samedi 18 juin 2011

Programme de transition...


Non, je ne vous parlerais pas de l'opuscule de Léon Trotski en 1938, mais de celui qui nous attend.
Quelque soit le bout par lequel on prenne les choses, nous sommes vraisemblablement à la veille d'une mutation de nos modes de vie et de consommation.

- Le bout énergétique ? Le pic du pétrole est dépassé et son renchérissement inéluctable. Si l'on y rajoute les dégâts environnementaux de l'extraction des schistes bitumineux, on se dit que plus vite viendra la transition, et mieux ce sera. Le gaz ? Même si le pic n'est pas atteint, les choses ne se présentent guère mieux.
- Le bout des matières premières ? On sait que, pour beaucoup d'entre elles, le pic est dépassé et que les industries de la récupération et de la valorisation des déchets ont de beaux jours devant elles. S'y rajoute la raréfaction des terres rares, nécessaires dans beaucoup d'objets technologiques.
- Le bout des produits agricoles ? Au delà des spéculations sur les produits agricoles par les nouveaux rats, la ruée des achats de terres agricoles dans les pays du sud par des pays du nord montre que le bétonnage des terres agricoles dans nos pays atteint ses limites et qu'il va falloir reconstruire les villes sur les villes, organiser les métropoles avec des modes de construction et de chauffage infiniment moins gourmands.
- Celui de l'eau ? Au delà des sècheresses actuelles, on sait que de plus en plus de régions, y compris chez nous ne disposent plus d'eau potable, polluées par l'agriculture chimico-industrielle. Là encore, des mutations douloureuses vont être obligatoire.
- Ne parlons pas du réchauffement climatique dont une partie est dû aux activités humaines et qui nous oblige à nous déplacer, sinon moins, au moins et plus économiquement et aura des conséquences importantes tant sur les voyages d'affaires , les délocalisations, que sur un certain tourisme.
Dès 1972, le Club de Rome déclarait: « Le choix est donc clair : ou bien ne se soucier que de ses intérêts à court terme, et poursuivre l’expansion exponentielle qui mène le système global jusqu’aux limites de la Terre et à l’effondrement final, ou bien définir l’objectif, s’engager à y parvenir et commencer, progressivement, rigoureusement, la transition vers l’état d’équilibre ».
Qu'on le veuille ou non, une décroissance des productions et consommations industrielles directes ou indirectes est obligatoire. Elle ne sera possible que parallèlement à la réduction des inégalités et la suppression de tous les auxiliaires d'une finance dérégulée, dont les paradis fiscaux , avec des prélèvements confiscatoires sur les sur-profits et les mécanismes spéculateurs. Sans se polariser sur le terme, l'écologie politique se révèle, en fait, comme une idéologie des plus radicales contre le capitalisme financiarisé.
Sur le même sujet, deux publications de ContreInfo: "La Terre n’en peut plus", par Thomas Friedman et "Génération pic pétrolier".
  • "Nouvelle perquisition au conseil général des Bouches-du-Rhône", Nice-Matin-AFP.
  • "Nous vivons sous le régime de l'oligarchie financière", Le Monde.
  • "Sondage: 80% des Français pour un protectionnisme européen", Marianne.
  • "Les classements d'universités seraient truffés de "défauts, failles et autres biais"", Le Monde.
  • "La démondialisation et ses excès", Blog d'A. Godard (AlterEco). ****

11 commentaires:

  1. "Qu'on le veuille ou non, une décroissance des productions et consommations industrielles directes ou indirectes est obligatoire."

    Non ! Certainement pas !
    Réformer pour que les choses tournent mieux et soient mieux partagées au plan mondial, certes, mais l'idée de décroissance est ridicule. Il faut y arriver par un autre type de croissance, différente de celle qui fut facile. Mais, qui doit rester forte pour absorber la demande mondiale !

    Le vrai problème est le basculement géopolitique de l'Occident vers l'Asie : l'Occident riche et prospère va cesser de l'être au bénéfice de nouveaux exploiteurs...C'est en cours.

    Travaillant, d'un seul coté, dans l'esprit de Rome 72, vous aurez chez nous, ici, pauvreté, misère, exploitation par les nouveaux colonisateurs qui vont croitre fortement. Ne pas le voir est enfantin.

    A moins qu'une "bonne guerre nucléaire" sauve les riches de leur délitement !

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  2. @Jef
    Via le titre de votre billet, vous nous faites donc un petit « LO » ça ira mieux demain si nous arrivons au pouvoir !
    Les arguments développés dans votre billet, démontrent que les « forces productives » (vue avec vos lunettes vertes) ont bien cessées de croitre. Peut être de quoi réjouir les ex la IV ème internationale égarés dans la sociale-démocratie.
    [« Qu'on le veuille ou non, une décroissance des productions et consommations industrielles directes ou indirectes est obligatoire » »]
    Tout dépend si vous vous situez en Occident ou bien sur le continent Africain, Asiatique voire sud Américain
    [« « (…) l'écologie politique se révèle, en fait, comme une idéologie des plus radicales contre le capitalisme financiarisé. » »]
    L’écologie politique … idéologie radicale ?
    Ici vous n’êtes plus dans la ligne du « programme de transition » mais dans le révisionnisme pur et dur :-)

    Le concept de « développement durable » est une production idéologique élaborée par les cercles du grand capital
    Selon ces « fumeux » penseurs : « ce n’est pas le mode de production capitaliste qui est responsable des dégâts irréversibles que subit la planète mais l’activité humaine en général. » Allez expliquer cela à quelques pays Africains !
    En conclusion : « consommez moins , vivez nature … »

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  3. C'est amusant ce sentiment que j'éprouve à la lecture du billet : on peut être écologiste convaincu et ne pas saisir combien nos raisonnements de vieilles démocraties occidentales pèsent peu dans le monde émergent en train de se construire sur des bases tout à fait différentes, car libérales, dynamiques et consuméristes !

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  4. Pour que les Chinois et les Indiens aient le même niveau de vie moyen que les européens, il faudrait 3 planètes....
    Et c'est moi le "fumeux penseur"...

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  5. Jef,
    On ne s'oppose pas aux désirs naturels de bonheur matériel des hommes : on essaie de les satisfaire au mieux ! Posez votre ciseau de castrateur d'avenir ... vos idées sont fumeuses et sans espoir de réalisation !

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  6. Amabilité pour amabilité, je pense la même chose des votres.

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  7. Jef
    vous fumez il me semble et vous pensez sans aucun doute . D'où mon expression !:-(
    Quant à la théorie des "3 planètes" ... il ne s'agit pas de s'aligner et copier sur le modèle nord américain de l'ultra "conso"
    Dans cette éventualité , il faudrait probablement "3 planètes"
    Cependant il ne s'agit pas non plus de prôner le mode de vie de "Savonarole"
    Si vous continuez comme cela, quitte à faire dans le "vert" vous allez m"obliger à "voter" Hulot !:-)

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  8. Ai-je jamais dit que je voulais mettre tout le monde au pain sec et à l'eau ?
    Je dis simplement que l'homo-consommatorus va devoir disparaître, ou du moins se limiter sacrément, au bénéfice d'un réel homo sapiens.
    Ce sont les publicitaires qui ont le plus à y perdre...

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  9. Allez Jef, ne vous formalisez pas des commentaires ci-dessus...
    moi je pense que vous avez raison !

    jf.

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  10. Mais ce sont des discussions cordiales où personne ne se formalise. Merci du soutien.

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  11. @Jef

    « Au pain sec et à l’eau … » à condition qu’il en reste (voir § 4 de votre texte)!
    Il faut ‘’l’écolomiser ‘’ sauf le gel douche

    C’est Eva Joly qui mettait ses « invités » au pain sec et à l’eau
    Se souvenir que pour les sans le sou : « Les lois ne servent à rien dans la dèche » (dicton de la Comtesse)

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