A vot' bon coeur...

Le dernier n° (322) d'Alternatives Économiques comprend un article intitulé: "Revenus des grands patrons : la dérive continue", expliquant: "Depuis les années 1990, les rémunérations des grands patrons se sont envolées sous l'effet des techniques de gouvernance d'entreprise visant à resserrer les liens entre actionnaires et dirigeants. Les tentatives pour maîtriser cette flambée économiquement injustifiée et socialement inacceptable ont échoué jusqu'ici". Explications...

-  "Dans les années 1990, la France a emboîté le pas aux Etats-Unis. Entre 1998 et 2005, le revenu moyen des 90 % les moins riches a augmenté de 3,1 %, alors que celui du 1 % les plus aisés s'est accru de 13,6 %. Et parmi ces plus riches, le 0,01 % le plus élevé voit ses revenus progresser de 29 %, et le 0,001 % (les 3 500 contribuables les plus riches) de 51 %"... "La principale cause de ces dérives françaises et américaines est l'adoption, depuis une vingtaine d'années, des techniques de corporate governance (gouvernance d'entreprise) ayant pour but de resserrer les liens entre les actionnaires et les mandataires sociaux. Pour que le dirigeant opérationnel concentre tous ses efforts sur la maximisation du cours de l'action, on le rémunère en grande partie par des stock-options ou des actions gratuites, de sorte que sa rémunération s'accroît fortement lorsque l'action grimpe".

- "La rémunération d'un dirigeant est en effet multiforme. Il y a d'abord un fixe, indépendant des performances de l'entreprise ; il ne représente qu'une faible part des rémunérations des dirigeants (24 % en 2011 en France). S'y ajoutent une part variable, fonction des résultats annuels, et une rémunération différée constituée par des stock-options ou des actions gratuites. De plus, cette rémunération est souvent complétée par des avantages en nature (voiture, logement, personnel de services) et par des jetons de présence, des indemnités de départ, une retraite "surcomplémentaire", etc..."

-  " En 2001, la loi sur les Nouvelles régulations économiques (NRE) a imposé aux entreprises cotées de rendre publique la rémunération de leurs dirigeants dans leur rapport annuel. Et afin d'éviter que l'Etat ne leur impose des règles plus contraignantes, l'Afep - qui regroupe les dirigeants des grandes entreprises et le Medef  - a adopté en 2003 un "code de bonne conduite" (révisé en 2008) auquel les grandes sociétés sont censées se soumettre volontairement".
Je me souviens avoir écrit sur ce blog, à l'époque, que c'était un exemple à suivre et qu'il fallait exiger des dealers, assassins, violeurs, pédophiles, voleurs et escrocs de tous poils qu'ils se rédigent un "code de bonne conduite" en espérant qu'ils l'appliquent. Quelles économies en personnels policiers et gardiens de prisons cela permettrait...

- "En 2011 toujours, la rémunération moyenne d'un patron du CAC 40 a été de 4,25 millions d'euros, soit 254 années de Smic. Les 80 dirigeants des autres sociétés du SBF 120  (les 120 sociétés cotées les plus grosses) ont gagné en moyenne 2,06 millions, soit 123 ans de Smic. Les patrons français ne sont toutefois pas les mieux payés d'Europe. Ils se situent un peu en dessous de la moyenne".

A vot' bon coeurs M'ssieurs Dames..!

--> Par ailleurs, habemus papam, mais: "Cela dit, l’Eglise d'Argentine, dont Bergoglio était le primat avant de devenir le nouveau pape, est une des plus contestées d’Amérique latine pour sa passivité, voire sa complicité, à l’égard de la dernière dictature militaire (1976-1983). Le national-catholicisme était l’idéologie dominante des forces armées, qui comptaient avec la bénédiction de la hiérarchie de l’Eglise", America Latina.

• Robert Castel est mort. Deux de ses dernières interviews dans NouvelObs, ici: "Banlieues: état d'urgence" et là: "Tout ne s'est pas effondré, mais...".