on a mis tout le monde(enfin presque au boulot!). Le sort de ses enfants qui ne peuvent même plus être malades car les parents ne peuvent ou ne veulent surtout pas s’arrêter, permettez moi de vous dire que beaucoup s'en moque! Ce qu'il faut même à 2 ans, à 3 ans, à 6 ans tout le temps c'est bosser et que les parents bossent et ne se posent plus de questions sur leurs enfants et m^me l’intérêt d'en avoir fait.

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    1. Tirouce a raison. Il est bien évident que le monde entier nous envie notre EN et le merveilleux niveau de nos enfants. Ça fait du bien de constater qu'un commentateur de blog en sait beaucoup plus qu'un ministre forcément incompétent.

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