lundi 11 mars 2013

Internet et les jeunes

Un intéressant article dans Alternatives Économiques n° 332 ( Mars 2013) sur le sujet, et dont le chapeau explique: "Internet n'est pas un obstacle à la socialisation des nouvelles générations. Son utilisation, au contraire, a plutôt un effet positif". Quelques extraits:

- "Il a fallu trente ou quarante ans entre le moment où le téléphone fixe, la télévision ou la chaîne hi-fi ont été lancés sur le marché et celui où les trois quarts de la population ont été équipés. Avec le téléphone mobile, cela n'a mis qu'une quinzaine d'années. En 2011, 75 % des Français disposaient d'une connexion Internet et 85 % avaient un téléphone mobile, contre respectivement 4 % et 11 % en 1998".

- "Mais le plus frappant chez les jeunes, c'est qu'il n'y a quasiment jamais eu de fossé numérique entre classes sociales. Il y a toujours eu des écarts extrêmement faibles de taux d'équipement entre enfants d'ouvrier, de cadre, d'employé, de profession intermédiaire ou de profession libérale. Les ouvriers comme les employés ont fait des efforts financiers importants pour que leurs enfants aient accès à Internet".

- "... il y a des différences considérables d'usage. C'est une chose d'être équipé, c'en est une autre d'utiliser Internet soit pour se divertir, soit pour se former ou pour préparer ses devoirs.... Une étude de l'OCDE réalisée il y a deux ans montre que plus un enfant d'ouvrier utilise Internet, plus ses résultats scolaires se dégradent. Inversement, plus un enfant de cadre utilise Internet, plus ses résultats scolaires s'améliorent. Passer du temps sur Internet n'est pas bien ou mauvais en soi, cela dépend de ce que l'on y fait. Malgré la démocratisation des équipements, ce fossé culturel perdure et les inégalités se reproduisent".

- "L'école aurait pu jouer un rôle de limitation des inégalités dans les usages... Mais, surtout, l'utilisation des nouvelles technologies est assez peu intégrée aux programmes et au contenu éducatif des enseignants. Cela se fait de plus en plus, bien que, pour l'essentiel, cela dépende de la bonne volonté d'un professeur passionné".

- "... les gens qui sont complètement immergés dans les réseaux sociaux virtuels sont aussi des personnes très connectées dans leur réseau social réel. Internet n'est pas une toile d'araignée dans laquelle certains jeunes vont se retrouver prisonniers. C'est un outil de mise en relation"... "Surtout, les jeunes qui passent plus de deux heures par jour sur Internet s'investissent autant dans les associations que les autres et ils sont autant intégrés dans un réseau relationnel amical que la moyenne. En revanche, regarder la télévision est moins propice à la socialisation. Les jeunes qui passent beaucoup de temps devant le petit écran s'engagent nettement moins dans la vie associative. Mais la pratique de la télévision est en train de s'effondrer. Le temps que l'on a dans la journée est limité et il y a des effets de substitution très nets : avant 30 ans, on passe désormais plus de temps devant Internet que devant la télévision".

- "Ceux qui sont complètement immergés dans les réseaux sociaux sont bien moins paranoïaques, vigilants ou craintifs par rapport à la protection de leur vie privée. Ils voient d'abord les avantages qu'il y a à pouvoir commenter en direct leur vie. Cela fait partie intégrante de leurs habitudes de communication.
Ils ne sont pas naïfs pour autant, mais moins prudents que leurs aînés. Ils sont conscients qu'il peut y avoir des dérapages : 28 % des adolescents et 40 % des 18-29 ans pointent le manque de protection des données personnelles comme principal frein à l'utilisation d'Internet, devant le coût ou la complexité d'usage. Mais ce n'est qu'à partir de 25 ans que les jeunes commencent réellement à mettre des limites et à se préoccuper de leur image vis-à-vis de recruteurs potentiels".

En espérant que ces extraits vous auront donné faim et envie d'acheter ce magazine, qui propose bien d'autres articles fort intéressants.

15 commentaires:

  1. Effectivement, les jeunes sont bien plus sur les réseaux sociaux que leurs aînés. Pour ma part je n'y vais pas. Je trouve que les blogs, c'est tellement mieux ! Et on y fait des rencontres si intéressantes !

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  2. "Mais le plus frappant chez les jeunes, c'est qu'il n'y a quasiment jamais eu de fossé numérique entre classes sociales."

    "Une étude de l'OCDE réalisée il y a deux ans montre que plus un enfant d'ouvrier utilise Internet, plus ses résultats scolaires se dégradent. Inversement, plus un enfant de cadre utilise Internet, plus ses résultats scolaires s'améliorent."

    Il y a fossé numérique ! Comment peut-on ne pas voir la contradiction entre équipement et usage ? Tout change pour que rien ne change ...

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    1. C'est tout l'intérêt de l'article...

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    2. J'aime bien les portes ouvertes... mais alors ... pourquoi des portes ?

      (juste avant de "prouver qu'on est pas un robot !"...)

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    3. L'auteur distingue l'équipement de la fonction, et le lien entre la fonction et les résultats scolaires, le tout relié aux variables de catégories socio-professionnelles.
      Alors que, d'habitude, on a un discours globalisateur, tout bon ou tout mauvais et pour tous.
      Mais je comprends que pour un "sachant" tel que vous, ce soit du détail sans pertinence.

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    4. L'article est mal foutu ...

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  3. « En 2011, 75 % des Français disposaient d'une connexion Internet et 85 % avaient un téléphone mobile, contre respectivement 4 % et 11 % en 1998 »
    EXACT ! Mais , c’est une évidence puisqu’en 98 le 1er réseau 1 G de la GSM (mobile) était déployé
    Quant à l’Internet en 98, les connexions « privées » s’effectuaient en très grde majorité via un Modem bas débit connecté sur le réseau téléphonique !
    Le déploiement de masse de l’ADSL est arrivé au début des années 2000.
    Sous forme de boutade, la revue « Alternatives » aurait pu écrire : en 1990 pas de mobile et pas d’Internet !
    En 20 ans : une progression foudroyante !
    L’arrivée de l’Internet dans chaque foyer ne modifie pas fondamentalement le « fossé » culturel entre classes sociales. Bah oui … encore une tautologie
    Vous pouvez avoir la possibilité d’accéder à une gigantesque bibliothèque de données ; si personne ne vous aide à lire, comprendre et développer un esprit critique sur les infos, vous ne risquez pas de devenir « instruits » !
    RIEN ne vaut un prof qui échange face à des gamins … vous connaissez cela mieux que moi !
    « (…) auront donné faim et envie d'acheter ce magazine »
    Si Ph .Frémeaux (boss d’Alternatives Economiques ) ne vous offre pas un abonnement d’un An à sa revue… c’est un ingrat !

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    1. Ah, Bruno, si vous savez tout aussi...
      L'auteur de l'article est au Credoc et je trouve son analyse, en terme de consommation, "confirmante" de ce que nous sentions tous.

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  4. @Jef
    je ne sais pas TOUT [je ne suis pas (encore) Pape et donc infaillible] !
    Voulez vous que j'écrire "l'Article du CREDOC est génial!"
    je peux faire "brosse à reluire" pour espérer un abonnement gratuit :- )
    Trève de plaisanterie , Cela parait une évidence de dire qu'avant 98 le GSM et l'Internet n'étaient pas déployés et donc , pas accesible par le "vulgum pecus " que je suis ... et qq autres
    Pour le reste, une nouvelle technologie, quelle que soit celle ci (radio, TV, services sur téléphonie fixe: Minitel puis Internet...) ne tend pas à réduire les inégalités entre les "couches " (de préférence à classes )sociales
    l'important c'est le contenu transporté par les tuyaux et non le diamètre (débit) ou le type (fibre, ADSL, radio) du tuyau
    l'accès à la connaissance aux infos : c'est indispensable
    Mais , celle ci "balancées" sans explications , discussions, confrontations de point de vue ... permet peu de s'enrichir
    C'est le rôle de l'école pour nos chères têtes blondes

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    1. "C'est le rôle de l'école pour nos chères têtes blondes"

      Dans l'ordre :
      0/ la génétique, biologique et sociale
      1/ Internet
      2/ Internet
      3/ Internet
      4/ les copains
      5/ les parents
      6/ les livres
      7/ .... l'école !

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    2. Bruno: j'étais connecté à Internet en 1996, en Nouvelle-Calédonie, certes avec modem bas débit, mais avec 2 ou 3 ans de retard par rapport à la Métropole.
      Et cet article n'est pas "génial", simplement éclairant, du moins, en ce qui me concerne, il confirme ce que j'avais du mal à exprimer.

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    3. Eclairant .... à la bougie !
      (d'une banalité effarante pour les spécialistes)

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  5. @Jef
    Mon cher , vous faites une fois de plus, la démonstration que vous étiez, dès 96 , en avance pour votre âge et sur TOUT!
    Vôtre terminal c'était le Minitel Internet sous DOS 3.3 !
    En 96 connecté à Internet !? c’est- à –dire à l’entreprise (Inter-Net) qui faisait le ménage de votre palais ? : - )

    Sic : « (cet article ) confirme ce que j'avais du mal à exprimer ».
    Ne soyez pas timide, demandez lorsque les mots vous manque.
    La sémantique c’est une affaire de spécialiste ! : - )

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    1. Bruno, il semble que j'ai une meilleure mémoire que la votre.
      Je persiste sur la date et je peux même vous signaler que j'ai organisé, en 1997 et 98 les premiers NetDays de Nouvelle-Calédonie en partenariat avec l'Office des Postes et Télécom local.

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    2. @Jef
      Vous avez largement mérité vos palmes académiques pour ces essais lointains sponsorisés par la compagnie des câbles ultramarins
      Mais , l’ image (poissons en position immobile ) reçue sur votre écran soit disant émisse depuis Paris était en réalité une photo collée sur le tube cathodique du Minitel Internet !
      @JC
      L’amour et le françois sont où dans les programmes
      A propos d’école comme disait le cardinal de Retz (il n’est pas à Rome) : « il y a des conjectures où la prudence même ordonne de ne consulter que le chapitre des accidents »
      Nouvelle polémique à l’école … supérieure :Le projet de loi sur l’enseignement supérieur et la recherche (ESR), porté par Madame Fioraso (je ne connaissais pas cette Mme )
      Selon quelques vieilles barbes sic : « Le projet de loi ESR ambitionne d’expulser la langue française de l’enseignement supérieur et de la recherche » Ah bigre c’est gravissime !
      Parce que nos enseigné (e) s supérieur (e ) s causent et noircissent le françois « fluent » ?
      Les échanges via le Net , entre chercheurs de la planète s’effectuent dans la langue de Shakespeare ou plus exactement dans celle de l’oncle « Sam » non ?
      En français ! Ah Yes, I understand better why nobody understand my thesis !
      Dans l’accord PS /EELV ch 4 § 1 : « (…) formation à la coopération tout autant qu'à la compétition : c’est à l’école qu’un pays prépare son avenir. »
      Bah avec ces vielles badernes l’avenir, il est derrière nous !
      Acta est fabula. Ce que « Jacob Delafon » traduit par : [y a plus qu’à tirer la chasse d’eau ]

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