mercredi 27 février 2013

Italie

Le résultat des élections italiennes ne me surprend que peu, excepté le score élevé de l'érotomane corrompu et corrupteur, menteur invétéré et démagogue, Berlusconi.
Ces résultats sont, avant tout ceux du discrédit des partis politiques traditionnels, discrédit amplement justifié par les corruptions, les combonazione, le Spectacle, l'oubli de l'intérêt général où se complaisent ces politiques professionnels depuis des années outre-Alpes. A ce jeu là, Berlusconi est le roi, maîtrisant d'un côté l'argent, de l'autre les médias...
Comme le dit le NouvelObs: "C’est toute une classe politique qui a raté son examen de passage. En contrepoint se dessinent déjà les nouveaux contours des partis de demain : ils devront être plus assimilables à des mouvements et devront intégrer et promouvoir des monsieur-tout-le-monde, d’authentiques antithèses du politicien".

Ce sont ces politiques qui sont responsables de la situation actuelle et des dettes publiques (120% du PIB) accumulées. Ce sont ces politiques qui sont responsables de l'impuissance de l'état italien et, dans ce contexte, le succès d'un Beppe Grillo qui tranche avec la médiocrité glauque des personnels politiques en place, des politiques compromis avec les mafias (sa liste fait 30% en Sicile) et/ou soumis à la finance n'est donc pas étonnant.

Le centre- gauche n'atteint pas les résultats qu'on aurait pu escompter. Son passé trouble, ses atermoiements et hésitations, son social-libéralisme, ses choix de coller à une Europe  soumise aux financiers et aux lobbies se paye aujourd'hui alors qu'elle aurait dû, vu le contexte social, espérer sortir très largement en tête des urnes.

Mario Monti paie l'austérité qu'impose l'Europe allemande qui continue de préférer les intérêts du capital et de la finance à une inflation modérée pour résorber des dettes publiques qui, toutes, n'ont fait qu'enrichir les plus riches. Une Europe de l'austérité qui  élabore sa politique, dans le secret des commissions, contre les peuples européens.

A voir les personnels politiques à leur solde dans une situation inconfortable, les bourses européennes s'écroulent et l'inquiétude gagne même les USA. Comme le dit Libération: "Le cauchemar des marchés financiers : une nouvelle coalition impuissante, ou moins résolue que la précédente à sabrer dans les dépenses publiques et à «flexibiliser» le marché du travail; ... une Europe prenant acte de l’hostilité croissante des citoyens à son égard...".

C'est toute la politique européenne, dictée par la finance mondiale, de faire payer leurs crises aux peuples qui est remise en cause car ce qui se passe en Italie risque de relancer la crise bancaire européenne et de s'étendre à la Grèce, l'Espagne, au Portugal, ... Et nous savons que la France n'en est pas loin malgré un chloroforme hollandais qui se dissipe... Les taux d'emprunts s'envolant, beaucoup de banques européennes risquent de tomber en cas de défaillance italienne, relançant une crise financière qui dépassera largement celle de 2008.

La main-mise sur la démocratie de machines électorales aux ordres de la finance mondiale va-t-elle, enfin, être remise en cause ? Nous le saurons, à mon avis, dans les deux trois ans qui viennent.
  • "Les Bourses européennes affolées après les élections en Italie", Challenges. Voir aussi Libération, et "Elections italiennes : "un coup de tonnerre en Europe"", Le Monde, et "Le "Basta cosi !" des électeurs italiens", Le Monde.
  • "... la social-démocratie n'est plus, aujourd'hui, qu'un cadavre vivant dont l'inadéquation aux aspirations populaires les plus profondes atteint un tel degré que les plus dangereuses tentations profitent et profiteront du rejet qu'elle suscite...", Huffington Post.
  • "Rached Ghannouchi, l'homme qui a trahi la révolution tunisienne", Jeune Afrique.
  • "Jeremy Rifkin : «Créer un Internet de l’énergie»", Libération.
  • "Rythmes scolaires : Vincent Peillon entre audace et maladresse", Le Monde.
  • "La promesse de stabilité fiscale en 2014 paraît d'ores et déjà intenable", Le Monde.
  • "Les animaux du bassin de la Loire contaminés par des polluants", Le Monde.
  • "Des maisons de semences paysannes pour se libérer de l’agrobusiness", Alter-Echos.
  • La triste qualité de l'air niçois: Le petit Niçois.

16 commentaires:

  1. Le problème de l'Europe n'est pas financier ! Le problème est l'incroyable gabegie, la vie à crédit, la perfusion au déficit, l'assistanat, les privilèges couteux, le développement du fonctionnariat sans justification, des nations européennes depuis 50 ans ...

    Vivre comme des riches, sans création de richesses.

    Quand on dépense plus que ce qu'on gagne ... on se plante. Mais va faire comprendre ça aux gens de gauche : vous serez traité de sale libéral de droite !

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    1. Le problème est, surtout, que, alors que les dividendes étaient, il y a 30 ans, de l'ordre de 7 à 8% des bénéfices, ils sont maintenant de 15 à 30%.
      IL est aussi que les tranches marginales hautes qui étaient, partout, de 70% il y a 30 ans, sont maintenant à 40-45 et que la courbe des dettes publiques est parfaitement parallèle à celle des inégalités.

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    2. Euh, vous connaissez des entreprises qui reversent 30% de dividendes annuels ? Merci de me tuyauter, je veux bien investir.

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  2. S'il y avait le retour à une inflation "modérée", tu penses que subitement les salaires se mettraient à suivre l'inflation ?

    Je pense au contraire que les entreprises en profiteraient pour baisser le "coût" du travail en continuant de ne pas augmenter les salaires.

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    1. Je n'en sais rien, cela dépendra de la mobilisation des salariés. Mais une inflation modérée ferait aussi repartir la machine économique, tout en diminuant mécaniquement les dettes publiques.

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    2. @Jef
      Sic : » repartir la machine économique, tout en diminuant mécaniquement les dettes publiques »
      Mais vous persistez de billets en billets, dans une ERREUR gravissime
      Vous êtes , toute chose égale par ailleurs, sur la ligne Mélenchon de l’inflation « modérée » et qui rêve d’une manière ou d’une autre à un retour à la régulation étatique et au keynésianisme des « trente glorieuses ».
      C’est TERMINE cette époque ! Arrêtez de regarder dans le rétro !
      Relisez les traités de L’UE et LA mission de la BCE concernant l’inflation …. : - (
      Même si nous sortons de l’UE avec un retour du franc cela ne CHANGERA rien au problème de FOND !
      Pour que ça « redémarre », il faudrait détruire TOUT le surplus de capital. Donc, passer par une crise qui fera de très nombreuses victimes.
      La reprise de la croissance suppose la reprise de la production réelle de valeur donc l’emploi de travail PRO-DUC-TIF !
      Comme le « capitalisme » ne produit plus ou plus suffisamment dans les salles des machines , il le fait dans les salles de marché (financiarisation) seul moyen de faire (encore) de la plus-value !

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    3. Je défendais l'option d'une inflation modérée avant Mélechon et, ne voyant pas se profiler l'ombre d'un grand soir, je préfère cette solution.

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    4. @Jef
      Curieux de revenir sans cesse au « grand soir » lorsque j’évoque les causes de la crise du capitalisme et ses conséquences !
      Vous pouvez calculer le taux d’inflation nécessaire et suffisant avec les calculateurs les plus puissants de la planète, ce remède est un cautère sur une jambe de bois.
      Si cela suffisait pour améliorer la situation économique mondiale, les « grands de ce monde », seraient prêts lâcher quelques miettes pour sauver l’essentiel. Mais cela ne servirait à RIEN car, la cause n’est pas là !
      Concernant l’inflation , encore faudrait –il convaincre l’Allemagne, qui craint de voir la « planche à billets » s’emballer en créant une inflation qui ne serait plus maîtrisable, comme ce fut le cas pour elle pendant la République de Weimar. Vous connaissez la suite de l’Histoire

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  3. « On ne se définit pas par des racines, mais par des routes. » Amin Maalouf
    Ceux ou celles qui ont décidé de suivre la route « Berlusconi » ou « Grillo » ses sont trompés de direction !
    Cependant, lorsque l’on est au bord du désespoir, on est prêt à se jeter dans les bras du premier « jésus christ » faute de Pape (démissionnaire) qui promet le paradis !
    L’effondrement des partis politiques « transalpins » traditionnels est patent !
    Là-bas aujourd’hui, ici demain, une « jeanmarine » s’habille chez « Grillo »

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  4. Vu la décrépitude du paysage politique italien, j'aurais vraisemblablement voté Grillo, pas pour me jeter dans ses bras, mais pour marquer mon mépris des autres.
    C'est ça ou s'abstenir.

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    1. @Jef
      J’hallucine ! C’est une erreur de plume ?
      Vous sombrez dans le populisme le plus grasse !
      Il faut vous reprendre et vite
      « Grillo » veut supprimer les syndicats, etc …
      Le mépris des partis politiques , vous devez savoir où cela conduit lorsque l’on donne les clés du camion à ce type d’individu !
      Bref, je me garderai bien de prendre cette ineptie pour le tout de votre pensée, un moment de faiblesse intellectuelle pour l'ensemble de votre réflexion, et c'est pourquoi je dépose ma réponse attristée sur votre dérapage !

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    2. Ho ! Ho ! Bruno ! Les syndicats, c'est super sur le plan local, mais les confédés sont des catastrophes, des agents de la répression : elles, au moins, doivent sauter, car elles freinent les revendications et les grèves au lieu de les soutenir. On a l'habitude.

      Quant aux "partis politiques", l'exemple de l'UMP, du PS, mais d'autres aussi, presque tous en fait, fait plus que douter de leur pertinence. Ce ne sont que des "machines à faire gagner" le poulain désigné par quelques pontes obscurs.

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    3. @babelouest
      Sic : « Ho ! Ho ! Bruno ! Les syndicats, c'est super sur le plan local, mais les confédés sont des catastrophes, des agents de la répression »
      Vlan pour la 2eme lame encore un grand moment d’égarement intellectuel !
      Je défends bec et ongle les syndicats comme type d’organisation pas les dirigeants (bureaucrates) des centrales qui, chacun le sait , ne sont pas toujours soucieux de l’intérêt des salariés.
      Je défends le droit de s’organiser dans des syndicats indépendants du pouvoir quel qu’il soit !
      Et l’autre « bouffon » transalpin il veut les interdire … vous ne vous doutez pas pourquoi !
      Ce dont je suis presque certain c’est que le « bouffon » milite (en secret) pour des syndicats intégrés à l’appareil d’état pour faire suer le burnous
      Quant à l’interdiction ou dissolution des partis politiques, cela coïncide toujours avec les heures les plus noires de l’histoire.
      Que le PS soit devenu une confédération de baronnies, plus ou moins autonomes, appuyées sur les régions, les départements, les grandes villes, personnellement peu me chaut, C’est l’affaire des militants de faire le « ménage » ou d’aller voir ailleurs.
      Bref, sous prétexte qu’il y a bureaucratisation des appareils syndicaux et politiques il faudrait les supprimer !
      Il faut vous reprendre avant de sombrer dans le gauchisme le plus pur ! A votre âge ce n’est pas sérieux !

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  5. Elections : pièges à cons !

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  6. Le vote Grillo est un vote de désarroi : STUPIDE pour ceux qui accordent du crédit à la démocratie représentative, dont je ne suis pas !

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    1. A tout prendre, c'était le seul logique, et probablement le plus "propre".

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