jeudi 28 mars 2013

Popularité

Photo: RMC
Le Monde.fr titrait, hier: "Hollande moins populaire que Sarkozy, dix mois après l'investiture". Bien que j'évite généralement de commenter les sondages, je ne peux éviter de m'interroger sur les résultats de celui-ci.

L'analyse du détail du sondage montre que, c'est dans ses électeurs du 1er tour que la chute est forte (-9%) et "C'est aussi la première fois que moins de la moitié des électeurs de Jean-Luc Mélenchon expriment leur confiance dans le président de la République [49 %, - 2 points]". Le Monde continue: "Le décrochage chez les jeunes (30 % de confiance chez les 18-24 ans) et les ouvriers (32 %, à - 10 points par rapport à février), deux électorats ciblés par M. Hollande pendant sa campagne, sont également des avertissements pour le pouvoir".

Constatons que:
- le 1er Ministre JM Ayrault ne joue pas le rôle de fusible traditionnellement dévolu à un 1er Ministre, même si sa côte est aussi calamiteuse.
- Certes, l'inversion de la courbe du chômage a contre elle, comme l'arrêt d'un train, une inertie forte et suppose du moyen terme. Idem pour la croissance qui a besoin d'un environnement économique favorable, ce qui n'est pas le cas.
- Une certaine cacophonie gouvernementale n'arrange certainement pas les choses. Mais, l'essentiel étant de faire parler d'eux, on comprend (hélas) les initiatives médiatiques désordonnées de ceux des ministres se voyant un grand avenir politique.
- Sans nous occuper des électeurs de droite qui n'ont que les expulsions de clandestins et de Roms opérées par M. Valls pour apprécier ce gouvernement.Sans nous occuper non plus de la belle mobilisation réussie par la droite sur le "mariage pour tous", réforme sociétale censée obtenir un soutien massif et obscurcie par la problématique de la PMA...
- L'énorme déception des électeurs de gauche, outre la déception de voir que la croissance promise ne vient pas, pas plus que la baisse du chômage, que le niveau de vie baisse, tient à l'ensemble des renoncements constatés: sur l'Europe, sur la grande réforme fiscale, sur les banques et la finance, sur le droit du travail où le Medef sort gagnant, sur un non-cumul des mandats a-minima, ... Bref, sur toutes les choix social-libéraux et l'habillage idéologique qui leur est fait.
- Cette déception se retrouve largement chez les (rares) électeurs Europe-Ecologie, déboussolés par la stratégie Duflot-Placé, et qui voient l'écologie embarquée, (1) dans une galère qui prend l'eau, et (2) s'aperçoit que sur tous les points litigieux (ND des Landes, gaz de schiste, nucléaire, agriculture verte, ...), les discours et les arbitrages leur vont à l'encontre de leurs attentes.

Ces électeurs de gauche, comme on l'a vu dans l'Oise ont commencé à voter avec leurs pieds et il est fort à craindre que ce mouvement ne s'amplifie au moins jusqu'aux Municipales.
J'ai voté Hollande au 2nd tour des dernières Présidentielles sans illusions, sachant ce qui se passerait, mais ils auront réussi le tour de force d'aller encore plus loin.
  • "Une baisse historique du pouvoir d'achat", Le Monde.
  • "Que fait le cerveau quand il ne fait rien ?", Le Monde. ****
  • "Guy Debord, un regard radical sur notre société", Télérama. *****
  • "Le prix du meilleur "œuf-mayo" parisien décerné à L'Auberge d'Chez Eux", Le Monde.
  • "Le niveau scolaire baisse, cette fois-ci c'est vrai !", Le Monde.

16 commentaires:

  1. Les gens de gauche ne comprennent rien au fonctionnement de l'Etat et de la Nation, aveuglés par leur idéologie simpliste "l'homme bon en bonne société"...Irréalisme bobo.
    Plus pragmatiques, les gens de droite gèrent mieux, en s'aveuglant moins sur les idées et plus sur l'argent ce qui leur fait faire moins d'erreurs d'analyse et de gestion. Réalisme.

    La vérité, c'est que ce que nous appellions la France, en gros celle que EN et l'Etat nous fantasment depuis toujours, cette France du passé révolutionnaire, universelle, coloniale, riche, porteuse de sens, elle n'existe plus !

    Et que personne n'est assez frais, innocent, honnête, pour dire STOP : le roi est NU ! Bâtissons une France intégrée dans une géopolitique absolument différente où nous sommes devenus tout petits, tendance déclin...

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  2. Le vengeur masqué28 mars 2013 à 08:43

    Le réalisme de droite a surtout consisté à faire exploser les chiffres d'endettement depuis 20 ans. Records pulvérisés sous Balladur et Sarkozy. Les élus de droite, avec leur court-termisme, sont généralement aussi nuls en économie que les électeurs de gauche avec leurs rêves de CNR. C'est pour ça qu'il vaut mieux avoir des élus de gauche, quitte pour les conspuer ensuite. Comme disait un grand patron après les législatives de 1995 : "les copains sont de retour, les conneries vont recommencer."

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  3. Pour une fois, je suis presque d'accord avec le masqué.

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  4. Bonjour,
    J'ai aussi un regret sur la grande réforme fiscale... car si elle ne se fait pas maintenant elle ne se fera pas (en tout cas telle qu'il la faudrait)
    Par contre j'ai toujours autant de mal à comprendre comment des gens qui n'ont pas voté pour un candidat au premier tour - soit plus de 70 % des français - peuvent se dire déçus.
    J'ai voté pour Hollande au premier tour en choisissant le candidat qui promettait le moins ; j'ai évidemment reconduit mon vote face à celui qui avait mis la France devant un déficit de 7,5 % du PIB.
    Je n’ai pas entendu de promesses de lendemains qui chantent ; de rasage gratuit ; de baisse des impôts (par Hollande car Sarkozy se permettait tout)
    Enfin si nous nous sommes débarrassés de Sarkozy, Angela Merkel – l’autre responsable de la crise en Europe – est encore bien présente.
    A+
    FX

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    1. Sarkozy et Merkel responsables de la crise en Europe ?.... Vous n'oubliez rien !!!??? Ni personne !!!??? Ni d'autres raisons géopolitiques ??? !!! Hallucinant...

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    2. Oui : Sarkozy et Merkel sont les principaux responsables de la crise en Europe
      Je les cite dans une phrase et j'oublie donc certainement beaucoup de choses :
      - La crise des subprimes est apparue aux Etats-Unis
      - Lehman Brothers était une banque américaine
      - Prévision de croissance mondiale 2013 : +3.5%
      - Prévision de croissance Etats-Unis 2013 : +1.4%
      - Prévision de croissance Union Européenne 2013 : -0.4%
      --> La crise est EUROPEENNE dans un monde en croissance forte (peut-être même non-soutenable pour Jef ?)
      C'est vrai que Sarkozy sauvait l'Europe 10 fois par semaine et souvent avant même de prendre son petit-déjeuner ! mais sans réforme structurelle et sans eurobonds
      Heureusement qu'il était là ! Et heureux ceux qui croient…
      A+
      FX

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  5. Les crises sont inhérentes au système capitaliste car il est sans régulation mondiale, ce qui est compréhensible en l'état actuel de la planète politique !
    Les crises que nous vivons sont mondiales. Sarko et Merkel, Hollande et Merkel, subissent.

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    1. Je veux bien vous croire JC, mais ce qui me dérange c'est que les mêmes qui ont provoqué ces crises en profitent pour faire les poches aux classes moyennes et aux plus pauvres.
      Un peu scandaleux, non ?

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  6. Le vengeur masqué28 mars 2013 à 12:56

    Pour une fois, je suis presque d'accord avec le JC. La crise est mondiale et principalement due à la baisse constante du rapport offre/demande des matières premières stratégiques, sans parler des crises agricoles. Personne n'ose dire que nous commençons à être trop nombreux sur la planète, surtout si tous ces sauvages veulent atteindre notre niveau de vie.

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    1. Il nous faut absolument la vigueur humaniste apte à nous défendre : tuons tous les sauvages qui en veulent à notre niveau de vie !

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  7. Se limiter aux « hommes politiques de droite gèrent mieux la « crise » … mais non ma brave dame,
    les « hommes politiques de gauche » sont meilleurs gestionnaires, formulations terriblement simplistes et qui ne permettent pas de comprendre les causes.
    Les crises financières font partie de la marche normale du mode de production capitaliste depuis qu’il existe.
    Jusqu’à présent, la « fièvre spéculative » apparaissait comme un état maladif du mode de production capitaliste que la crise et /ou la guerre venaient purger.
    Aujourd’hui, après 3 décennies de croissance après la seconde guerre mondiale, la spéculation financière tend à devenir le mode fonctionnement normal du système. Toute la production lui est soumise et n’existe plus comme une variante des placements financiers.
    La financiarisation de l’économie ne constitue pas une augmentation de la richesse réelle globale, mais un gigantesque transfert de richesses des salariés soit directement sous forme de baisse des salaires ou de main œuvre à très bas coût, soit indirectement par la mise au chômage d’une partie des salariés.
    L’endettement des états qui paraît catastrophique au contribuable, est au contraire une bénédiction pour le spéculateur.
    Car, c’est la dette publique qui est l’un des principaux leviers permettant le transfert des revenus des salariés vers la rente financière. En effet, la financiarisation du monde, c’est d’abord un essor spectaculaire des opérations sur les titres de la dette publique.
    Exemple en France , l’essor spectaculaire des opérations de titres de la dette publique pour la période 1986/1993 passe de 200 millons de dollars à 13,7 milliards de $.
    Le gouvernement PS aujourd’hui , comme hier le gouvernement UMP , appliquent avec plus ou moins de « brutalité » les consignes de la troïka (FMI /BCE/ UE) le tout dans le cadre mondial de financiarisation de l’économie mondiale.
    Ceux qui pensaient qu’avec un gouvernement PS redistribuerait mieux , se sont fait « enfumer ».
    Manquerait plus que le gouvernement soit populaire ... les sondeurs nous (vous) prennent pour des c...

    Bref, qui dit redistribution des richesses aujourd’hui, dit tailler dans le vif des profits !
    Or, la crise du mode de production capitaliste aujourd’hui, n’est pas une crise de sous ou surconsommation mais une crise du profit.
    Les politiques de droite voire d’extrême droite (avec leur retour au modèle Albanais) ne peuvent échapper aux contraintes mondiales.
    Les différences se font donc à la marge et, sur les questions sociétales (uniquement pour dissiper le bon peuple)

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  8. Plus on est long, moins on est bon !

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    1. pas totalement faux , désolé
      mais je veux éviter la caricature :
      "à droite que des lascars super" ; "à gauche que des buses incultes!"
      de plus les termes : "gauche" et "droite" ne sont plus aujourd’hui des critères pertinent pour définir une orientation et stratégie politique.
      Hier un gouvernement PS gérait le système (c’était leur fonds de commerce ; le réformisme) tout en défendant les congés payés ; la sécurité sociale ; les salaires …
      Aujourd’hui, compte tenu de la conjoncture, le gouvernement PS et leurs 2 pots de fleur « Verts » s’attaquent aux retraites, développe la flexibilité au seul profit du patronat et sous prétexte de la sucette « mutuelle pour tous » !
      Décidément le « pour tous » est devenu le chewing-gum des énarques PS
      bonne lecture

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  9. Le seul salut (oui, JC) est dans la mise à mort du capitalisme, du PROFIT, et un cheminement vers une économie de proximité, non-mondialiste. C'est ainsi que les accapareurs de richesses se retrouveront avec du vent dans leurs magnifiques "coffre-forts" (de simples lignes de crédit dans des paradis fiscaux, lignes de crédit qui ne représentent déjà pas grand-chose, et ne représenteront plus rien).

    Le monde n'est pas moins riche qu'il y a 50 ans, seule la répartition a changé. On peut penser que la saine réaction viendra des pays qui ont subi de plein fouet une paupérisation des presque pauvres, parce que ces pays-là n'auront pas le choix. L'U.E. les éjectera, et ce sera leur chance s'ils ont le front de faire l'audit de leurs prétendues dettes, qui sont souvent en fait des créances (cas de la Grèce, à laquelle l'Allemagne n'a toujours pas versé les dommages de guerre).

    Dans les années 50, on vivait local. Je le sais, j'ai connu. Se réadapter à un mode de vie plus frugal et plus sain n'est pas si difficile, si tout le monde s'y met. Les riches... une fois la Dette nettoyée de ses scories inutiles, ils le seront moins, voire pas du tout. Ils pourront toujours venir ramasser choux et pommes de terre avec les autres, cela leur fera de l'exercice gratuit.

    Non, rien n'est inéluctable, si suffisamment se lèvent pour l'affirmer par leurs paroles ET leurs actes.

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  10. Le vengeur masqué28 mars 2013 à 21:52

    Il est amusant de voir le Bab utiliser un ordinateur et l'Internet pour réclamer une économie non-mondialiste. Cohérence, quand tu nous tiens...

    Rêvez de vos années 50 occupées à gratter la terre, mon bon Bab. Avec des arguments comme ça, il est presque étonnant que vous arriviez quand même à faire 11% dans les urnes.

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  11. Une économie non-mondialiste ne signifie pas une info non-mondialiste Pour les besoins de chaque jour, on peut faire l'économie de la mondialisation. Les seuls échanges intéressants en commerce sont ceux de produits que l'un a, et pas l'autre. Faire venir ici des moutons néozélandais est d'un grand stupide. Une idée de lucre anglo-saxonne. En revanche, échanger des technologies pointues est une bonne idée.

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