jeudi 5 avril 2012

Le véritable enjeu

Si l'on sait lire entre les lignes et soigneusement écouter ce que dit N. Sarkozy, le véritable enjeu de cette campagne électorale est, outre le fait d'éviter de finir en prison pour toutes les saloperies commises depuis 2007, lumineux.

Regardez donc ce qui se passe en Italie et en Espagne avec la "réforme" du marché du travail, en fait, la mise en pièce autoritaire des droits que les salariés avaient mis plus d'un siècle, au prix de grèves, manifestations, blessés et morts, à conquérir. La crise de la dette est un des  prétextes pour mettre les salariés au pas, aux ordres d'un patronat qui rêve d'une main-d'oeuvre à la chinoise, taillable et corvéable à merci et de la fin des CDI.


Regardez dans quel état ils ont mis la sécurité sociale, avec des déficits cumulés qui atteignent des sommets. Sarkozy II peut vous garantir qu'elle sera nettoyée, mise à la trappe, au bénéfice des assurances privées où exerce le frère du Président.

Vous râlez contre le départ à la retraite à partir de 65 ans ? Attendez-vous à une baisse drastique du montant des reversements et à un départ quelques années plus tard, si vous n'êtes pas mort avant.

Tous les mécanismes de solidarité sont à détruire pour ces gens là: santé, école, université, et même une partie de la police... Sinon tout, au moins une bonne partie de ce qui est du ressort de l'état et gratuit doit être supprimé, partout où il y a du fric à faire doit passer au profit du privé. Pourquoi croyez-vous qu'il saigne autant la fonction publique sans épargner l'hôpital, l'école et la police ?

Vous vous dites peut-être que j'exagère, que mon parti-pris m'aveugle ou me rend paranoïaque, que mes opinions m'empêchent de voir la réalité en face ? Alors, deux questions...

- Pourquoi croyez-vous que Mme Parisot, la patronne du Medef se mouille autant, dans tous les médias, pour N. Sarkozy, y compris au prix de la mauvaise foi la plus flagrante ? 

- Pourquoi N. Sarkozy annonce qu'il faut passer par dessus les corps intermédiaires (il parle là des syndicats) et qu'il va gouverner par référendum et, plus vraisemblablement par Ordonnances s'il est réélu ?

Tout le reste n'est que poudre aux yeux, pipeau, mensonges éhontés... Ce qu'il n'a pas réussi à faire en 5 ans, il le fera, à marche forcées, en 10. 

En Grèce, en Espagne, en Italie, en France, les dettes publiques, ce sont eux qui les ont créées, et c'est pour mieux nous les faire payer...

Alors, certes, l'écologie a été zappée lors de cette élection. Certes, F Hollande va déclarer, au lendemain de l'élection, s'il est élu, que la situation est infiniment plus catastrophique que ce qu'il prévoyait, nécessitant un gros effort de tous et un plan d'économie de 30 à 40 milliards d'€ sur 2012. 
Mais au moins, nous aurons une pause dans la liquidation systématique et à marches forcées de ce qui reste de notre modèle social.
  • "Les hommes du président Sarkozy piégés par leurs comptes suisses", Le Matin (Suisse). Ah la République Irréprochable...
  • "Le hit des pires pochettes de disques de tous les temps", Rue 89.
  • Rectifiez tous les chiffres totalement mensongers de N. Sarkozy et L. Chatel sur l'éducation avec Les déchiffreurs de l'éducation, regroupant des gens crédibles dans ce domaine.
  • "Karachi : les familles de victimes jugées recevables sur le volet financier", Libération. "La Cour de cassation leur autorise l'accès au dossier dans le volet de l'affaire concernant des soupçons de corruption et d'abus de biens sociaux"
  • "L'opposition dénonce "le spectacle" des arrestations d'islamistes", Le Monde. Tarnac devient une habitude...
  • "Tombouctou, aux mains des salafistes", Africa Nova.
  • USA: "Les grandes banques sommées de traquer les évadés fiscaux américains", Le Monde. A quand la même chose chez nous ?
  • "Tous à poil pour Mélenchon ?", Libération. Pas vraiment du meilleur goût.
     

12 commentaires:

  1. JC (en pleine crise...)5 avril 2012 à 08:01

    "Regardez dans quel état ils ont mis la sécurité sociale, avec des déficits cumulés qui atteignent des sommets."

    ILS ? ... Ils ? mais "ils", c'est NOUS qui avons pris l'habitude de dépenser sans compter... ! Nos gouvernements sont représentatifs de notre façon de voir les choses. Les gouvernements de cumulards qui n'ont jamais travaillé dans le privé, mieux géré que le public, sont à l'image d'un pays de rêveurs à la Jef !!!! C'est NOUS qui gérons en dépit du bons sens depuis 40 ans le pays. Il est idiot de parler de solidarité sans la chiffrer, de parler de service public sans combattre l'inutile, de chanter les louanges de la générosité sans combattre le gaspillage.

    LE REVE EST FINI.

    Place aux règles de bonne gestion et à la prise en compte du recul du pays. Il va falloir 10 ans de reconquêtes, une traque des profiteurs institutionnels et un changement des habitudes dépensières... Bref, nous allons vers un pragmatisme gestionnaire économique qui nous a fait défaut depuis 40 ans. Peu importe gauche ou droite, notions dépassées...

    LE REVEIL SERA DIFFICILE ....! Bonne chance à tous ...

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  2. Enfin, JC, la Sécurité Sociale était en équilibre en 2002...

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  3. "Pourquoi N. Sarkozy annonce qu'il faut passer par dessus les corps intermédiaires et qu'il va gouverner par référendum"

    Parce qu'en France, les référendums sont la vraie voix du peuple. Tout le monde sait ça depuis 2005.

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    1. JC ( réformiste naturel...)5 avril 2012 à 09:55

      La question n'est pas :
      "la Sécurité Sociale était en équilibre en 2002..."
      ou
      "la mise en pièce autoritaire des droits que les salariés avaient mis plus d'un siècle, au prix de grèves, manifestations, blessés et morts, à conquérir."

      Rien n'est jamais acquis. Aucune conquête n'est définitive...Un équilibre ? L'entropie le rompt ! Des acquis séculaires ? Les bouleversements économiques ou sociaux peuvent, DOIVENT, les remettre en question chaque année !

      C'est de la fumisterie de faire croire qu'on va toujours vers le mieux en accumulant les bénéfices de façon IMMUABLE. Rien ne justifie qu'on ne remette pas en question tout ou partie des acquis, des objectifs, des recettes, des dépenses ...POUR UNE QUESTION DE SURVIE ...!!!!!

      Le monde va toujours plus vite que les idées rassies, obsolètes, qui ne sont que paroles politiques vaines, déconnectées avec l'économique.

      Vous êtes content que les Indiens, les Chinois ne connaissent plus les grandes famines ? Alors, acceptez de perdre des emplois et de voir votre niveau de vie baisser ! Lorsque ces peuples étaient asservis ou colonisés, nous faisions notre bonheur sur ces famines là ...!

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  4. "En Grèce, en Espagne, en Italie, en France, les dettes publiques, ce sont eux qui les ont créées, et c'est pour mieux nous les faire payer."

    Ah, je vois que les délires embrumés du Bab sont contagieux. Jef ne devrait donc plus tarder à rejoindre le FdG, par exemple après les législatives, histoire de ne pas avoir l'air de trop vite s'essuyer les pieds sur son ex-parti.

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  5. A l'anonyme 1: C'est vrai, j'en parlerai à Napoleon III.

    A l'anonyme 2: Les dettes publiques sont corrélées avec la montée des inégalités et l'enrichissement des plus riches. Cherchez l'erreur. Et il y a très peu de chances que je rejoigne le FdG.
    Je ne sais lequel des deux est le plus embrumé (je dis ça par politesse).

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  6. JC (réformiste naturel)5 avril 2012 à 09:57

    La question n'est pas :
    "la Sécurité Sociale était en équilibre en 2002..."
    ou
    "la mise en pièce autoritaire des droits que les salariés avaient mis plus d'un siècle, au prix de grèves, manifestations, blessés et morts, à conquérir."

    Rien n'est jamais acquis. Aucune conquête n'est définitive...Un équilibre ? L'entropie le rompt ! Des acquis séculaires ? Les bouleversements économiques ou sociaux peuvent, DOIVENT, les remettre en question chaque année !

    C'est de la fumisterie de faire croire qu'on va toujours vers le mieux en accumulant les bénéfices de façon IMMUABLE. Rien ne justifie qu'on ne remette pas en question tout ou partie des acquis, des objectifs, des recettes, des dépenses ...POUR UNE QUESTION DE SURVIE ...!!!!!

    Le monde va toujours plus vite que les idées rassies, obsolètes, qui ne sont que paroles politiques vaines, déconnectées avec l'économique.

    Vous êtes content que les Indiens, les Chinois ne connaissent plus les grandes famines ? Alors, acceptez de perdre des emplois et de voir votre niveau de vie baisser ! Lorsque ces peuples étaient asservis ou colonisés, nous faisions notre bonheur sur ces famines là ...!

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  7. JC, tout de même...Tout ce fric dépensé pour une prétendue vaccination contre la grippe A, c'est nous peut-être? Les champs élysée éclairés en permanence,(sauf une heure pas an!!!),c'est nous aussi? Les voyages de ces messieurs-dames, l'accueil en fanfare de Khadafi, c'est qui??(pas moi en tt cas)!
    Non, vraiment je pense que là, vous êtes de mauvaise foi..

    Anonyme: Chacun sait que Sarko ECOUTE la voix du peuple:s'il dit "oui" c'est bon, s'il dit "non", c'est pas grave, on passe en force!!

    Je me demande parfois comment peut-il rester un SEUL électeur potentiel pr le président sortant, qui a largement fait ses "preuves" depuis 10 ans de pouvoir(ne pas oublier qu'il a été ministre de l'intérieur!)

    Si j'étais psy, je le prendrais pr objet d'étude, il est tellement manipulateur qu'il en devient fascinant: car enfin, il ne séduit pas que les cons,c'est grave!!!

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  8. JC, je serais totalement d'accord avec vous si ces 20 dernières années n'avaient pas été celles où les richesses et les revenus des plus riches n'avaient pas atteint ces niveaux indécents. Si l'effort de solidarité avait été équitable.
    Et ce "bouleversement économique" là DOIT être remis en question chaque année.

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  9. lasia,
    Ne confondons pas anecdote (même hors de prix et criticable) et la gabegie quotidienne portant sur de grandes masses financières qui épuisent les comptes, régulièrement.

    Il n'y a pas de mauvaise foi de ma part : juste un point de vue personnel qu'il est naturel de ne pas partager. Je suis ni militant, ni partisan, ni engagé politiquement tant je trouve l'engagement idéologique en France, peu réaliste...

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  10. Sic : « mise à la trappe, au bénéfice des assurances privées où exerce le frère du Président. »
    Pas seulement Monsieur frère ! L’objectif idéal (pour eux) étant d’arriver à une branche maladie, type CMU (ultra light) et, si vus voulez plus, basculer vers les assurances privées
    Sauf que, en plus de la fronde des assurés, il y aura la colère de TOUS les prestataires de santé !
    Ces derniers risquent de perdre très gros en termes de C. A. dans l’affaire
    L’esprit de la médecine libérale s’accommode très mal de la médecine « encadrée » à bas coût
    En 2002 exact sur la situation d’équilibre. La situation de l’emploi n’était pas aussi catastrophique. Donc, les cotisations rentraient.
    Aujourd’hui, avec le chômage de masse, les cotisants sont moins nombreux ….
    Sur le fameux « trou » , les taxes sur le tabac ne sont pas reversées ; les taxes sur l’alcool pas reversées ; une partie des primes d’assurances auto pas reversées !
    La part de la TVA destinée à la secu pas reversée
    Ajoutez à cela, les retards de paiement des entreprises (souvent les grandes) voire le non-versement des cotisations (plus petites) avec menace de liquidation de la boîte en cas de paiement.
    Lutter contre le gaspillage des médicaments (conditionnement)
    Stopper le nomadisme médical ;les prescriptions d’examens inutiles dont les seuls buts sont de rassurer le patient et faire « travailler » les confrères !
    « faut passer par-dessus les corps intermédiaires (...) gouverner par référendum et, plus vraisemblablement par Ordonnances »
    Exact sur le principe mais le factotum n’est pas « mon général » !
    Si cela pouvait faire prendre conscience que les institutions de la Vème République sont antidémocratiques ! Et donc, les changer le plus vite …
    « Si hollande ….la liquidation systématique et à marches forcées de ce qui reste de notre modèle social. »
    On verra à l’usage !

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  11. Bruno,
    ce serait bien de passer d'une Vème à une VIème république....

    Pourtant j'ai peur que le communautarisme cultuel, culturel, social, syndical, privé, public, ait peu à peu détruit le "modèle social" à la française. En fait, je ne vois pas évoluer ce pays dans le bon sens et le crois incapable de défendre l'intérêt général ! Le bateau semble ivre, la proue tournée vers le passé.

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