vendredi 18 novembre 2011

Europe, encore...

 Oublions un peu les sinistres péripéties de l'"accord--désaccord" PS-EELV. revenons à la crise et ses conséquences...

Rappelons-nous 2005 et le référendum constitutionnel.

A gauche, la ligne de clivage se situait:
- entre ceux qui, comme moi, refusaient un traité dont "la concurrence libre et non faussée" constituait la colonne vertébrale, c'est à dire pour lesquels le marché s'autorégulait spontanément, se refusant à la moindre mesure protectionniste, officialisant les dumping fiscal et social et où la libre circulation des capitaux (y compris provenant ou destiné aux paradis fiscaux), devenait un dogme, livrant nos pays aux spéculations de la finance, d'un côté,
- et les autres, assurant que ce traité jetait les bases d'une Europe politique, indispensable pour aller plus loin, y compris vers un fédéralisme. Ah les tirades d'un Moscovici contre les irresponsables partisans du "Non" et la nécessaire indépendance de la BCE.
On a vu ce que le présent a réservé à ces belles paroles.


On a vu quelle majorité large, essentiellement du vote populaire et des classes moyennes, contre l'avis des socio-libéraux, avait rejeté cette mise à disposition de nos pays à la finance internationale et comment, par un déni de démocratie scélérat, N. Sarkozy, avec le soutien des députés socialistes, avait fait adopter le clone de de ce traité.

Il est intéressant de se rappeler ceci à l'issue des épisodes de ces derniers mois, où, partie des subprimes US, la spéculation s'est engouffrée en Europe, frappant les pays les plus faibles.

Si la dette grecque est irrécupérable, c'est avant tout du fait que les banques centrales prêtent aux banques, à moins de 2% et que ces dernières prêtent aux grecs à 17%, à partir de l'alibi des Agences de notation.
La Grèce pouvait parfaitement s'en sortir avec des taux d'intérêt inférieurs à 3% moyennant une politique de rigueur tranquille qui n'aurait pas plongé le peuple grec dans la misère. Quant à l'Italie, l'ultra-libéral Berlusconi, fragilisé par ses frasques, n'avait plus la légitimité et la surface politique nécessaire pour faire subir le même sort à sa population.

Et que voyons-nous ? Les technocrates européens, les mêmes qui étaient à l'oeuvre avec le Traité Constitutionnel, et Goldman Sachs, ont profité de l'occasion pour placer des hommes à eux à la tête de ces pays et de la BCE, pour aller encore plus loin dans la démolition systématique des acquis sociaux. Et ils ont raison, nos salaires et acquis sociaux sont encore bien supérieurs à ceux des chinois, vietnamiens et hindoux...

Et donc, ne vous y trompez pas, ce sera bientôt notre tour car N. Sarkozy a tout fait, en début de mandat, pour faire exploser notre dette.

Pour couronner le tout, Mme Merkel demande maintenant une modification du traité de Lisbonne. Pour limiter le poids des spéculations financières ? Pour que l'Europe ne soit plus le jouet des financiers du monde ? Pour des institutions européennes plus protectrices des peuples ? Pour une Europe plus démocratique ? Que nenni braves gens : "afin de donner à l'UE plus de poids face aux Etats qui négligent les règles budgétaires" et une "amélioration de la compétitivité des différentes économies", c'est à dire pour aller encore plus loin dans la destruction de ce qui échappe encore aux marchés et la poursuite de l'abaissement du coût du travail pour favoriser les dividendes aux actionnaires.
  • Repéré chez Olivier: "Du vent dans l'équation fractale de Léonard de Vinci", Futura-Sciences. ****
  • "La BCE, dernier recours d'une Europe en faillite ?", Libération. *****
  • "PSA : "Le gouvernement et la direction ont passé un deal"", NouvelObs. "Sarkozy et Varin veulent à tout prix éviter un nouveau "Gandrange" et ne pas avouer que les milliards d'aide publiques n'auront servi à rien". Ces aides n'auront pas servi à rien: elles auront, encore, engraissé les actionnaires.
  • "Comment Hollande gâche ses chances pour 2012", NouvelObs. ****
  • "La question nucléaire sur le point de faire échouer l'accord PS-Verts", Le Monde.
  • "Salarié, tomber malade est-il un luxe ?", Libération.
  • "Les animaux d'élevage malades des antibiotiques", Le Monde.
  • "Nucléaire: PS et EELV s'accordent sur le sort de la filière MOX", Le Monde. Cela n'excuse pas la falsification du texte  de l'accord commis par le PS, se couchant en toute hâte devant Areva.

11 commentaires:

  1. je vois que nous partageons à peu près les mêmes sentiments sur cette Europe là...

    RépondreSupprimer
  2. M'enfin jef, vous ne pouvez passer sous silence, en ce jour,la situation dans laquelle se trouve Eva JOLY, grace à ses petits camarades....
    Robert

    RépondreSupprimer
  3. M'enfin Robert, vous vous faites un film avec les délires de quelques journalistes?
    E. Joly n'a pas voulu se mêler des accords/ désaccords avec le PS. Je crois qu'elle a bien fait.
    Et cela ne va pas plus loin si ce n'est que ces accords ont été encore plus compliqués que prévu du fait de la falsification qu'ont opérés les membres du BN du PS...

    RépondreSupprimer
  4. @Jef
    Sic « « (…) les délires de quelques journalistes? » »
    Exact ! Mais, vous avez oublié : « de la presse bourgeoise aux mains des trusts impérialistes » ! :-(
    C. Duflot qui passe la quasi-totalité de sa vie à la TV : qui est candidate ? C’est délirant n’est-ce pas !
    C. Duflot au côté de E.Joly qui ne lui laisse pas le temps de répondre aux questions des journalistes. A croire que E. Joly est muette : c’est pas du délire ?
    Monsieur Duflot déclare aux représentants (délirants) de la presse :" avec vous Mesdames , Messieurs, Cécile pratique les joies de la verve."
    Avec moi, j’attends depuis des lustres, la contrepètrie des « joies de la verve ! »
    Revenons à des choses plus sérieuses : l’Europe et la presse aux ordres de l’Europe libérale
    A longueur d’ondes hertziennes et de lignes des quotidiens, la presse nous diffuse qu’une seule voix celle de l’Europe financière, et les bienfaits de la mondialisation qui affiche à son fronton « vive la concurrence libre et non faussée ». Ajoutez à cela pour la France, les institutions de la Vè République symbole du « coup d’état permanent », la démocratie n’est plus que de la proclamation.
    On découvre depuis quelques décennies, avec la passivité (volontaire ou contrainte ?) des partis et syndicats, à la constitution d’une caste au-dessus de la volonté du peuple (cf TCE 2005 la réponse ne convient pas : on recommence !) . Caste assurée de se maintenir en place, à la seule condition que, les agences de notation délivrent la bonne note.
    Le remboursement de la dette à marche forcée c’est l’abaissement du coût du travail, la destruction des droits sociaux, la privatisation de tout…ou presque restera la Police et l’Armée .
    Dans l’élection présidentielle qui arrive, que constatons-nous pour le 2ème tour (probable) : un dispositif de non choix !
    Face à cela quelle est l’alternative possible ? En tout état de cause PAS la coalition PS /EELV !

    RépondreSupprimer
  5. Dans la période récente, où se concoctait un accord de législature, il est normal que ce soient les chefs de parti qui interviennent (d'ailleurs l'intervention de Hollande se couchant devant Areva pour faire un faux en écriture n'a pas été du meilleur effet).
    Il n'y a pas de coalition PS-EELV, mais un simple accords-désaccords de ce que nous voterons (si nous avons des députés) ou pas.
    Et il n'est pas question, pour l'instant du moins, de ministres EELV dans un gouvernement si la gauche gagne. J'espère que nous tiendrons bon là dessus.

    RépondreSupprimer
  6. jef ou la mauvaise foi avére....

    RépondreSupprimer
  7. C'est vraiment l'art de nous prendre pour des cons!
    " les délires de quelques journalistes"

    La candidate n'assiste pas à une réunion capitale de son parti,elle ne s'exprime pas durant le week-end à quelques mois de l'élection!
    Elle n'a rien à dire!, elle se décomande sur un plateau de télé face au chef du parti du président sortant.
    Et vous essayez de nous faire gober que tout va bien,qu'elle prend de la hauteur! Mais c'est vraiment se foutre de la gueule des militants ,sympathisants, électeur d'EELV! Et vous vous prêtez à ce petit jeu? Décevant...
    Et attention jef, vous aurez l'air malin, après avoir défendu l'indéfendable, si malheureusement éva jette l'éponge à la fin de ce week-end!
    Sophie

    RépondreSupprimer
  8. Je ne me prête à aucun petit jeu, ce serait mal me connaître.
    Je me borne à dire et interpréter à partir des éléments en ma possession. La non-participation d'Eva Joly au BF est connue depuis plus d'une semaine. Et je pense qu'elle a raison de ne pas se mêler à des considérations sur les Législatives qui, à ce stade, ne la concernent pas.
    Peut-être êtes-vous mieux renseignée que moi.
    Pour le reste, nous verrons bien, et s'il le faut, je ferai un mea culpa.

    Ceci dit, je trouve extraordinaire qu'on ne retienne de cet épisode, d'accord-désaccords, et de circonscriptions prévu et annoncé depuis longtemps que ces hypothétiques élements là, pas le coucouche panier d'Areva à Hollande ni le faux en écriture auquel le BN du PS s'est livré.

    RépondreSupprimer
  9. A lire l'exellent commentaire à ce sujet sur le blog de patrick Mottard...

    RépondreSupprimer
  10. Vous parlez de l'expert en négociations obscures, pour garder son siège de Conseiller général après sa réconciliation-surprise avec le 1er fédéral du PS ?
    C'est lui qui veut donner des leçons et parle de pantalonnade ?

    RépondreSupprimer