jeudi 13 décembre 2012

Démocratie française

Nous discutions avec quelques amis, mardi soir, de cette nouvelle manière, depuis N.Sarkozy, de confier à l'opposition quelques miettes censées pacifier les mécanismes démocratiques et les réguler.

Ainsi confier la présidence de la commission des finances à un PS quand l'UMP règne, et inversement, de la même manière pour la Cour des Comptes.
Ces bons procédés se déclinant au niveau local où, comme à Nice, C. Estrosi confiait les Présidences de la Commission des Finances et de la Commission d'Appel d'offres à des membres de l'opposition de gauche.

Certains, dont moi, au nom du principe "la majorité gouverne et l'opposition s'oppose", voyaient en cela un mauvais mélange des genres aboutissant, de fait, à une co-gestion catastrophique à moyen et long terme pour la démocratie. D'autres y voyaient, au contraire un affinement de cette même démocratie, une régulation plus efficace, et, citant l'exemple niçois, la possibilité de mises en cause plus percutantes de certains comportements majoritaires et le souci de l'argent des contribuables. Ils rajoutaient qu'après les Municipales, cela deviendrait la règle dans toutes les grandes villes.

L'exemple de la réception des élus de la majorité et de leurs conjoints à l'Opéra de Nice, en mobilisant l'orchestre, sans qu'il soit possible de savoir si les frais afférents à cette opération provenaient des caisses de l'Ump ou des contribuables, malgré la demande du Président de la Commission municipale des finances, était pourtant un des exemples des limites de l'exercice qui permettait à C. Estrosi de proclamer une blancheur immaculée.

Concernant les appels d'offres, les derniers exemples niçois de corruption et de détournements montrent que les techniques se sont largement sophistiquées et passent allègrement à travers au delà des mécanismes des appels d'offres municipaux, déjà mis à mal par les intercommunalités. Les corruptions de l'époque de J. Peyrat ne sont pas passées par des appels d'offres et se sont traitées à un autre niveau.

M'étonnant que deux élus niçois de l'opposition persistent à s'agripper à ces responsabilités, plusieurs pistes ont été évoquées: le deal passé, permettant à l'opposition de bénéficier de collaborateurs supplémentaires payés par la mairie, dans certains cas, des indemnités confortables, dans d'autres un gain de notoriété utile pour de futures élections...

Mais en fait, plus fondamentalement, on a vu à travers le Congrès de Reims du PS et la toute récente chienlit Umpiste que si, dans les deux grands partis que le mode de scrutin met en situation quasi-inexpugnable, prospéraient les fraudes les plus éhontés, il y avait une unanimité fervente pour défendre ce système de co-gestion de la Constitution de la Vème République, chacun, à tour de rôle, permettant à l'autre de bénéficier de petits avantages au prix de petits arrangements entre amis, sinon complices, dans le cadre d'une communauté d'intérêts: celle d'un libéralisme financier plus ou moins saupoudré de social.
  • "L'immunité de Guérini levée avant une possible garde à vue", NouvelObs, "La justice souhaite interroger le sénateur sur un dossier "à caractère mafieux"".
  • "Florange : "Il n'y a pas eu de note préconisant la nationalisation"", NouvelObs, "D'après le "Canard Enchaîné", les études commandées par Bercy ne voyaient pas d'obstacles à une telle opération. Ce que dément Jean-Marc Ayrault".
  • "Les riches ne paieront pas pour les pauvres", Le 19h de...
  • "L'affaire des sondages de l'Elysée fait son retour", Le Monde.
  • "Nouvelles règles du judo : chronique d’un massacre annoncé", Au tapis.
  • "Les deux affaires Cahuzac", Rue 89. Revoir aussi "Compte suisse : Cahuzac aurait un moyen simple d’écarter les soupçons", Rue 89.
  • Côte d'Azur: "Le premier adjoint d'Antibes mis en examen pour «corruption passive»", Libération.
  • Entre Depardieu, Cahuzac et Florange, un stimulant n° du Canard Enchaîné cette semaine
  • "L’autoroute « la plus chère de France » reste vide", L'interconnexion n'est plus assurée.

10 commentaires:

  1. "la majorité gouverne, l'opposition s'oppose"
    TOTALEMENT STUPIDE ET BINAIRE !!!
    Votre conception réduit à néant le role de l'opposition, si ce n'est hurler dans le vide, ce qui est normal vu que par définition le peuple a décidé que c'est le programme de la majorité qui doit être mis en oeuvre....
    Que l'op^position puisse faire des propositions, et participe à la vigilance démocratique vous déplait? étonnant !
    Mais plus grave encore, vos soupçons non étayés participent a entretenir la suspiscion....et favorise le Front National....
    Votre billet est de la même veine que "un pour tous, tous pourris" !
    Après le ps, après EELV, le FN vous attend à bras ouvert!
    Mais en parlant d'ambitions personnelles, vous avez quelques compte à régler, mais vous ne l'avouez pas!
    c'est une pratique chez vous! après avoir encensé le PS vous avez passé le temps à vomir sur ce que vous avez idolatré et servi!
    vous êtes maintenant dans la même démarche avec EELV, on sent régulièrement poindre le fiel....
    RD militant socialiste de Nice

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    1. Ce n'est, à ma connaissance, pas moi qui a mené le FN au niveau où il est.
      Ce n'est pas moi non plus qui, à Nice, ai négocié au 2nd tour discrètement avec l'extrême droite pour gagner une élection.
      Il est exact que j'ai quitté le PS, mais quelques mois avant le Congrès de Reims et EELV quand des responsables sont allés à la soupe. La côte actuelle de ces gouvernants ne me surprend donc pas, sans fiel, mais avec beaucoup de tristesse.

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  2. RD a visiblement quelques comptes à régler aussi.

    Au-delà de ces invectives, quel est le bilan de ces deux présidences offertes par Estrosi au PS. Qu'est-ce qui a été fait et qui n'aurait pas pu être fait comme simple membre des commissions.

    RIEN !

    Quant à l'alternance institutionnelle, les votes internes à l'UMP et au PS, les condamnations pénales des élus de tout bord, l'impossibilité de remettre en cause les avantages acquis des élus, tout cela montre bien hélas une triste réalité. Si le FN dit que l'été succède au printemps, il faudrait dire que c'est faux ?

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  3. Quand TOUT le personnel politique est boiteux, la démocratie préfère s'arrêter, se poser sur le banc de l'abstention, et attendre un renouvellement de la représentativité !

    Vous récoltez ce que vous avez semé.
    TOUS.

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    1. Hélas JC, un vrai renouvellement, ce n'est pas demain la veille.

      A moins que vous n'en preniez la tête...

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  4. le nom même de " biscarra déchainé" traduit l'existence de ce blog pour régler des comptes !!!
    Vous êtes bien mal placé pour faire des remarques à RD !
    Alex

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    1. Le Biscarra n'a pas forcément les mêmes idées que l'auteur de ce blog.

      Je connais les deux...

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  5. Que l’opposition s’oppose toutes griffes dehors, rien de bien nouveau et fort logique. Encore que , sous la Vème et ses institutions « bonapartistes », les amendements peuvent pleuvoir comme à Gravelotte sur le bureau du Président de la chambre, l’ombre du 49.3 plane en cas de blocages.
    Ce qui est fort regrettable c’est de voir des idées généreuses, auxquelles l’ex majorité souscrivait, servir de tremplin à de petites ambitions nombrilistes.
    Depuis quelques années le PS est à la tête de toutes les grandes structures qui organisent la « respublica ». Fait unique sous la Vème, le PS supporte à lui seul toute la charge : cornélien pour un réformiste dont l’alpha et l’oméga est le parlementarisme traditionnel.
    Le réformisme « social libéral » lorsqu’il a été aux manettes du pouvoir en Europe, n’est pas parvenu à sauver les « modèles sociaux » hérités des luttes sociales que sont la sécurité sociale, le droit du travail, le régime de retraite par répartition.
    Le PS en France est confronté aujourd’hui aux mêmes problèmes. Il y tout lieu de penser, qu’ils finiront comme les Papandréou, Blair, Zapatero voire Schröder.
    Les deux composantes françaises (droite classique et gauche sociale libérale) de l’élite dirigeante ont plusieurs points communs : l’attachement viscérale aux institutions de la Vème République, les bienfaits du marché mondialisé, leurs liens personnels, professionnels et intellectuels.
    Quid des forces politiques sérieuses capable d’exprimer les intérêts sociaux et politiques des classes dominées ?
    La « gauche » du PS et le FdG se rebiffent. Les dirigeants de Solférino voient cela d’un bon œil. Il faut bien faire illusion, les « opposants » de sa majesté !

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    1. tu as des soucis avec le front de gauche???

      mathieu

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  6. Des collaborateurs d'élus, que je sais compétents et honnêtes se sont émus que le paragraphe sur les appels d'offres niçois semblait pouvoir dire qu'ils ne voyaient rien d'appels d'offres truqués.
    J'ai donc rectifié le paragraphe.

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