samedi 5 mars 2011

Patrimoines

Je continue mes tribunes libres avec les données de l'ami Philippe.

Le patrimoine représente aujourd’hui environ 6 années de revenus (tous revenus confondus). Or il représentait quatre années de revenus dans les années 1980 et trois années en 1950. Le patrimoine moyen a donc augmenté très fortement. Cependant, en même temps, sa répartition devient de plus en plus inégalitaire : en 2003, selon l’INSEE, le patrimoine moyen des 10% de Français les plus aisés était plus de 2 100 fois supérieur à celui des 10% les plus modestes contre 1600 en 1997. Nous avons donc un patrimoine moyen en progression constante mais dont la répartition est de plus en plus inégalitaire.


Aujourd’hui sa répartition présente des disparités considérables les 10% des français les plus riches possèdent 62% du patrimoine total de la France. Si les personnes âgées sont globalement plus riches que les jeunes, la concentration est presque aussi forte à l’intérieur de chaque groupe d’âge: chez les jeunes comme chez les vieux la majorité ne possède rien et une minorité possède l’essentiel.
T. Piketty a étudié l’évolution du flux que représente chaque année l’héritage en France (total des biens transmis l’année N par donation et succession) par rapport au revenu national de la même année. Qu’observe-t-on ? Le flux annuel d’héritage était élevé au 19ème siècle : il représentait de 20 à 25% du revenu national. Dans les années 1920 il tombe à 10% du revenu national, puis à 5% dans les années 50. La méritocratie était-elle en train de triompher des forces de l’hérédité et de la naissance ? Que nenni, les années qui suivent marquent un progressif mais net retournement de tendance. A partir des années 70, le flux annuel d’héritage repart à la hausse pour tendre vers 15% au seuil des années 2010. Cette remontée devrait se poursuivre encore dans les années à venir, prédit le chercheur.
L’héritage jouant un rôle de plus en plus important dans la constitution des patrimoines, il n’est donc pas étonnant que les inégalités de patrimoine soient infiniment plus importantes que les inégalités de revenus.

Cette répartition aussi inégalitaire du capital entraine ipso facto une répartition tout aussi inégalitaire du revenu du capital. Ainsi, globalement les revenus du travail représentent 75% des revenus globaux alors que ceux du capital en représentent 25%. Cependant il s’agit d’une moyenne. Au bas de l’échelle les revenus du capital sont proches de zéro et ceux du travail proches de 100%. En haut de l’échelle les pourcentages ont tendance à s’inverser.
  • "Profits en hausse de 85 % pour les groupes du CAC 40", Le Monde. Croyez-vous que dans ces groupes les salaires vont augmenter, sinon d'autant, au moins significativement ? 
  • "Moins de fiscalité sur le travail contre plus de TVA et de taxes environnementales, prône la Cour des comptes", Contes publics. 
  • "De Mitterrand à Sarkozy, une irrésistible érosion de la fonction présidentielle et du corps politique", Le Monde. "En voyant de Gaulle, on voyait la France au travers, en voyant Gambetta, j'imagine qu'on voyait la République. En voyant Sarkozy, on ne voit plus que lui, et c'est le drame".... "de Gaulle, grand écrivain et mémorialiste ; Pompidou, prof de lettres ; Giscard rêvant à Maupassant ; Mitterrand grand liseur, encre bleue, et belle plume ; Chirac se tourne vers les arts premiers, mais donne encore du maître à l'écrivain ; Sarkozy embrasse Johnny Hallyday"... "Le dernier seul vrai pouvoir d'un président, où il ne fait pas semblant, est celui de nommer. La Cour est donc fascinée, terrorisée et obséquieuse - la danse devant le buffet a un arbitre suprême, qui peut vous nommer ou non à la tête d'un ministère, d'une entreprise publique, d'une ambassade. L'intimidation est là. Mais elle concerne 2 000 personnes. Les autres, nous tous, on s'en fout et on a bien raison". ****

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