mercredi 1 juin 2011

Une écologie sociale ?

Je suis souvent interpelé, sur ce blog, ou par des amis et connaissances lors de conversations, sur le fait que les écologistes se trompent de combat, que leurs solutions sont incompatibles avec le capitalisme et le libéralisme financier et que ce sont ces derniers, et eux seuls, qu'il faut dénoncer et combattre.

Je réponds généralement que je suis entièrement d'accord avec la première partie de leur thèse mais que ces hydres assoiffées de fric ne se développent, la plupart du temps, qu'appuyées sur le mythe d'une croissance infinie (dans un monde pourtant fini), sur une sur-consommation confinant au gaspillage, y compris pour une partie des plus pauvres, du fait  notamment du parasitisme publicitaire, lui-même étroitement lié aux monde médiatique et aux principaux appareils politiques actuels, liaisons qui mettent en cause la démocratie même.
Les propositions écologistes, dénonçant ces faits, insistant sur une indispensable réduction des inégalités pour, qu'à côté des mesures caractérisant cette autre politique, les comportements individuels puissent évoluer en douceur, mettent en cause le capitalisme dans ses aspects inévitablement productivistes dans une critique autrement radicale que celle des revendications sur la propriété collective des moyens de production ou d'une régulation simplement sociale. Et ce, sans parler de tous les défis de moyen terme auxquels nos sociétés sont confrontées: eau, air, énergies, matières premières, réchauffement, toxicité des produits et aliments, ... Et sur lesquels il devient urgent d'agir.

Je suis partisan d'une écologie sociale, intégrant les luttes du XIX ème siècle pour les libertés, celles du XXème pour la justice sociale et une juste répartition des richesses. Et les points de clivage avec la gauche traditionnelle, portant essentiellement sur le mythe de la croissance et la logique productiviste ne doivent pas, ne peuvent pas nous empêcher de travailler ensemble pour affaiblir les tentacules de la mondialisation financière. Le point de clivage, pour moi, se situe là, même si cela ne doit pas nous empêcher, chaque fois que nécessaire de rejeter les ukases de certains baronnets locaux du PS.

Ps- Si vous avez 15 mn, jetez un coup d'oeil sur cette vidéo "The story of Stuff", avec sous-titres en français.
  • "La vidéoprotection, une gabegie", Le Monde.
  • Le climat s'emballe, la finance nous prépare une nouvelle crise... Et le G8 ne se préoccupe que de la protection des droits d'auteurs, la plupart du temps au mains de grands trusts. Ecrans.
  • "Le contentieux s'alourdit entre l'Etat et les départements", Le Monde.
  • "Climat : le cri d'alarme lancé par les experts", Edito le Monde.
  • "Ile-de-France : 406 000 demandeurs de logements sociaux à l'été 2010", Le Monde.
  • "PS: le gênant Monsieur Zapatero", Marianne.
  • "Du discours de Benjamin Netanyahu devant le Congrès des Etats-Unis le 24 mai 2011", Géographe du monde.

14 commentaires:

  1. Mais pourquoi voulez vous que la croissance soit "finie", cad limitée, bornée ? Vous pensez aux peuples qui n'ont pas assez d'eau, pas assez d'énergie sur Terre ?.. il leur faut une croissance forte pour y accéder !

    Elle est par nature de l'homme, INFINIE, la demande de l'humanité ... Cette humanité va bien au delà du champ de betterave, elle vole au dessus de la terre, elle s'installe dans l'espace, elle ira dans le cosmos, bien plus loin que l'imaginaire écologiste ridiculement étroit, sectaire, incompétent dont on nous rabat les oreilles stupidement !

    LA CROISSANCE DOIT SE MAINTENIR INDEFINIMENT !

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  2. Et ces matières premières, vous allez les trouver où ?
    Et comme ces ressources sont LIMITEES, il faudra: 1) Partager et 2) devenir un peu plus sobres.
    Et ce bien plus rapidement que le productivisme béat"dont on nous rabat les oreilles stupidement".

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  3. C'est une erreur de croire que les matières premières d'aujourd'hui seront celles de demain, y compris alimentaires.

    Quant au partage, à la sobriété, ce sont vertus politiques, tout à fait indépendantes de ce respect religieux de la "Nature" élevée au niveau d'une déesse supérieure ... alors qu'elle n'est qu'une donnée de base comme une autre.

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  4. Nos divergences sont théoriques et, en ce qui me concerne tout sauf religieuses.
    Pour vous, il y a l'humanité d'un côté, la nature de l'autre.
    Je pense, moi, qu'ils forment un système complexe, principalement alimenté par l'énergie solaire, en partie imprévisible, et dont certaines des interactions internes risquent de déclencher des effets difficiles à maîtriser.

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  5. Aucune commune mesure entre l'humanité et son support terrestre : je donnerai volontiers au désert des millions d'hectares de nature luxuriante,pour sauver de la faim et du malheur, un seul homme et les siens.

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  6. Il y a plus d'énergie sous nos pieds que ce que le soleil nous apporte. La bombe d'Hiroshima a consommé 1.3 gramme de matière pour un dégagement d'énergie assez spectaculaire. Il est évident que l'humanité finira par maîtriser une production énergétique peu coûteuse et quasiment illimitée (dans 80 ans, dixit Mamère), n'en déplaise au "mythe de l'énergie infinie". C'est pour ça qu'il serait idiot d'abandonner ITER et les projets similaires.

    La question est de savoir ce que tu mets dans le mot "croissance". Acheter un iPhone produit de la croissance. Mais construire une éolienne ou vendre une carotte bio aussi. Et consulter une voyante itou (du moins si elle déclare). C'est un mot fourre-tout qui n'est lié qu'au PIB, mesuré par la TVA, et qui n'est pas toujours synonyme de pollution.

    Au demeurant, rien ne se perd et rien ne se crée. La consommation humaine ne réduit pas la masse de la terre. Il faudra bien un jour arriver à recycler 100% de nos objets usagés, et alors peu importe la quantité dans la boucle. On en revient toujours à une question d'énergie.

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  7. A JC: à ce rythme, vous vous retrouverez demain sur une terre désertique où tout le monde crèvera de faim.
    A Bertrand: Si je te rejoins sur la possibilité de ressources énergétiques peu coûteuses et quasiment illimitées (possibilité seulement, néanmoins). Il y a aussi l'épuisement des matières premières, la qualité de l'eau, de l'air, l'état de la mer et des ressources halieutiques, sans parler du réchauffement climatique et de ses conséquences...

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  8. On ne peut discuter de l'absence de dieu avec un curé : vous voyez des possibilités immenses qui lui sont étrangères ... et lui ne voit en vous que le mécréant incrédule !!!

    Ah ! Quelle doxa, quelle secte polluante, l'ecologie !

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  9. Ah ! Quelle doxa, quelle secte polluante que celle du libéralisme.

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  10. @Jef
    La destruction de l’environnement résulte de l’impasse du mode de production capitaliste

    Puisque la sociale démocratie est politiquement « moribonde » (lire récents propos de C. Duflot) EELV et autres « écologistes » propose la « sociale écologie »
    Basée sur des nouveaux modèles de croissance voire décroissance, le développement soutenable ou durable, la condamnation du productivisme, de nouveaux modes de consommation.

    Toutes ces techniques seront mises en œuvre (pas facilement certes pour certaines ) que dans la mesure où elles permettront la réalisation du profit et l’accumulation du capital. En aucun cas les « écolos » ne remettent en cause le système d’accumulation du capital .
    "Tomorrow Green is business !"
    Pas certain que dans les pays capitalistes dits « avancés » où l’existence d’un prolétariat organisé a conquis des droits et un mode de vie hérité des 30 glorieuses, se laisse « tondre » !

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  11. S'ils ne remettent pas en cause l'accumulation du capital, ils remettent en cause les dividendes et les rémunérations abusifs. Ils prêchent une remise en cause des inégalités et de la justice sociale.
    SVP, pas de fétichisme des mots, cela me rappelle trop mes jeunes années.

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  12. @Jef
    « « SVP, pas de fétichisme des mots, (…) »
    Fétichisme ?!
    Vous avez l’intention de me « mettre à pied » , comme l’adorateur de « Draveil »?

    Même si cela vous rappelle vos « jeunes années » , tout ces fondamentaux sont TOUJOURS d’actualité !
    Je sais, cela irise les poils …désolé

    [« ils remettent en cause les dividendes et les rémunérations abusifs »] C’est la politique du PS (peint en vert) merci de cet aveu !

    [« Ils prêchent une remise en cause des inégalités et de la justice sociale » ] Prêchent ?!
    Moi je ne prêche pas , je combats !
    je laisse ce verbe au porteur de soutane et autres barbus

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  13. Le réchauffement climatique est dû au fait qu'on n'a pas - pas encore - trouvé d'énergie propre en quantité suffisante. L'épuisement des matières premières est dû au fait qu'on ne recycle quasiment pas, à cause du coût énergétique trop élevé de l'opération. Le grand problème de l'humanité est donc de trouver une source d'énergie souple, non polluante et peu coûteuse. Le pétrole nous a procuré un confort paresseux, mais ça devrait changer avant peu. Il n'y a plus qu'à espérer que nécessité soit effectivement mère de l'invention, sinon il y aura du sport.

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  14. Bruno, vous y êtes en plein dans le fétichisme des mots

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