Souvenirs, souvenirs...

 Je me souviens - étant encore au PS, lors de l'aventure du Nouveau Parti Socialiste d'A. Montebourg et V. Peillon, qui ont tous deux, depuis, par des voies séparées, rejoint la même soupe - qu'à une rencontre nationale j'avais posé la question de ce qui, si le NPS ne réussissait pas son opération politique (j'étais encore naïf), allait différencier le PS et le Parti Démocrate US.

J'avais  eu droit à une réponse évasive d'A. Montebourg, reconnaissant néanmoins que cela constituait une vraie question.

Depuis, cette question se pose de moins en moins et, si l'on en croit Françoise Fressoz, du Monde, ne se pose quasiment plus du tout. Elle écrit: "Dans son discours du Bourget prononcé le 22 janvier puis dans son livre Changer de destin (Robert Laffont) qui vient de paraitre, François Hollande use et abuse du mot "République". Il se veut républicain d'abord, ce qui ne l'empêche évidemment pas de se revendiquer socialiste et plus finement encore "social démocrate" mais enfin, tout son discours tourne autour d'un  mot : la République".

Elle rajoute: "Mine de rien,  François Hollande fait aussi évoluer le socialisme mais en évitant de réveiller les querelles de clocher entre "gauche bobo" et" gauche du peuple",  sociaux-libéraux,  sociaux-démocrates et socialistes tout court. Il fait sa propre synthèse. Derrière le mot "République", il inscrit l'égalité et la solidarité bien sûr mais aussi la lutte contre les dérives de la finance, la  défense ferme de la laïcité, le rejet du communautarisme, le droit à la sécurité, la reconnaissance de l'identité française et même l'éloge du  patriotisme... Le seul héritage dont il se démarque vraiment est celui de mai 68".

Rien là dedans, ni dans ses déclarations face à la presse britannique, qui pourrait effrayer B. Obama et la plupart des Démocrates des Etats-Unis.

F. Fressoz est encore plus acérée: "La République de François Hollande fleure bon le terroir. C'est une nostalgie de la IIIe République. Une IIIe République magnifiée où tous n'étaient pas égaux mais où les méritants pouvaient s'élever, grâce à l'école. Les parents croyaient en l'avenir de leurs enfants, l'ascenseur social fonctionnait, la France se vivait comme un modèle". Et ne parlons même pas des défis auxquels l'écologie politique doit répondre...

On comprend qu'avec cela les intentions de vote qu'il recueille  ne soient pas, en majorité, des votes d'adhésion, mais de refus exaspéré de N. Sarkozy. Ne comptons pas sur lui pour remettre en cause le système, l'Europe ultra-libérale, la domination des "marchés" et de la finance internationale sinon à l'extrême marge. Il est parfaitement rentré dans le cirque électoral de la Vème République, tel qu'on a encore pu le voir hier soir sur la 2, et ne comptons pas sur lui, non plus, pour avancer vers une VIème.

Bref, un sentiment très mitigé, à la fois du plaisir d'espérer voir N. Sarkozy viré et l'inquiétude que l'on peut avoir sur un quinquennat d'austérité tempéré d'un peu de justice fiscale, sinon franchement annoncé, du moins largement prévisible.

• "La justice sociale, seul antidote à la peste brune", Le Monde.
• "Un GPS mal branché aurait faussé l'observation de neutrinos plus rapides que la lumière", Le Monde.
• "Frédéric Nihous renonce à la présidentielle pour soutenir Nicolas Sarkozy", Le Monde.  0 (Nihous) + 0 (Boutin) + 0 (Morin) = 0. Il perd le triple A mais gagne le triple 0.
• A l'heure où il est de bon ton de fustiger l'irresponsabilité des jeunes: "Une jeune-fille magnifique", Blog de Genevieve Jurgensen. *****
• 2012: "La prévision de croissance de la France revue à la baisse à 0,4%", NouvelObs.
• "En Syrie, la loi du massacre", Le Monde. ****
• "Lettre ouverte à François Hollande sur la laïcité", Le Monde. ****
• "Finance Watch, des banquiers contre la finance", Bab007. ****
• J'étais partisan d'un vote "Contre" le MES. Mais j'avoue humblement que l'argumentation d'A. Lipietz en faveur du "Pour" m'interpelle...