lundi 6 mai 2013

Manif

Photo: Libération
JL Mélenchon semble avoir réussi son pari et avoir rassemblé beaucoup de monde hier, Place de la Bastille à Paris. Plus que les 30 000 recensés par la police, même si les 100 000 espérés n'y sont pas et si les 180 000 annoncés le sont encore moins.

Quels que soient mes désaccords, et ils sont nombreux, j'avoue que cela me fait plaisir de voir que le bluff social-libéral prend de moins en moins et qu'un embryon de résistance, dépassant largement l'addition du Parti de Gauche et du PCF, semble s'organiser.

"Mon ennemi, c'est la finance", disait-il. On a vu comment la loi sur les banques aura concerné, finalement, moins de 2% de leurs activités. On a vu, aussi, comment notre Président s'est couché face à Mme Merkel et ce qu'il en est advenu de la grande réforme fiscale promise. Son seul souci, c'est la "croissance", aveugle sur le fait qu'elle sera lente et très molle pour, au moins deux ou trois dizaines d'années et toutes les boîtes à outils du monde n'y changeront rien, de la même façon que le meilleur des plombier ne peut rien quand l'eau n'arrive pas.

S'il est hors de question de le rendre responsable de tous nos maux, on peut au moins lui reprocher de ne même pas essayer un certain nombre de choses qu'il avait annoncé et il est normal, voire moral que ceux qui ont voté pour lui, même, comme moi, sans illusions, ne soient pas contents.

Il a choisi, avec son compère Moscovici, comme il l'avait fait avec Cahuzac, l'austérité. De ce fait, 1) le chômage va continuer à augmenter, 2) la consommation baisse et va continuer à baisser et donc, 3) les recettes fiscales vont baisser, rendant impossible, comme en Grèce, au Portugal et en Espagne, de tenir l'échéancier de retour à l'équilibre et augmentant la dette.
Ineptie idéologique économique qui n'a pour seul mérite que de conforter la rente et continuer à faire croître les inégalités.

Face à cela, le discours des ténors du PS et du gouvernement tourne à vide: "Tout ce qui divise la gauche est nuisible". Ce qui signifierait qu'il n'est d'autre solution que d'applaudir F. Hollande et H. Désir, de se pâmer devant leurs discours, de soutenir toutes leurs réformettes, y compris celle massacrant le droit du travail.

Ceci dit, abandonner l'austérité et le l'appel (vain) à la croissance, ne suffira pas. Il va falloir, certes, ne plus causer de dommages irréversibles à la nature, produire et consommer mieux et moins, rendre au travail son utilité sociale et, peut-être surtout enrayer cette spirale infernale de la hausse des inégalités, cassant cette logique financière folle qui annonce de nouveaux désastres. C'est une transition sur presque une génération qu'il faut entamer.

Dans cette atmosphère tendue, néanmoins un grand éclat de rire, qui a accueilli la dernière clownerie de P. Moscovici: "L'austérité en Europe, c'est fini"...

8 commentaires:

  1. Les 30 000, ce n'est pas la police, c'est Valls lui-même qui les sort de son chapeau. La police n'a pas compté. Quant aux 100 000, selon des présents, ils y étaient largement. Sans atteindre les 180 000 bien sûr.

    Pendant ce temps-là les austères de bois persistent et signent, provocateurs en diable. Ils vont finir avec une belle course à l’échalote, si cela continue.

    Reprenons la citation "Tout ce qui divise la gauche est nuisible" : comme ce gouvernement de pantins n'est pas de gauche, comme il fait tout pour tenter de diviser la gauche, c'est lui-même qu'il doit récuser. Ya basta !

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    1. Le Monde parle de 50 000 personnes. Mais on ne va pas discuter là dessus.

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  2. Peu de monde au regard de la gravité de la situation, et du mécontentement supposé : on est pas près de changer les choses avec 30000,100000,où 180000 personnes dans la rue; et cela après le fiasco du 1er mai....
    La droite et son extrême ne peuvent que se réjouir!
    je suis dégouté !
    rb

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    1. Je vous rejoins un peu. Mais je crois que cette manif peut remobiliser, au moins un peu.

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  3. Abandonnons la sempiternelle querelle sur le nombre de participants.
    Existe –t-il encore en France des forces prêtes à se mobiliser pour une alternative radicale au système actuel?
    Une manifestation pour faire quoi et, pour aboutir à quoi ?
    Pour une VIème République, contre l’austérité et donner un « coup de balai » nous disent en substance les organisateurs.
    Pour le ménage, le PCF n’était pas d’accord pour le faire ! Donc, l’ustensile a été remisé dans le placard du P.G !
    Les 2 premiers mots d’ordre devraient recueillir une très large majorité y compris au sein de la gauche sociétale ! Les prédécesseurs de cette nouvelle « gauche » avaient qualifiés (à raison) l’actuelle Vème de « coup d’Etat permanent »
    Mais que vient faire la volonté d’imposer une « VIème République » dans le contexte actuelle ?
    Et pour faire bon poids JLM propose ses services comme premier des ministres à F. Hollande pour faire une politique anti austérité.
    JLM veut-il transposer l’union de la gauche des débuts des années 80 dans la situation politico économique d’aujourd’hui ?
    Comment peut –il Jeter de telles illusions alors même, qu’il n’a AUCUNE majorité à l’A.N. ?
    Concernant la bataille contre l’austérité, le FdG et plus particulièrement JLMélenchon reste ambigu dans ses propositions.
    Qui peut croire qu’en parlant « cru et dru » une large majorité des dirigeants de la zone Euro vont se ranger derrière sa bannière.
    Le SPD Allemand –s’il est majoritaire – ne fera PAS un politique radicalement différente de celle la « Kanzerlin »A. Merkel.
    Alors le barde du FdG doit dire, clairement et sans détours, ce qu’il veut au niveau de l’U.E !
    Plus de monnaie unique mais une monnaie commune ? Un fédéralisme ? Une modification en profondeur de la mission de la BCE ?
    Pour la clarté du débat, Il serait temps que JLM en finisse avec les fausses explications les positions ambiguës!

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    1. Vous exposez une partie de mes désaccords avec JLM.

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    2. Je pense que nous ne sommes pas les seuls !
      JLM depuis la campagne présidentielle nous présente son spectacle de la révolution à destination des nostalgiques de la gauche d’antan, qui sont d’autant plus volontiers venus aux meetings qu’il s’agissait précisément seulement de meetings à grands effets oratoires et intonations « gaulliennes ».
      Erreur en amont lors de la création du P.G , conséquences en aval
      Que la solution était la création » d’un nouveau parti, un parti vraiment « socialiste », « vraiment à gauche ». On a déjà entendu la chanson du côté du facteur anti capitaliste !
      On s’est y beaucoup essayé, de « Die Linke » en Allemagne, au Parti de Gauche puis , vu le poids du PCF, au Front de Gauche en France. Mais ces partis ne parviennent jamais à ébranler vraiment le condominium des partis « de gouvernement ». Le Front de Gauche en France réunit –quand tout va bien- dans une enveloppe social-démocrate, le PG, et les restes du PCF indispensable pour faire le plein des manifs et meetings.
      Le cadre politique « social-démocrate » ne convient pas au PCF !
      De plus, le PCF colonne vertébrale du FdG , n’est pas prêt à partir au combat frontal contre le PS cf municipales de 2014.

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  4. Pour fêter la première année du président normal , en guise de bougie , JY Le Drian a allumé un pétard nommé « missile » : « foiré » un flop ! Ruggieri futur Ministre de la défense ?
    Depuis qu’il s’était emparé de tous les pouvoirs, et à peine dissipée l’illusion des quelques 100 jours, plus rien ne marchait droit pour le Président normal , comme si la « scoumoune » s’était abattue sur lui.
    La poisse durable !
    Malgré les certitudes de façade, c’était la panique.
    Tous aux abris ou à vos pédalos ! : - )

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