lundi 31 octobre 2011

Convergences franco-allemandes

N. Sarkozy et son gouvernement nous expliquent, depuis quelques mois, la nécessaire convergence entre la France et l'Allemagne. A priori pourquoi pas ?

Plus..! Je vais même vous proposer un domaine où je serais ravi  de voir ces convergences se mettre en oeuvre.

Ph. Aghion et A. Roulet, dans un stimulant petit ouvrage d'inspiration "social-démocrate", ("Repenser l'Etat", La République des Idées, Seuil, 2011), montrent que des lobbies strictement encadrés, et une plus grande liberté de la presse sont nécessaires pour que la corruption recule, y compris dans les pays dits "développés".


Ils soulignent, et démontrent: "L'indépendance des médias français souffre en fait de la conjonction de deux facteurs. Le premier... est que les médias français sont très largement détenus par des  groupes industriels proches du pouvoir,... Le second facteur qui fragilise l'indépendance des médias français est que les penchants politiques du propriétaire ne sont pas sans impact sur la ligne éditoriale... l'article 6, toujours en vigueur de la loi de Juillet 1881... stipule que le propriétaire d'un média, ou la personne qui détient la majorité du capital ou des droit de vote est de jure directeur de publication".

- Sur le premier facteur, en Allemagne, "Il est aujourd'hui interdit à toute entreprise déjà établie dans un secteur autre que le secteur des médias (à part les banques) d'investir de façon significative dans un média. Aucun grand média, en Allemagne, n'appartient donc à un conglomérat industriel", d'autant plus si ces derniers bénéficient de contrats publics. En Europe de l'ouest, aujourd'hui, la France et l'Italie font figure d'exceptions.

- Sur le second, "la Constitution allemande de 1949 garantit - outre bien sûr la liberté d'opinion et d'expression - le droit à l'information ainsi que la liberté institutionnelle des médias". Les Présidents de chaînes publiques allemandes ne sont pas nommés par le Président de la République mais par un conseil de surveillance formé de représentants de la société civile.

Enfin, sur la question de la protection des sources des journalistes, "un des piliers fondamentaux de la liberté de la presse", les épisodes des fadettes et l'intervention des services de contre-espionnage dans une affaire strictement intérieure seraient impensables outre-Rhin, pays qui, par ailleurs, ne me semble pas forcément le modèle intangible à suivre.

Néanmoins ces convergences là nous rapprocheraient peut-être de la "République irréprochable" qu'un grand menteur nous promettait il y a quelques années.

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