samedi 16 juin 2012

Semaine de tous les dangers

La semaine prochaine s'annonce, pour l'Euro et l'Europe, comme celle de tous les dangers.

Après l'aide d'une centaine de milliards pour les banques espagnoles, la dette de ces dernières envers la BCE atteint les 289 milliards, sans parler de la dette publique de l'état et des Régions... "L'Espagne fait peur", (NouvelObs), sa dette publique a progressé de 10 pts de PIB en moins d'un an et les taux de ses emprunt ont atteint 7% hier.

La Grèce vote demain et, quels que soient les résultats, la catastrophe sociale va accompagner, selon toute vraisemblance, une sortie mouvementée de l'Euro à plus ou moins long terme: "De riches armateurs qui fuient le navire, roitelets de l’entourloupe fiscale en route pour les eaux calmes de Monaco ; des quidams qui n’ont même plus accès aux médicaments dans un pays où la Sécurité sociale n’est plus solvable ; des profs qui abandonnent leur classe faute d’être payés… C’est le spectacle du chaos qu’offre la Grèce alors que se jouent dimanche des élections dont beaucoup estiment qu’elles tiennent de la roulette russe. Le destin de la Grèce, de l’euro et même de l’Union serait suspendu à cette consultation à haut risque". (Libération). Voir aussi le blog Coulisses de Bruxelles.

Les emprunts à plus d'un an de l'Italie se négocient tous à plus de 6%, la récessions s'installe, et tous les experts prévoient, malgré la décision du pays de vendre pour 30 milliards d'€ d'actifs publics et 200 milliards dans les cinq ans qui viennent, que sa situation va continuer à se dégrader, sa dette publique dépassant les 120% du PIB, mais sans qu'elle puisse faire appel aux fonds européens, les caisses étant vides. 

La proposition française, soutenue par l'Italie, pousse à une union bancaire et aux Euro-obligations, ce que continue de refuser l'Allemagne faute d'avancées dans l'intégration. Mais ces propositions ne pourraient constituer, au mieux, qu'un court répit.

En attendant, on voit les agences de notations, en rafales, dégrader en Europe des banques, des pays (Le Monde) et l'on sait qu'après l'Italie, ce sera notre tour.

La seule solution envisagée à moyen terme, par tous maintenant, est celle de davantage d'intégration européenne, d'harmonisation budgétaire, d'une relative fermeture économique, de plus de politiques publiques, le tout sous pression des "marchés" et de taux d'intérêts augmentant. Bref, tout le contraire de l'axe directeur du Traité constitutionnel et du Traité simplifié de l'ukase d'une concurrence "libre et non faussée". Ce qui aurait été facile à opérer et nous aurait évité ce maelstrom merdeux avant l'élargissement de 2004 va se révéler extrêmement difficile maintenant et risque de prendre un certain temps. Et en attendant ..?
 Ce qui aurait été faisable en préservant un maximum d'acquis sociaux au début des années 2000 va se faire par un alignement sur le moins-disant social.

Ne vous inquiétez pas, aprè le chloroforme de cette période électorale, le plan de rigueur qui se prépare chez nous pour cet été donnera à chacun la pleine mesure de la situation.
  • "Brésil: Rousseff met son véto partiel à une loi réduisant la protection de l'Amazonie", Raoni.
  • "Château Robert de Vallauris: les écologistes déposent plainte", Nice-Matin.
  • "La ville, avenir de l’agriculture?", UrbaNews.
  • L'état des dettes bancaires: Grèce, Italie, Espagne. Les crises.

4 commentaires:

  1. Ignorer les réalités économiques mondiales, fantasmer sur toujours plus pour tous, comment ne pas en vouloir aux joueurs de pipeau politiques qui nous ont menti depuis 40 ans en promettant ce qu'ils n'avaient pas l'intention de tenir ?
    Le retour à la réalité sera difficile ...

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  2. Nous sommes collectivement au bord du gouffre, comme le montre la photo. Pourtant ce n'est qu'une poignée de joueurs (les politiques) qui nous ont amenés là. Bien sûr que lorsque l'on dit cela, on n'a pas résolu le problème et que l'on fait de l’antiparlementarisme primaire. Mais quelle sanction pour nos 40 ans de laxisme ? Quelle sanction pour les 40 ans de poussière sous le tapis ? La suffisance de Me Merkel qui se drape dans sa fierté vertueuse me gonfle, les peuples du sud n'y sont pour rien (nous compris). La solution ? Je pense qui si nous allions vers une Europe (à 7 ou 8 seulement) politique plus intégrée où les grandes décisions économiques sont prises collectivement. Les autres pays restant dans le statut actuel.

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  3. Quelles sanctions jeanmi? Les politiques? mais ils disent et font ce que le peuple veut entendre....
    On le voit encore dans cette campagne électorale, chaque parti dit ce que son électorat veut entendre....
    Et comme dans ce pays l'économie est quelque chose dont le peuple ne veut pas entendre parler....ben on rase gratis depuis 40 ans!
    Et manifestement le fait que l'on ne peut dépenser que ce que l'on a est totalement refusé!
    On s'accroche à de veilles chimères idéologiques,economiques, sociales, qui permettent toutes les démagogies, et éloignent la prise de responsabilité collective et partagée!!
    Alex RONCALLI

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  4. Le capitalisme tout entier est devenu un capitalisme rentier. Un capitalisme prêt à détruire ses propres bases nationales, et comptant sur l’exploitation des gisements de main d’œuvre « low cost » dans les pays émergeants pour se refaire une santé. Foutaise, ça eut marché …. C’est terminé !
    Parmi les mesures préconisées par les uns ou les autres :
    1-la plus simple, est la création d’obligations européennes. La « Kanzerlin » est contre (de son point de vue, on peut la comprendre). De plus , pas certain que le SPD soit d’accord !
    2- plus audacieuse, consiste à changer les missions de la BCE : celle-ci devrait être autorisée à prêter aux Etats. Réticences identiques au point 1 et , modifier les traités .
    3- restructurer certaines dettes publiques, au détriment évidemment des banques et des autres investisseurs. Les banques et les « fonds préteurs » y laisseront des « plumes » mais les citoyens Européens aussi via leurs placements…Et pourtant, malgré les plans de plus en plus sévères , les pays les plus endettés n’y arriveront pas . Retour au point 1 pour les réticences
    Quid du fédéralisme ? Extrait de l’accord PS /EELV (nov 2011) in § l’Europe
    « « Quant aux institutions, elles ne sont pas adaptées à la course de vitesse engagée entre la sphère politique et les marchés. Le sursaut pour les peuples européens passe par un renforcement du fédéralisme pour les Etats européens, c'est-à-dire une intégration budgétaire et une coopération économique accrues au sein d'un groupe pionnier d'Etats euro-volontaires. » »
    Notons le terme ‘renforcement’ : késako ? Le fédéralisme « mou » existerait déjà ?
    Qui sont (seraient) les Etats euro volontaires ? Probablement pas l’Allemagne (voir §1) donc inutile de rêver !
    Alors ? je crains que la situation ne se décante qu’à chaud. A savoir, lorsque la révolte des populations face aux plans d’austérité et à la liquidation de leurs acquis sociaux aura écroulés l’édifice …

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