vendredi 28 septembre 2012

Marinaleda

Marinaleda est une petite commune d'Espagne, pas très loin de Séville, de 2 645 habitants, où le taux de chômage est de 0%, où l'on peut se loger pour 15 € par mois (2010).

Le maire (communiste) élu une première fois en 1979, et réélu depuis, député, reverse plus de la moitié de ses indemnités à la coopérative. "Sous la pression des villageoises et villageois, à travers des demandes puis par des manifestations et occupations (terres, aéroport de Séville, gare ...), les grands propriétaires terriens (notamment une Duchesse amie du roi Juan Carlos) et le gouvernement ont fini par se mettre d'accord. L'état a acheté les terres à la Duchesse et les a "données" à la municipalité et la terre ainsi récupérée a été partagée également entre tous". Ces 1 200 ha ont été transformés en coopératives qui font vivre l'ensemble du village.

Les coopérateurs travaillent 6,5 heures par jour, 6 jours par semaine et tous ont le même salaire (47 € par jour - 2012-). Lors des récoltes des olives, haricots (de Lima), poivrons, ... lors de deux périodes de l'année, 4 à 500 saisonniers, du village viennent donner la main. Les produits récoltés sont directement vendus ou mis en conserve par la coopérative.

Les bénéfices de la coopérative sont réinvestis pour créer des emplois, "l’habitation, le travail, la culture, l’éducation et la santé sont considérées comme un droit. Une place à la crèche avec tous les repas compris coûte 12 euros par mois" (Le grand soir), "Plus de 350 maisons ont déjà été construites par les habitants eux-mêmes. Il n’y a pas de discrimination et l’unique condition pour une attribution est de ne pas déjà disposer d’un logement. La municipalité met à disposition gratuitement la terre et les conseils d’un architecte,... Les maisons ont 90m2, deux salles d’eau et une cour individuelle de 100m2 où on peut planter ses légumes, faire ses barbecues, mettre son garage ou agrandir en cas de besoin. ..., un groupe de futurs voisins construisent ensemble pendant une année une rangée de maisons mitoyennes sans savoir encore laquelle sera la leur, (avec le secours de maçons professionnels mis à disposition par la mairie). Une fois le logement attribué, les finitions, l’emplacement des portes, les ouvertures peuvent être individualisées par chaque famille. Le loyer se décide en réunion du collectif. Il a été arrêté fixé à moins de 16 euros par mois".

"Mais il y a aussi des temps de vaches maigres, en cas de sécheresse ou de mauvaise gestion par exemple. «Lorsqu’il n’y a pas assez de travail pour tout le monde. Nous tirons au sort les jours chômés parmi l’ensemble des collaborateurs.» Ainsi le poids du sous-emploi est-il réparti au hasard entre les travailleurs", Le Courrier.

"Toutes les questions concernant la communauté (logement, emploi, équipements, impôts, etc.) sont soumises à la concertation et au vote populaire au cours de la centaine d'assemblées générales qui se tiennent chaque année", (Wikipedia).

Dans ce village, sans curé ni gendarme, la semaine sainte est l'occasion des 5 jours d'une grand Fête de la Paix.

Alors, certes, tout n'est pas transposable dans toutes les villes et villages, et tout n'est pas forcément rose dans ce village où les gouvernements successifs font pleuvoir des amendes pour non-respect de telle ou telle disposition règlementaire. 
Mais un tel exemple ne devrait-il pas faire réfléchir et être présenté par les grands médias européens et français ?

Sur ce thème, voir aussi les blogs de MédiaPart ici et , Courrier International et PressEurop.

Une suite de ce post ici.
  • "Madrid resserre encore la ceinture", Libération.
  • "En Espagne, un patron de café devient un héros national", Le Monde.
  • France: "Vers une baisse de 2,25 milliards d'euros de la dotation aux collectivités sur 2013-2015", Le Monde.
  • "... certains Ump nous ont même rejoint, tout comme d'anciens Modem"... Pour des socialistes, il devrait y avoir de quoi s'inquiéter, ou au moins s'interroger sur réalité de la politique "de gauche" de F. Hollande. Mais, pas pour P. Allemand dans son discours "mobilisateur". Sur son blog.
  • "Le PS marseillais doit-il être mis sous tutelle ?", LibéMarseille.
  • "En France, le nombre de chômeurs en fin de droits a explosé", Le Monde.

27 commentaires:

  1. A problêmes nouveaux, vieilles recettes ????!!!
    Ridicule ...

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    1. Vous avez le droit de préférer les vieilles recettes du marché dérégulé efficient.

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  2. Saluts matinaux !

    Nous avons bien glosé sur le parti soumis et ses tares, ses carcans, ses Zélites de pacotille, son église et son Grand Pardon (là, j'déconne). Le pire parti de France, roide dans sa jupe de carton-pâte qui en cache le néant, plus sclérosé qu'une UMP aux courants plus présents (si, si, faut l'faire !), aussi plein de convictions que le parti de l'Âne ( parti démocrate US , simple machine électorale).

    Quant à Marinaleda, à quand une transposition française de ce modèle, bien plus révolutionnaire dans le bon sens du terme que ne le concèdent certains provocateurs obtus ?

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  3. ouh la la , le paradis communiste !!!!

    Jef toujours à la recherche du modèle ailleurs, comme au bon vieux temps.....nostalgie quand tu nous tient....
    Et le bab qui s'empresse.....
    ca y est ils se sont montés le bourrichon au cours d'un repas trop arrosé!

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    1. A mon avis, vous devriez réapprendre à lire.

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    2. Vous devriez cesser de picoler entre vieux révolutionnaires !
      (n'oubliez pas la cigarette...)

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    3. Plus généralement, vous n'avez toujours pas compris comment vivent les hommes ! Observez familles, associations, syndicats, c'est facile nom de dieu!

      Ni ce que veut dire "individu"....

      Vous restez attaché au troupeau communiste , au rêve collectiviste, communautaire ...comme des moutons !

      Dramatique !

      Mais si vous êtes content, entre vous, pourquoi pas !!!

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    4. Où avez-vous vu que je propose de généraliser ce modèle ?

      Je dis simplement qu'une expérience qui a maintenant près de 30 ans, qui semble satisfaire les habitants du village, offre peut être matière à réflexion et qu'un certain nombre d'idées peuvent, peut-être, en être tirées.

      Dans cette affaire, moi, je ne fais pas d'idéologie

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    5. Monsieur l'"anonyme" (certainement la preuve d'un grand courage !), peur-être serait-il temps de comprendre que justement c'est notre société qui est comparable à un troupeau ; évidemment, dirigée par quelques bergers et des klébards !. L'individualisme n'est pas ce que l'on croit, car c'est justement la seule réponse à la vie en groupe ; c'est par la reconnaissance de l'individu qu'on crée un groupe. Sinon, c'est effectivement un troupeau ! Et on a donc besoin d'un berger et de ses klébards !
      Jean-Luc

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    6. pardon, c'est à JC que je m'adressais !.......
      Jean-Luc

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  4. @Jef
    Cela pourrait tenter les producteurs TV de « voyage en terre inconnue » et changer le titre en « retour vers le passé »
    En quelque sorte des pratiques ancestrales qui maintiennent la possibilité d’une vie non soumise à la loi de la valeur, en fait que nenni. Bref de quelque chose qui pourrait ressembler à la deuxième phase (en étant sympha) du communisme selon Marx.
    En fait nous sommes , avec ce type d’’expérience, dans la pure auto-gestion (version années 60/70) qui tente de perdurer dans un environnement ultra concurrentiel.
    Si ces habitants se « coupent » du monde : ok ça marche cahin caha ; ils n’ont rien inventés et , surtout pas l’embryon du « socialisme »
    V’avez vu le salaire mensuel des habitants … n’ont pas intérêt à connaitre la sécheresse .Sinon , ils mangeront des rutabagas !
    La socialisation des ressources communes dans le village peut être résumée par : « Vous avez deux vaches, vos voisins vous aident à vous en occuper et vous partagez le lait »
    Vous pensez sincèrement que si les médias présentent ce type d’expérience cela fera « boule de neige » ?

    Si ces habitants sont dans ce "truc" auto gestionnaire cela pose effectivement des questions "vivre ensemble" quel "système"?
    Reste que l'on doit apprendre du passé et des erreurs et ne pas reproduire les mêmes conneries

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    1. Je ne crois pas qu'il existe une voie unique vers le socialisme où, plus simplement la non-exploitation de l'homme par l'homme.
      Je ne crois pas non plus que cette expérience soit universellement reproductible, même si cela peut fonctionner dans d'autres villages agricoles.
      Personnellement, je ne me serais pas vu, avant ma retraite, planter des haricots et construire des maisons et je ne considère pas Marinaleda comme la réalisation du paradis sur terre.

      Je dis simplement que c'est une expérience intéressante, autant par sa genèse, ses fonctionnements, que ses résultats, qui dure depuis près de 30 ans et qu'il serait intéressant d'en analyser tous les aspects, y compris les difficultés, certains pouvant être transférables ici ou là sans être plaqués. C'est la raison pour laquelle je regrette que de grands médias, en ayant les moyens, n'en fassent pas une présentation critique approfondie.

      Inversement à vous et JC, je refuse une approche idéologique de ces expériences.

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    2. Rien de plus drôle que d'affirmer : "Il n'y a pas d'idéologie derrière cette porte"...et de la voir suinter, l'idéologie rance, vieille, ignoble, gluante, par dessous la porte, avec sa vieille odeur nauséabonde de phalanstère soviétique communautaire !

      Quelle liberté pour l'individu, pour sa réalisation personnelle, pour ses goûts, ses désirs propres, dans cette prison ?

      Honteux d'y trouver matière à "reflexion" pour un IIIème millénaire mondialisé !

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    3. Vous confondez, JC, l'idéologie rance, mesquine, rapace, c'est celle de l'école de Chicago, à la sauce Reagan et Bush.
      Moi je ne veux pas transformer le monde en Marinaleda. Par contre, je ne les insulte pas et leur expérience m'intéresse.
      Mais je comprends (et je ne leur en veux pas)que cela rende verts de rage les tenants du marché libre et non faussé.

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  5. @jef
    Sic : « (…) une voie unique vers le socialisme »
    Vieille, très vieille, discussion …au sein du mouvement ouvrier révolutionnaire du siècle dernier
    On ne va pas recommencer la lecture « Critique du programme de Gotha »
    Vous qui êtes un fin cordon bleu ,j’ai l’impression que vous recherchez des recettes du futur dans des gamelles du passé !
    Je n’ai pas une conception « clé en main » du « socialisme » (reste à définir le type) ce qui serait une utopie de plus dans le landernau
    Sic : « une approche idéologique de ces expériences. »
    Au contraire ! Les expériences passées ont démontré leurs limites
    On peut se référer aux expériences autogestionnaires d’ Israël via le kibboutz qui était l’un des pôles de la réflexion autogestionnaire. Puis encore l’autogestion yougoslave et les essais d’autogestion dans l’Algérie de Ben Bella.
    Quid aujourd’hui ?

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  6. 1) Je ne recherche rien, je m'intéresse à quelques chose où les habitants semblent prendre leur pied.
    2) Ce n'est pas une expérience du passé, mais tout à fait contemporaine.

    Pour le reste, nous sommes d'accord.

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  7. Si l'on se réfère à l'échec auquel nous soumet de force l'École de Chicago (car c'est absolument le cas, en contrepoint du pire soviétisme genre Grand Bond en Avant ), étudier des solutions différentes ne peut être que sain et productif. Pourquoi le libéralisme à marche forcées serait-il le seul avenir possible ? Je vois là une forme de tyrannie qui refuse de donner son nom.

    L'humain est un être social. Comment peut-on promouvoir l'individualisme comme seule forme de rapports humains ? Il ne peut apporter que des conflits plus ou moins graves. La compétition posée comme forme suprême de la vie peut-elle apporter autre chose que des satisfactions brèves de mâles temporairement vainqueurs sur les formes pantelantes de leurs concurrents ?

    La loi du plus fort n'est que le moyen de s'exprimer pour des êtres asociaux, violents, définitivement insatisfaits. On l'a connue de façon presque comique dans le parcours de l'ex de l'Élysée. Si c'est là un idéal...

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  8. Vous êtes fatiguants, les gars.... et tellement en dehors de la plaque. Je vous fais une bise et je me tire définitivement du dortoir de la maison de retraite ! Cogitez bien...

    Vive la liberté !

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  9. V’avez encore fâchés JC …. Bravo les gars !
    Avant ce blog c’était le « fauchon » ou le "hédiard" du commentaire : du choix , de la qualité , de la diversité
    Au train où vont les «commentateurs » on va se retrouver à 3 vieux cons à discuter d’une utopie ‘’merdique’’ au pays de Don quichotte !
    l'école de chicago ... y a même pas de terrasse pour boire
    laissez tomber ce "bouge" de droite

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  10. ce blog s'essoufle, tourne en rond, voire radote....
    Bruno a raison....de moins en moins de commentateurs, les obsessions de bab,et surtout jef,on sent que vous même perdez l'inspiration!

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  11. Nul ne vous oblige à venir perdre votre temps sur un blog qui "s'essoufle, tourne en rond, voire radote".

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    1. visiblement le petit jef n'aime pas la contestation !!!!!
      Qu'il est dur de s'appliquer ce que l'on veut appliquer aux autres!!!!

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    2. C'est pourtant inexact : nous avons des opinions très différentes, pourtant nous nous apprécions et respectons bien.

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    3. Je n'aime surtout pas la connerie fielleuse.

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  12. Question fiel ? vous êtes à longueur de blog un maitre en la matière....à longueur de blog....et surtout pour ce que vous avez adoré antérieurement!

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  13. Je reviens à la faveur du lien Jef, dans ton article de ce lundi. J'avais déjà vu certains commentaires et avais laissé dire, même si, venant de personnes me lisant aussi, j'étais abasourdi. Cette fois, je le dis et le mentionnerais aussi en liant Interrogation dans la Revue à venir... Enfin : "Faire et laisser braire"...

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  14. Chez nous on dit:"Bien faire et laisser braire", ce qui revient au même.
    Mais je crois aussi qu'il faut dire ce qui semble incompréhensible.
    A +, merci.

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