lundi 7 mars 2011

Flirt indécent

Je ne souviens plus du conte pour enfant dans lequel il y avait une personne qui, chaque fois qu'elle ouvrait la bouche pour parler, voyait sortir crapauds et serpents d'entre ses lèvres. Je ne sais pourquoi, en ce moment, N. Sarkozy, les membres de son gouvernement et, plus généralement l'Ump m'y font irrésistiblement penser.

Cela a commencé avec le débat "indispensable", selon ces cracheurs de serpents, sur "la place de l'Islam" dans la société française, sous-entendant, comme le précédent sur "L'identité nationale", que les bons français avaient raison de se méfier et d'avoir peur de ces hordes musulmanes voulant islamiser notre beau pays.

Depuis, pas une journée où Sarkozy, Copé, Guéant et quelques autres ne ramènent la question sur le tapis, y compris au prétexte des "racines chrétienne de notre pays" et du magnifique patrimoine qu'elles y ont laissé, et "c'est la vérité..!" où de l'invasion de la France par les réfugiés tunisiens, lybiens et egyptiens, en un firt indécent avec le racisme et les thématiques du FN.
Certes, après les calamiteux résultats de la politique sarkozienne dans à peu près tous les domaines: chômage, politique de santé, école, niveau de vie, injustice sociale, sécurité, image de la France dans le monde, économie, dette publique, ..., on comprend que la ploutocratie en place cherche désespéremment des thèmes lui permettant d'occuper les médias,  de faire parler d'autres chose et, comme notre Président avait si bien su le faire lors de sa campagne électorale, de dresser les français les uns contre les autres en agitant les peurs.

L'autre raison est que N. Sarkozy rêve de recommencer ce que J. Chirac avait réussi en avril 2002, qu'il s'ingénie à faire remonter le Front National en reprenant tous ses thèmes, dans l'espoir de se retrouver seul face à M. Le Pen au second tour de 2012. Cet homme a tellement détruit le lien social, monté les uns contre les autres, menti, enfumé, népotisé, enrichi et placé le clan, et ce si vulgairement, qu'il sait que, face à n'importe quel candidat à peu près honorable au second tour, il sera battu tant il est détesté et méprisé. Sa seule issue est dans un face à face avec M. Le Pen au 2nd tour afin d'obliger la gauche à appeler à voter pour lui.
 Et il est à parier que tout va être mobilisé, beaucoup de sondages truqués, tous les enfumages permis, d'ici les prochaines présidentielles, pour nous persuader que seul N. Sarkozy pourra battre M. Le Pen au 2nd tour, là encore en cherchant à faire peur.

Les socialistes, première force de gauche, après avoir réussi à perdre l'imperdable en 2002 et 2007, ont une lourde responsabilité pour 2012. Si l'axe de leur campagne n'est pas le social et les injustices, avec des propositions socialement crédibles, ils sont foutus car la fille, à l'opposé du père, est en train de reprendre, uns à un, tous les thèmes du social et, dans cette situation de délitement social, beaucoup vont aller sur le discours anti-sarkozyste le plus radical.
Par ailleurs, en faisant bloc autour de JN Guérini dont chacun connaît, comme l'explique MédiaPart, la réalité des méthodes, ils risquent de renforcer le "tous pourris", y perdant un certain nombre de suffrages.
- "Affaire Karachi : un porteur de "mallettes de billets" de la campagne Balladur témoigne", Le Monde.
- "La thèse décapante de Brustier-Huelin sur la radicalisation à droite", Marianne.
- Les revues de blogs d'Olivier, de Leunamme , de la Coordination des rouges et les lectures de Ruminances.

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