samedi 2 février 2013

Le samedi à Bamako

Crédit: paris-Match
J'ai eu la chance de travailler quelques années en Nouvelle- Calédonie, en partie sur les Iles et les petites communes de l'intérieur, notamment pour accompagner des projets de développement local. J'ai eu l'occasion, encore de faire la même chose à Wallis.

Ce qui avait frappé l'occidental laïc que je suis était la nécessité de ne pas se contenter de bosser avec les institutions (communales, provinciales, ...), ce qui condamnait à un échec quasi-certain, mais d'associer les chefferies coutumières et même les églises, voire les regroupements politiques à ces processus.

Le temps tribal étant sensiblement plus long que celui (déjà long) de l'institutionnel, la patience était nécessaire si l'on voulait pouvoir espérer aboutir à un résultat souvent infléchi par ces différentes négociations. Ceci dit, c'était le seul moyen d'atteindre significativement les buts escomptés.

Je pense qu'il se passe la même chose au Nord Mali où, malgré la prise de Kidal, les massifs désertiques environnants sont vraisemblablement devenus les repaires de ce qui reste d'Aqmi et du Mujao. Les déloger de là ne sera pas facile et s'il s'y installent tranquillement, cela signifie de la guérilla, des attentats et des enlèvements dans toute la région et pour longtemps.

C'est le MIA, qui se réclame de l'Islam, vient de se séparer d'Ansar-Dine et de dénoncer le terrorisme qui a chassé les intégristes d'Aqmi de Kidal, comme je le supposais mardi dernier. Conscients de sentir encore le soufre, ils ont fait alliance avec ce qui restait du MNLA (laïque) après que ces derniers se soient fait étriller par les islamistes dès le début.

Le MIA est implanté et soutenu par les chefferies et tribus locales touaregs alors que le MNLA, plus mélangé ethniquement et plus politique, ne l'est pas.

Il ne sera pas possible de "finir le travail", c'est à dire de détruire Aqmi et ce qui reste du Mujao sans une participation active du MIA et du MNLA, ce qui signfie que:

- Bamako accepte d'entamer des négociations avec le MNLA (ce qu'il semble prêt à faire), mais aussi avec le MIA (ce qu'il semble résolument refuser).

- Sans aller jusqu'à l'indépendance (ce à quoi le MNLA semble avoir renoncé et où l'on attend les positions du MIA), les termes d'une autonomie du Nord-Mali soient négociés.

C'est le principal objet de la visite de F. Hollande au Mali (à Bamako et Tombouctou) ce samedi,... En lui souhaitant d'aboutir.

Sur la complexité de la situation: "Nord-Mali : « C’est maintenant que la guerre va commencer »", Rue 89. "Le massif des Ifoghas, l'antre des islamistes", NouvelObs et "Kidal a peur", NouvelObs.
Voir aussi, hélas, l'opinion des députés à Bamako, et celle, un peu plus ouverte, du Président Traoré.
  • "Philippe Saint-André : "Le XV de France doit devenir la priorité du rugby français"", Le Monde. "On a un problème en France : nos jeunes joueurs ne jouent pas assez car il y a beaucoup d'étrangers en Top 14 et nos 33 meilleurs, qui jouent, le font beaucoup trop".
  • "Comment (ne pas) être (cyber)espionné ?", Bug Brother.
  • "Les astuces des élus pour arrondir leurs fins de mois", L'Expansion.
  • "ArcelorMittal : fermer Florange et... empocher des millions ?", NouvelObs.
  • "Dans le tennis, le dopage n’est plus tabou", NouvelObs.
  • "Nous franchissons le mur du temps", Lois des réseaux. *****, et l'association Prospective 2100.

1 commentaire:

  1. Est-ce en quelques heures que Hollande "comprendra" pleinement la situation, les enjeux, les contextes, les affinités positives ou négatives entre les tendances en présence ? On peut en douter, d'autant que les impératifs économiques de la Françafrique resteront toujours présents.

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