mercredi 2 novembre 2011

Référendum grec ?

La coïncidence frappante de l'annonce du référendum grec et de la considérable baisse des bourses mondiales hier montre, s'il en était encore besoin, qu'une des contradictions fondamentales du capitalisme se situe maintenant entre la démocratie et la tumeur financière de l'économie.

Pourquoi G. Papandréou lance-t-il une telle procédure ? De démission en démissions, sa majorité parlementaire est proche de devenir minoritaire et il ne parvient pas à associer la droite grecque au vote de ces mesures impopulaires.
Or, les sacrifices de la population grecque, du fait de l'incompétence, la corruption et le clientélisme de tous les gouvernements qui se sont succédés depuis la chute du "régime des Colonels", sont loin d'être terminés ce qui risque de rendre rapidement la situation impossible à gérer. 

Rappelons que la dette grecque de 350 milliards d'€ (160% de son PIB) sera, à l'issue des dernières décisions européennes, simplement ramenée à 120% de son PIB, ce qui, selon de nombreux économistes, ne permettra pas à la Grèce de payer sa dette, même en 20 à 25 ans.

Une autre hypothèse sur ce référendum annoncé (sans avoir prévenu ni son parti, le Pasok, socialiste ni, semble-t-il son gouvernement) est que la main-mise historique des Papandréou sur la social-démocratie grecque risque d'être définitivement enterrée du fait des mesures prises depuis son arrivée au pouvoir et, qu'avant de démissionner ou d'être mis en minorité, G. Papandréou veuille se préserver un avenir politique...

Reste que, selon les derniers sondages, actuellement seuls 12 à 13% des grecs approuvent ces décisions et que réussir à convaincre les 40% restants risque de s'avérer problématique. 

Or un refus grec sonnerait le glas de l'Euro, l'éclatement de sa zone et vraisemblablement la fin de la Communauté Européenne, vous savez, ce conglomérat bâti sur le triomphe de la finance tel que sanctifié par le référendum constitutionnel démocratiquement refusé par le peuple français et, honte démocratique, repris par le traité simplifié avec la complicité des socialistes français. 

Tout ceci étant dit, je me félicite que les Grecs aient enfin leur mot à dire sur la manière dont ils vont être mangés.
Et donc, affaire à suivre de très près. 

Pour comprendre un peu mieux la situation grecque, "La fête nationale grecque annonçait déjà le referendum", Marianne.

En attendant, à Nice, hier, dans une ville quadrillée par des policiers énervés et qui ont tout fait pour empêcher les manifestants de rejoindre la manif, c'était dans la rue que se trouvaient les solutions à ce n ième sursaut de cette crise, loin d'être le dernier.
Petite manif  à l'ambiance sympathique de 5 500 à 10 000 personnes, sans vrai incident.
Le compte-rendu: "Sommet du G20 : plusieurs milliers de manifestants à Nice", Le Monde.

  • "Des liquidateurs de Tchernobyl tentent de prendre d'assaut le Parlement", Le Monde. Honte aux gouvernants ukrainiens!
  • "Pour une école vraiment démocratique", par François Dubet, Le Monde. ******
  • "Eva Joly : « Fermons le robinet à SDF »", Rue 89.
  • "De retour à la tête des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini défie à nouveau le PS", Le Monde.
  • "Un habitant sur deux des Zones urbaines sensibles est issu de l'immigration", Libération. "C'est ce que révèle un rapport qui pointe aussi le fort taux de chômage et la ghettoisation des quartiers défavorisés".
  • "Référendum grec - Eva Joly : "Les politiques menées ne peuvent se faire contre les peuples"", Le Point.

14 commentaires:

  1. Il est vraiment important que Papandréou réussisse. Ce serait effectivement le coup de grâce au montage économico-politique du traité de Lisbonne. Le pseudo-"laissez-faire, laissez-passer" à la Sully ne fonctionne pas quand seuls les capitaux passent, pas les humains.

    En ce 2 novembre, souhaitons longue mort à l'Europe du pognon, montage aberrant où seules les banques privées en tirent un bénéfice. Les politiciens européens en sont les esclaves.

    Ni dieux, ni maîtres.

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  2. Qu'ils aillent se faire voir chez les grecs!
    Qu'ils cotent non et se barrent avant qu'on les foute dehors!
    Heureusement hollande va régler le problème, vous savez le bonhomme qui a fait les 35h, la 5ème semaione de congé, et le traité de Maastricht, ce qui était parfaitement antagonique, et aboutit là où nous en sommes aujourd'hui!
    Liline

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  3. Ce qui est drôle (si on peut dire !) c'est que la droite Grecque est contre ce plan de restriction.
    Vive la droite !!!

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  4. Vivent les grecs qui vont, enfin, pouvoir s'exprimer.

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  5. C'est vrai, quoi, vivement un retour au Franc (malgré un Traité de Maastricht démocratiquement accepté par référendum), vivement un retour des contrôles aux frontières avec gabelous en casquette, vivement un démolissage de ces normes CE qui maltraitent le petit commerce et, cerise sur le gâteau, vivement une bonne petite guerre intracommunautaire pour doper la croissance.

    Prétendre que la sortie de l'Euro d'un pays comme la Grèce (dont le poids économique se situe entre nul et faible) sonnerait le glas de la CEE, c'est prendre des vessies pour des lanternes. Au pire, quelques banques vont changer de main et se referont rapidement sur le dos de l'usager. La routine.

    A noter qu'une fois de plus, les extrêmes se rejoignent sur un référendum concernant l'Europe. Comme en 2005. Mélenchon-Le Pen, même clientèle.

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  6. Si je dénonce l'escroquerie démocratique du traité simplifié, clone du "Constitutionnel",je ne me réjouis pas de l'éclatement de l'Europe, même si des dévoiements libéraux l'ont conduit où elle est.
    Et que voulez-vous, sur l'Europe, l'axe Mélanchon-Le Pen, comme vous dites, est moins solide que celui entre Hollande et Sarkozy.
    J'en parle d'autant plus à l'aise que je ne fais partie ni de l'un ni de l'autre...

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  7. Tout d’abord nous ignorons totalement la question posée !
    1-Retrait de la zone Euro ?
    2-Non remboursement total de la dette ?
    3-Remboursement partiel de la dette ?
    4- Plébiscite sur sa personne pour continuer la purge ?
    La semaine prochaine, le vote de la chambre, lui fera peut être infléchir sa position.
    Ajoutons à cela , la remontée de bretelles de demain à Cannes .. ça fait beaucoup pour un seul homme !
    J’ai l’impression que les réactions du factotum et de v’tre bon maire sont celles d’un président et vice président d’un Etat fédéral. Où, il faudrait demander au maître l’autorisation de faire !
    Notons au passage, que la réaction d’une partie de la classe politique de l’UE, devrait faire réfléchir tous les partisans du fédéralisme (suivez mon regard :-) )

    Les accords de la semaine dernière ont pour la N+1 ème fois ont mis un terme à l’indépendance financière de la Grèce.
    Cela me rappelle, toutes proportions gardées, le référendum de « mon général » en avril 69
    Après la grève générale de mai /juin 68, le président tentait de reprendre la main en souhaitant un plébiscite sur sa personne et la mise en place du corporatisme. On connaît la suite .
    Tel le Bonaparte, Papandréou, après 17 grèves générales veut les pleins pouvoirs.
    L’impasse dans laquelle se trouve Papandréou et son appareil politique, illustre ce que Lénine appelait la dégénérescence de l’appareil social démocrate, sa transformation, d’instrument du prolétariat en lutte pour son émancipation (à resituer dans le contexte et au début du XXè), en agence de la classe ennemie.
    La sociale démocratie (les autres aussi) en Grèce, face au chaos financier, est au bord de l’implosion.

    Bref, comme me dit la Comtesse à propos de la Kanzerlin : « elle cogite sans haine »

    @Jef
    Sic : « Or un refus grec sonnerait le glas de l'Euro, l'éclatement de sa zone et vraisemblablement la fin de la Communauté Européenne » »
    Vous allez vite en besogne. Les puissances de l’argent (puisque les politiques regardent passer le train de la dette) ont des « solutions » que vous ne soupçonnez pas !
    Vous pensez qu’ils vont se borner à laisser le château s’écrouler ?!

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  8. Vive le printemps arabes!!!! démocratique!!!!
    et vive la victoire des peuples tunisiens et lybiens! Et tant pis pour charly hebdo!
    Il n'y avait vraiment que les soixante-huitard attardés qui n'ont pas vu que seul les islamistes allaient gagner! Quant au peuple, chair à canon de la soit disant révolution,tant pis pour lui aussi!
    Slinn

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  9. Slinn, ne confondez pas ce qui se passe en Tunisie, processus démocratique irréprochable, même si les résultats déplaisent, avec ce qui se déroule en Libye.
    En outre, les soixante-huitard, mêmes attardés, ne confondent pas les tunisiens d'Ennahda, variante musulmane des chrétiens démocrates occidentaux avec Al Quaïda ou les chiites iraniens.
    Il me semble que votre anti-islamisme a quelquefois de drôles de relents.

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  10. @Jef
    Il est revenu le « Sar rabindranaduval » qui avait, avant tout le monde, le résultat du vote tunisien pour la constituante.
    Lorsque l’on est plongé dans les profondeurs du peuple qui souffre, où l’obscurantisme est légion, je reconnais que le résultat n’était pas difficile à trouver.
    Et dire que l’on se passe des compétences d’un homme comme lui !
    « « Soixante-huitard attardés » ». Le qualificatif n’est pas suffisant. J’eusse préféré pour caractérisé cette génération : « débiles mentaux » !
    C’est de la prose à la H. Guaino. Il recrute au Palais. Il faut qu’il postule avant la fermeture en mai.

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  11. "débiles mentaux" !
    Je préfère cela à "soixante-huitard attardé", parce que, malgré mes faiblesses et mon sentiment de n'en avoir pas fait assez, je me réfère assez à ce dernier qualificatif. Même si la vie, pleine de surprises désagréables (!), semble ravaler tous et tout sur le même plan, si l'on n'a pas jusqu'au bout un idéal qui ne passe pas par le fric, on est déjà mort.

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  12. Bab le croyant! Il a besoin d'un dieu....une vision divine de l'engagement!
    Allez les trois pépés, profitez de votre retraite au lieu de vous aigrir sur le blog!
    LD

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  13. LD n'a sans doute pas compris.
    Un athée vit au milieu des autres humains, et fait ce qu'il peut pour eux. A condition, bien sûr, que l'argent-PROFIT ne soit pas en jeu. Il m'a traité de croyant ? Quelle insulte !

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  14. LD... Celui qui ne comprend rien et qui la ramène. Heureusement que les vrais jeunes ne sont pas comme ça car, manifestement, l'aigri, c'est lui.
    Nous, on discute gentiment...

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